La Presse Bisontine 186 - Avril 2017

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La Presse Bisontine n° 186 - Avril 2017

“Retours amers”, le nouveau polar de Fabrice Pichon L’écrivain bisontin renoue avec son personnage fétiche, Marianne Bracq, dans un roman qui mène de Besançon à Concarneau. Un troisième épisode attendu par les fans de cette commissaire au lourd passif. LITTÉRATURE SORTI EN JANVIER 2017

Fabrice Pichon tente de publier un livre par an, en marge de son activité profes- -sionnelle.

T andis qu’à Besançon, un tueur en série particulièrement inven- tif sévit, Marianne Bracq, elle, mène sa propre enquête en Bre- tagne pour y percer les secrets de ses origines familiales. Deux histoires en une avec des protagonistes communs, que Fabrice Pichon propose de livrer dans ce sixième roman. Troisième du genre où l’on retrouve cette commis- saire de caractère : “une femme moder- ne” , d’après la description de celui qui l’a fait naître. “Deux fois divorcée avec deux ados à charge et qui essaie de mener de front sa carrière et sa vie de famille.” Les lecteurs l’ont découverte dans “Le complexe du prisme”, puis suivie dans “Le mémorial des anges” où elle finis- sait par prendre un congé face à une vie bien compliquée. Une mise en retrait qui les avait laissés sur leur faim. “Son retour était une demande des lecteurs” , remarque l’écrivain. Et dans ce nouvel opus, on ne retrou-

ve pas la commissaire Bracq à Besan- çon mais en Bretagne. Un territoire qu’apprécie l’auteur au même titre que sa région natale. “Je trouve qu’il y a des similitudes entre leurs habi- tants respectifs, les uns plus terriens et les autres marins.” Elle est à la recherche de son frère, sur la piste des enfants enlevés dont elle fait elle- même partie. “J’avais envie de bou- cler la boucle. Marianne, on l’a vue arriver au commissariat de la Gare d’Eau, découvrir son passé, vivre des drames…” L’intrigue ficelée nousmène ainsi d’une enquête à une autre, car pendant ce temps à Besançon une partie de son ancienne équipe et une nouvelle ten- tent de démasquer le ou la meurtriè-

re. Vengeance ou coïncidence ? Les deux pourraient bien finalement se recouper… Les nombreux rebondis- sements nourrissent le suspense jus- qu’à la fin du roman, inscrit dans la continuité des deux précédents de la série.Avec beaucoup d’humanité dans les personnages. “Rien n’est tout blanc ou tout noir” : un trait d’écriture cher à Fabrice Pichon et qu’il maîtrise avec une certaine aisance, cinq ans seule- ment après ces débuts d’écrivain. Ce Bisontin d’origine, aujourd’hui ins- tallé à Dijon, est en effet arrivé sur le tard à l’écriture, d’abord passé par des

études de droit à Nice, puis employé comme animateur dans un club de vacances à Cannes et désormais sala- rié d’une compagnie d’assurances. “J’ai toujours aimé écrire et j’ai une lectu- re très éclectique” , confie celui qui a trouvé dans le polar, “un univers très vaste” propice à une certaine liberté, pourvu qu’on ait une histoire à racon- ter. Et il en a déjà plein d’autres en tête dont une tirée d’un fait divers et une autre “plus personnelle, plus sombre” , qui a vocation à devenir un scénario. Affaire à suivre. n C.G.

Ce polar issu d’une série peut se lire indépendamment des deux premiers. Danielle Thiéry, référen- ce du genre, en signe la préface.

“Retours amers” - Par Fabrice Pichon Aux éditions Lajouanie - 416 pages, 21 euros

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