La Presse Bisontine 186 - Avril 2017

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 186 - Avril 2017

29

SANTÉ

Concert à la Rodia Les stars de l’hôpital de Novillars Une vingtaine de patients en psychiatrie jouera sur la scène de la Rodia mercredi 22 mars avec

les moyens d’un groupe professionnel. L’opération “libère” les patients. Elle est pourtant menacée.

L es chansons n’ont pas - encore - remplacé les cachetons. Pour- tant, il suffit de regarder jouer les patients atteints de troubles psychiatriques lors d’une répétition pour comprendre qu’un fabuleux moment se noue entre eux et les pro- fessionnels de santé, engagés dans le groupe “Fanfare’n roll”. Dans l’une des salles du réfectoire du C.H.S. Novillars transformée en lieu de répétition, Bernard, en pleurs, sai- sit dans ses bras Paul qui termine sa chanson. Moment d’émotion. Ces deux patients sont atteints de lourds troubles psychiques. Ils resteront - sans doute - toute leur existence en établissement mais vivent là un moment d’évasion grâce au groupe “Fanfare’n roll”, nom donné à cette équipe musicale compo- sée de malades psychiatriques et du personnel. “On découvre d’autres per-

sonnes qui se révèlent, s’ouvrent” témoigne un professionnel de santé qui a troqué sa blouse blanche pour la trompette. “On les voit progresser. Une complicité se noue entre nous” pour- suit Anne-Catherine Olivier, salariée

Séance répétition pour “Fanfare’n roll”, un groupe composé de patients du C.H.S. Novillars et du personnel de l’établisse- ment.

du C.H.S., dont le rôle est de jouer du cor.Avec “Fan- fare’n roll”, les malades s’évadent. Bernard, la cin- quantaine, est interné depuis son plus jeune âge. Son rôle dans le groupe : taper sur une grosse cais- se, en rythme. Il y met tout son cœur. “Le rap- port dans le groupe est d’un tiers de personnel et les deux tiers restants sont les patients” indique Damien Currin, metteur en scène. Depuis 2013, ce prof de musique amène la musique et

800 personnes attendues.

te un soutien financier. Elle ne se dit pas inquiète : “Il faudra repenser le projet différemment” explique le direc- teur Jean-Xavier Blanc qui voit dans cette opération culturelle “une com- plémentarité aux soins.” Le Lions Club de Besançon apporte son aide finan- cière comme il l’a fait l’an dernier. “Le précédent concer était fabuleux” témoigne Laurent Bloch, président du Lions Club Besançon Citadelle. De son côté, la Rodia loue gratuite- ment l’espace et apporte une technique identique à celle des groupes profes- sionnels. Ces malades, que beaucoup ne veulent pas voir, vont montrer qu’ils sont capables d’envoyer du “gros” son ! n E.Ch.

pour la même chose et ça, ils l’ont bien compris. Ils jouent parfaitement leur rôle” dit-il. Si l’événement approche, la pression ne monte pas ! Le jour où il faudramon- ter dans le bus direction la Rodia pour jouer devant 800 personnes, lesmalades “seront les premiers à vouloir monter. Quand ils rentreront, ils seront vus com- me des stars par les autres” assure un membre du personnel. Pour autant, l’opération culturelle sou- tenue financièrement par l’A.R.S. et la D.R.A.C. est menacée. Elle ne sera plus financée l’an prochain en l’état. “On ne perd pas espoir, on est soutenus humainement” commente le metteur en scène. La direction de l’hôpital appor-

son dynamisme à l’hôpital. L’idée au départ était de créer une chorale puis très vite, les instruments ont fait leur entrée. Aucun malade n’avait tenu un instrument. Sacré pari. Après quatre mois de répétition à raison de deux heures par semaine, le résultat est édi- fiant ! Ça envoie. Le concert présenté mercredi 22 mars à la Rodia durera 2 heures. Les der- nières représentations furent un suc- cès au point “que l’on en prend plein la figure” déclare un spectateur qui a assisté au concert de 2016. La version 2017 promet d’être rock.Aucun patient n’a été obligé d’intégrer le groupe. Cha- cun a décidé après l’aval du corps médi- cal. Il arrive à Damien Currin, bapti- sé “le tonton”, de recadrer les malades. Lui n’utilise pas ce terme, il parle de “différence” : “Je vis avec eux et revis mes tournées avec un groupe. On se bat

Mercredi 22 mars, concert “Fanfare’n roll” à la Rodia de Besançon. L’entrée est libre. Il est possible d’aider l’association Présence en versant un don (C.H.S. Novillars)

Damien Currin, musicien, metteur en scène, à la baguette.

SANTÉ

Centre Hospitalier spécialisé de Novillars Moisissures dans le nouveau bâtiment de l’hôpital, la direction rassure

S oigné depuis un an au centre hospitalier de Novillars, ce patient a vu apparaître il y a quatre mois des moisissures entre le plafond de sa chambre et l’un des murs. Assez pour l’inquié- ter et alerter. “Je crains pour ma santé et celle des autres patients car ce n’est pas la seu- le chambre concernée. J’ai demandé à changer de chambre mais je suis toujours là. Je veux attirer l’attention” rapporte le malade. La direction de l’hôpital n’élu- de pas la question et confirme l’apparition de ce phénomène. Des moisissures, “et non des champignons” , sont apparues dans un bâtiment d’admission confirme l’établissement. “Nous avons mené une expertise en jan- vier dont les résultats ont été communiqués en février. Il n’y a aucune incidence pour la san-

Le bâtiment B du C.H. Novillars, récemment construit, renferme des moisissures dans quatre chambres. Un patient s’inquiète pour sa santé. La direction engage des travaux et exclut tout risque sanitaire.

Les moisissures apparues au plafond.

déceler si ces problèmes étaient dus à des infiltrations d’eau. “Maintenant que l’expertise est menée, nous allons remettre en état les quatre chambres, explique la direction. Nous allons lancer le nettoyage du plafond.” Actuellement, le centre hospi- talier de Novillars dispose de 4 unités de 21 lits. Le taux de rem- plissage flirte régulièrement avec les 100 %. n

té des patients et aucun impact. Il n’y a donc pas besoin de chan- ger de chambre les patients”

Le C.H.S. Novillars va engager des travaux pour remédier à des pro- blèmes dans un bâtiment récemment rénové.

témoigne le directeur Jean-Xavier Blanc. Quatre chambres du bâtiment Éole sont concernées par ces moisissures appa- rues dans un bâti- ment quasiment neuf. Il a été achevé en 2008. L’expertise servait également à

Une remise en état prévue.

E.Ch.