La Presse Bisontine 184 - Février 2017

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

SANTÉ

Le Racing Besançon a joué le jeu du don

578 dons nécessaires chaque jour La maison du don du sang fait peau neuve à Besançon Afin d’accueillir davantage de donneurs et d’améliorer les conditions de prélèvements, des travaux de rénovation ont été entrepris. Le mois dernier, l’E.F.S. a rouvert les portes de sa nouvelle maison du don, située à côté du C.H.U.

4 0 joueurs et sponsors du Racing Besançon se sont portés volontaires pour donner leur sang, lundi 19 décembre dernier ors d’une collecte exceptionnelle lancée par l’entreprise partenaire du club, B2F Industries/C.Tech. Un bel exemple de solidarité, pour répondre à l’appel aux dons lan- cé par l’Établissement Français du Sang (E.F.S.) en cette fin d’année. C’était la toute première opé- ration organisée dans la nou- velle Maison du Don de l’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté. Cette collecte a connu une for-

te mobilisation de la part des joueurs de l’équipe 1 et de l’équi- pe 2, ainsi que de plusieurs sponsors. Au final, 21 personnes ont été prélevées en deux heures - résultats comparables à une petite journée de prélè- vement de sang total à la Mai- son du Don - et 16 nouveaux donneurs inscrits dans le fichier de l’E.F.S., soit 66 % des don- neurs. Un record face aux 11 % habituellement accueillis sur les collectes. Il suffirait à la Maison du Don d’une seule journée de partenariat comme celle-ci par semaine, pour augmenter sa fréquentation de 30 %. l

C’ est désormais dans un “open space” (un espace entièrement décloisonné) que les Bisontins et Grand Bisontins sont invités à donner leur sang. “Pour plus de confort, mais aussi pour facili- ter le travail de surveillance des infirmières” , explique Chris- tophe Barisien, responsable pré- lèvement à l’Établissement fran- çais du sang de Bourgogne-Franche-Comté. Les salles d’accueil et de colla- tion ont également été agran-

dies pour recevoir plus de don- neurs chaque jour ainsi que lors d’événementiels, à l’image du passage des 40 joueurs et par- tenaires du Racing Besançon le 19 décembre dernier (voir plus loin). Ce genre de collecte exceptionnelle s’en trouve faci- litée et pourrait être réguliè- rement reconduite. Après ces travaux, l’enjeu pour 2017 est de faire venir plus de 130 donneurs de sang chaque semaine et 55 donneurs de plas- ma sur le site bisontin. Car “les besoins sont réguliers et

constants” insiste le respon- sable prélèvement, équivalent à 578 dons de sang par jour en Bourgogne-Franche-Comté (soit 2 650 par semaine avec 400 dons de plasma et 100 de plaquettes). Et “si on a la chance d’être dans une région généreuse qui garan- tit l’autosuffisance, il faut tout de même rester vigilants” , pour- suit Christophe Barisien. Le fichier de donneurs évoluant avec les contre-indications tem- poraires ou définitives (gros- sesse, infection, survenue de cancers, A.V.C., etc.) et l’arri- vée en limite d’âge (71 ans pour le don de sang et 65 ans pour le plasma et les plaquettes). Il peut enfin y avoir des besoins inattendus suite à des accidents de la route, des attentats ou une baisse des stocks, avec des périodes de démobilisation. L’en- traide nationale entre les éta- blissements peut alors prendre le relais, cela a été notamment le cas lors des attentats de Paris ou de Nice, où la Bourgogne- Franche-Comté a répondu à

l’approvisionnement nécessai- re en plaquettes. Pour inciter de nouveaux citoyens à ce geste solidaire et choyer ses donneurs, l’E.F.S. de Besançonmise aussi sur de nou- veaux équipements. Des bornes wifi pour connecter son smart- phone et une dizaine de tablettes avec des applications pré-télé- chargées seront mises à leur disposition. Une exposition artis- tique sonore, baptisée “Pega- sus”, œuvre de Jacopo Baboni- Schilingi, est aussi proposée jusqu’au 11 février. Deux fau- teuils de prélèvement sont équi- pés d’une caméra et en fonction du mouvement des doigts du donneur sur un appareil, de la musique est générée. Une façon de se divertir pen- dant les 6 à 8 minutes que dure le prélèvement “qui se fait avec ou sans rendez-vous et surtout pas à jeun” , rappelle Christophe Barisien. Si c’est une première fois, il faudra aussi une pièce d’identité. n S.G.

Maison du don - 8, rue du D r Girod - 25000 Besançon Ouverte du lundi au vendredi 8h à 17h, et samedi 8h à 12h Tél. : 03 81 61 56 20 - www.rendezvousefs.fr Les prochaines collectes mobiles près de chez vous : l 23 janvier : Salle des fêtes de Pouilley-les-Vignes de 16 h 30 à 20 h l 26 janvier : C.A.L. d’École-Valentin de 15 h 30 à 19 h 30 l 30 janvier : Salle polyvalente de Marchaux de 17 h à 20 h l 4 février : École intercommunale des Auxons de 9 h à 12 h 30 l 7 février : Maison des loups à Boussières de 16 h 30 à 20 h

Mickaël Isabey, coach de l’équipe 1 du Racing Besançon a donné son sang.

Lors du dévoilement de la plaque en présence notamment de Jean-Louis Fousseret, Mgr Bouilleret et du fils de l’architecte, Jacques Tournier. Un fonds René Tournier

René Tournier a marqué Besançon de son empreinte ARCHITECTURE La Cité Canot, les haras, l’ancien pont Battant En décembre, une plaque pour l’anniversaire de la consécration de l’église Saint Joseph a été dévoilée avenue Villarceau, rendant hommage dans le même temps à son architecte.

est conservé aux archives

“D iscrète à l’extérieur, cette église est un exemple non négli- geable du patri- moine local” , indique le Diocè- se de Besançon. Avec notamment “la belle contribu- tion de deux artistes féminines à la décoration intérieure (Fran-

départementales (photo Diocèse de Besançon).

paroissiens. Le petit-fils de René Tournier, Denis, explique qu’à l’époque (en 1954), “une dispo- sition permettait aux prison- niers d’avoir une activité hors du milieu concentrationnaire.” Durant cette période de l’après- guerre, les habitants “attachés à leur paroisse” voient dans “l’église Saint Joseph, l’âme du quartier” , précise ce parent proche de l’architecte. Chrétien engagé à la foi dis- crète et membre de la commis- sion diocésaine de l’art sacré, René Tournier se cache aussi derrière la restauration de la Chapelle du grand séminaire de 1930, l’institution Saint-Jose- ph (devenu le lycée Saint-Paul) et le monument votif de la Cha- pelle des Buis, entre autres. C’est lui également qui a réali- sé le Préventorium des Salins de Bregille en 1931, la cité uni- versitaire de Canot un an plus tard, les haras en 1950 ou enco- re le pont Battant à arche unique en 1943 (avant sa démolition pour le tramway en 2014). À la liste s’ajoutent de nombreux bâtiments pour l’université en sa qualité d’architecte des bâti-

çoise Haas pour le chemin de croix en bois et Irène Zack pour des mosaïques de marbre) et cel- le du maître verrier Jacques Le Chevallier.” Ce qu’on sait peu en revanche, c’est qu’elle a été édifiée en par- tie par des prisonniers de la Butte en collaboration avec les

L’architecte René Tournier.

ments civils, dont le magasin à livres de la bibliothèque et les salles de lecture rue Mégevand et l’amphithéâtre Donzelot. Et

sa région, René Tournier était aussi architecte des monuments historiques et historien de l’art. “Avec Julien Polti, on lui doit le sauvetage de la Saline royale d’Arc-et-Senans. Il a pris les mesures pour éviter que cela devienne une carrière de pier- re” , rappelle son petit-fils. Il publiera également des ouvrages de référence dont “Les églises comtoises, leur architecture des origines au XVIII ème siècle” en 1954. De ses souvenirs d’enfance,Denis en garde l’image d’un homme “occupé, grand dessinateur. Je

bien d’autres : transformation du fort Griffon en école norma- le d’institutrices, foyer de protec- tion de la jeune fille rue de la Cassotte, restructuration du Rectorat… Très attaché au patrimoine de

Acteur de la sauvegarde de la Saline royale.

La Cité Canot est l’une des réalisations emblématiques de René Tournier, conçue avec son agence d’architecture éponyme située rue Mégevand. Il avait alors une trentaine d’années.

n’ai mesuré que tardivement son travail et l’étendue de son talent d’architecte.” n S.G.

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