La Presse Bisontine 189 - Juillet-Août 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 189 - Juillet - août 2017

l Montfaucon

Le château médiéval sauvegardé par une association

Montfaucon, l’éternel chantier truffé de surprises Depuis 1984, une association œuvre pour la sauvegarde et la restauration des vestiges jadis en péril aujourd’hui sécurisés. Grâce aux fouilles archéologiques et aux recherches documentaires, la forteresse médiévale dévoile peu à peu ses secrets. Christine Midali (guide), Jean- Claude Queuche

(trésorier, à gauche), Uyen Nguyen (président), bénévoles de l’association du “Château de Montfaucon”.

S ans eux, le château de Montfaucon ne serait qu’un tumulus, un amas de terre domi- nant Besançon. Sans eux, personne ne pourrait contempler les murs de l’église, le presbytère, la porterie du bourg, la porterie castrale, le donjon. Sans eux, la silhouette des ruines du château ne serait pas visible pour qui arrive à Besançon par la route de Bel- fort. Eux : ce sont les bénévoles, des passionnés d’histoire, de vieilles pierres, des habitants du village, de simples citoyens, qui viennent depuis parfois tren- te-cinq ans, ou depuis peu, entre- tenir ce château médiéval rem- pli de mystère au sein de l’association “Le Château de Montfaucon”. Une chose est cer- taine : Montfaucon, ex-proprié- té de la famille des Montfau- cons fut un château d’envergure dont le territoire est désormais propriété de la commune qui apporte son soutien matériel et financier, au même titre que d’autres financeurs. Depuis cet- te année, le lieu est éligible au mécénat et aux dons. Sans ces

aides, rien ne serait possible. Si l’édifice était imposant en taille et en rayonnement, “res- te entier le mystère de son élé- vation en hauteur que confirme l’importance des gravats” explique René Locatelli, histo- rien et membre de l’association du Château de Montfaucon. Du 19 au 23 juin, l’instance pré- sidée par Uyen Nguyen - nou- veau président depuis 2017 qui

remplace Henri Czajcka - orga- nise son tradi- tionnel chantier. Il y en a deux par ans. Trente à quarante per- sonnes sont pré- sentes, affectées à différentes tâches. “Le plus important est de consolider cer- tains murs, d’as- surer la sécurité. Ensuite viennent les fouilles archéologiques dirigées par un professeur de la faculté de Stras-

Le château de Montfaucon et sa vue sur la vallée du Doubs et les contre- forts de la Dame Blanche.

La conservation du site assurée.

bourg” explique Jean-Claude Queuche, trésorier de l’associa- tion, accompagné de Christia- ne Midali, guide. “Lorsque nous avons des interventions périlleuses comme la réfection des murs d’enceinte, nous fai- sons appel à une entreprise. En urgence, il faut enlever les arbustes qui ont poussé sur l’un

La montée vers le bourg cas- tral.

Des travaux d’archéologie sont menés chaque année. Dernier en date du 19 au 23 juin.

Un peu d’histoire L a première mention du château remonte au XI ème siècle. Il était situé sur un autre éperon rocheux que celui connu aujour- d’hui. La construction de la forteresse actuelle ne date que de la moitié du XIII ème . C’est au XV ème siècle que le site perd de son influence par le jeu des alliances. Jeanne de Montfaucon épouse l’héritier des Chalon-Arlay, Louis II (1390-1463). C’est l’amorce d’une perte de prestige car le château n’est plus qu’une forteresse parmi tant d’autres. Elle n’était plus une résidence du lignage qui allait lui préférer une nouvelle capitale, Nozeroy. En 1600, le château est considéré en ruine. n

des murs” précise le président, conscient de la difficulté de la tâche. Les attaques de l’érosion, sans compter les actes de vandalis- me comme cet échafaudage mis à terre, ont tôt fait d’anéantir les efforts accomplis. Et la réfec- tion coûte cher : 18 000 euros ont été alloués lors de la précé- dente campagne. Mais tous ont le moral. Leur but : faire rayon- ner le château. “À chaque fois que l’on opère des travaux, on découvre de nouvelles choses. Dernièrement, on a découvert un corridor voûté souterrain qui donne sur une chambre” montre le président. Deux guides de l’association vont cette année pouvoir reprendre les visites, stoppées en raison d’un affaissement de voirie l’an dernier, qui obstruait l’arrivée au castel. La visite débute par les vestiges de l’an- cien bourg, puis du presbytère. Le circuit se poursuit par l’es- planade, la visite du donjon, puis du bourg castral. Dans l’une des pièces, les archéologues ont

retrouvé les latrines, la cuisine. Des bâches sont là pour proté- ger certains espaces et pierres. “Si l’histoire du château demeu- re encore incomplète, du moins la sauvegarde et la conservation du site sont assurées et le chan- tier, qui se poursuit, peut enco- re apporter son lot de surprises et de révélations” écrit René Locatelli dans la revue intitu-

lée “À la découverte du château de Montfaucon”. Les prochaines grandes étapes consisteront à déblayer la ter- re sur le bourg castral. Si le tra- vail est encore immense, à renou- veler sans cesse, Montfaucon est aujourd’hui un lieu recon- nu et prisé des visiteurs. À ces derniers de le respecter. n E.Ch.

Y ALLER : stationner son véhicule à la salle d’accueil de Montfaucon, rue de la Comtesse Henriette puis suivre les panneaux. Vingt minutes à pied pour y accéder