La Presse Bisontine 184 - Février 2017

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n°184 - Février 2017

Les lunettes solidaires de Sylvie SOLIDARITÉ Initiative Opticienne indépendante rue Moncey, Sylvie Jeannin fournit gratuitement des élèves sénégalais en lunettes de vue. Et des montures de seconde main sont revendues à prix modique aux Bisontins dans le besoin.

Opticienne à Besançon, Sylvie Jeannin donne des paires de lunettes pour des enfants sénégalais.

D ébut janvier, Sylvie Jeannin est partie rendre visite à un lunetier jurassien, meilleur ouvrier de

France, pour créer sa ligne de lunettes de soleil. Celles-ci, uniques, ne seront évidemment pas proposées dans son étal dit “solidaire”. Depuis octobre 2012

où elle est installée au 3, rue Moncey, l’opticienne se démarque, à sa façon. Rien de commercial là-dedans. Tout a débuté par une rencontre fortuite avec un voisin. “Je venais à peine d’ouvrir mon magasin quand un monsieur sénégalais vient me voir et me demande si je pouvais lui donner des lunettes usagées pour son pays” se sou- vient la gérante dumagasin Syl- Optic. Forcément, elle n’en avait pas. Mais l’idée lui reste dans la tête. Au fil des mois, l’opti- cienne convainc des clients de lui laisser des lunettes. Elle les répare. Très vite, la profession- nelle fait un stock d’environ 100 paires de lunettes après les avoir triées, nettoyées, désinfectées. Le contact africain est en fait un directeur d’école à Rufisque,

ville de 490 000 habitants située à 25 km de Dakar. Au total, 300 paires sont par- ties là-bas depuis 2013. “Quand il y a des ordonnances, je regar- de les lunettes qui peuvent cor- respondre et je les envoie. C’est ce qui s’est passé dernièrement pour une petite fille” confie Syl-

en octobre. “Je voulais avoir un interlocuteur sur place” dit-elle. Plutôt que la poubelle, les lunettes retrouvent donc une seconde vie. C’est le cas égale- ment d’une soixantaine d’autres paires présentées sur les étals de son échoppe bisontine. Celles- ci sont vendues à moindre coût aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en acheter ou tout simplement dépannent d’autres clients. “Il m’est arrivé d’en vendre à des clients qui venaient de casser leur paire. En atten- dant leur nouvelle, ils ont ache- té celles déjà utilisées qui ont été nettoyées, désinfectées” explique Sylvie Jeannin. Les

prix varient de 20 à 100 euros. Cette méthode de vente reste marginale mais elle a le méri- te d’exister. Utiliser une paire déjà portée n’est pas rentré dans les mœurs. C’est pourtant une vraie solution. Ces initiatives lui ont valu de remporter le trophée de la diver- sité délivré par le Crédit Agri- cole et l’association Halte-dis- crimination en novembre dernier. L’opticienne-lunetière compte sur la solidarité des Bisontins pour récupérer d’autres montures ou verres. Ils partiront au Sénégal équiper des enfants dans le besoin. n E.Ch.

vie qui fait cela tout naturelle- ment. La com- merçante bison- tine garde un contact régulier avec son homo- logue sénégalais. Elle veut garan- tir que les lunettes servi- ront bien aux enfants. Le der- nier envoi a lieu

“Un interlocuteur sur place.”

Pour offrir des lunettes usagées : Syl-Optic, 3 rue Moncey à Besançon

L’école, dans la ville de Rufisque, au Sénégal.

EN BREF

LOISIRS Vers la Rodia Canirun, le parc de loisirs pour canidés Proposée à Besançon, la course pour chiens sur leurres de loisir est un concept unique en France. Moment de défoulement garanti pour nos compagnons à quatre pattes.

Innovation Avec 700 000 décès par an en Europe, dont 60 000 en France, l’arrêt cardio- respiratoire est l’une des premières causes de mortalité dans le monde. La ventilation artificielle du patient compte parmi les premiers gestes que doit accomplir le secouriste. Le docteur Abdo Khoury, médecin urgentiste au C.H.R.U. de Besançon, a imaginé avec Alban De Luca et Fatimata Seydou Sall, ingénieurs de recherche au Centre d’Investigation Clinique du C.H.R.U. de Besançon, un dispositif intelligent de diagnostic et d’aide à la ventilation manuelle : “Vedia System”. Cet appareil a été développé en étroite collaboration avec les sociétés bisontines Polycaptil F.C.E. et Alcis. Les tests menés sur banc d’essai au sein du C.H.R.U. de Besançon ont montré une amélioration de la ventilation manuelle passant à plus de 95 % de cycles efficaces contre 7 à 10 % sans Vedia System.

C’ est un nouveau concept d’acti- vité physique pour les chiens. Une salle de sport en plein air pour Médor. Lassé de la tradi- tionnelle balade dominicale en forêt, ou encore de la promenade en centre-ville où il est rigoureusement prohibé de déta- cher votre compagnon à quatre pattes ? Canirun est une solution ludique pour défouler votre animal. Le concept, impor- té des États-Unis, est unique, sous cet- te forme, en France. Le Franc-Comtois Olivier Cartaux, originaire de Dole, a développé le processus à Besançon et dans la région. L’idée est simple : la société Canirun, créée en 2015, propose des courses pour chiens sur leurres de loisir. Un moteur, relié à plusieurs poulies, entraîne un fil sur lequel sont accrochés plusieurs leurres. En actionnant le moteur, le fil entraîne le leurre qui déboule alors à toute allu- re sous la truffe de Médor. Grisé par son instinct de poursuite, il file nez au sol à

la poursuite du leurre, pour son plus grand bonheur. Moment de défoulement, de détente et de joie assuré pour l’ani- mal. “Les leurres sont des sacs en plas- tique sans odeur, insiste Olivier Cartaux. Je ne souhaite pas changer le comporte- ment du chien et l’inciter à la chasse. Cet- te activité est avant tout un jeu.” La vites- se du leurre est modulable afin de s’adapter à la taille et la forme physique du canidé. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’échauffer son chien avant l’activité, et toute une liste de précau-

Iago, mascotte de Canirun, a testé et approuvé l’activité !

quinzaine de participants. E n parallèle de ces séances grand public, il propose des forfaits à la journée aux éducateurs et professionnels du chien. “J’ai de plus en plus de demandes por- tant sur le matériel. J’essaie donc de déve- lopper ma propre machine, en y appor- tant des améliorations.” Le premier prototype est sorti le 1 er janvier dernier. S’il n’y a pas d’os, la machine devrait être commercialisée au cours du premier tri- mestre 2017, pour un tarif de 1 500 euros. n C.G.

défouler. C’est en faisant des recherches que j’ai trouvé cette activité aux États- Unis. J’ai alors imaginé l’importer et en faire une activité professionnelle.” Pour l’heure, des séances sont proposées à la S.P.A. de Besançon les premiers mer- credis de chaque mois, gratuites pour les chiens du refuge, mais ouvertes au grand public, moyennant 5 euros par séance d’une ou deux courses. Également sur un vaste terrain attenant au parking de la salle de concerts la Rodia, loué à la Ville et clôturé. Un samedi matin sur deux, Olivier Cartaux y accueille une

tions est à respecter afin de préserver la santé du toutou. L’idée a germé dans l’esprit du Franc-Com- tois lorsqu’il adopte Iago, inépuisable Beagle-Harrier. “Je voulais trouver une activité pour faire cou- rir mon chien et le

“La machine commercialisée

au premier trimestre.”

Contact : contact@canirun.fr. Pour réserver une séance : www.canirun.fr.

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