La Presse Bisontine 184 - Février 2017

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 184 - Février 2017

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Phenomen veut réenchanter l’heure avec des montres audacieuses HORLOGERIE Design vs technique : et si on ne choisissait pas ?

Cet ingénieur formé au design , qui a un temps travaillé à l’élaboration de concept-cars chez P.S.A., a longtemps attendu de la part des marques hor- logères “un peu plus d’excitation visuel- le.” Mais “la plupart se sont reposées sur leur acquis et leurs modèles sont sensiblement les mêmes en 1960, 2000 ou aujourd’hui.” Avec Olivier Gamiette, également desi- gner et ingénieur mécanique de for- mation, l’horloger Bruno Laville et un spécialiste des composants horlogers, Emmanuel Meyer, il crée donc l’en- treprise Phenomen, qui va d’abord pas- ser 18 mois au sein de l’incubateur à Témis. L’équipe se fait rapidement remarquer en sortant un ouvrage en octobre 2015, présentant ni plus ni moins qu’une trentaine de concepts horlogers. Des dessins de montres audacieuses, axées sur le design et la créativité, qui bou- leversent les codes classiques de l’hor- logerie habituée à la plus grande confi- dentialité. Avec l’idée que “ce n’est pas grave si on s’en inspire ou si on subti- lise les idées.” Il y en a apparemment bien d’autres en stock. Le renouveau horloger tel qu’ils le conçoivent passe aussi par là. “Nos concepts vont dans des directions extra- vagantes, sans retenue. On va sans dou- te trop loin sur certaines montres, pas assez ou maladroitement sur d’autres, mais on explore…” Bien mal leur en a pris puisqu’on dit

Donner l’heure, oui… Mais en créant une émotion visuelle. C’est le pari un peu fou que se sont lancé quatre entrepreneurs à Besançon autour d’une nouvelle marque horlogère.

C’ est une révolution. En tout cas, ça y ressemble beaucoup dans le milieu très fermé et séculaire de l’horlogerie. “On veut réenchanter la face de l’heure,

regarder notre montre parce qu’on la trouve belle et parce qu’on l’aime et plus seulement pour y lire l’heure” , explique Alexandre Meyer, le dirigeant fondateur.

Phenomen veut s’appuyer sur l’expertise bisontine et jouer la carte du Made in France dans la mesure du possible, certains composants ayant du mal à se trouver. Ici, Olivier Gamiette, designer et ingénieur mécanique.

industrie horlogère suisse plus en dif- ficulté que ce qui avait été anticipé.” L’un de ses partenaires techniques hel- vètes est notamment en liquidation judiciaire. Elle prévoit toujours cependant de pré- senter un premier développement d’ici la fin 2017. D’ici là, ils ne seront peut- être plus que deux ou trois à porter le projet. “La prise de risque et les visions n’étant pas les mêmes pour chacun de nous, mais il y a d’autres moyens de collaborer” , résume Alexandre Meyer, qui compte bien s’offrir le temps du développement. “Nous avons des objets ambitieux et on se fera les maîtres du temps pour bien les faire.” n S.G.

dans les couloirs que l’ouvrage a atter- ri sur le bureau des grands décision- naires. Des réactions d’enthousiasme, de gêne ou de surprise éveillent aus- si la toile. La question du prix inter-

roge surtout. Les contraintes techniques alliées au design ren- chérissant sur les coûts. “On parlera en plusieurs milliers d’eu- ros” , concède Alexandre Meyer. En pépinière depuis cet automne, l’entre- prise se confronte éga- lement à la réalité éco- nomique et “à une

Un premier modèle d’ici fin 2017.

Les modèles développés par Phenomen devraient être de petites séries.

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