La Presse Bisontine 183 - Janvier 2017

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 183 - Janvier 2017 32

EMPLOI Les fins de carrière seront-elles remplacées 13 % des actifs de la zone de Besançon partiront à la retraite d’ici 2020 Une nouvelle étude de l’I.N.S.E.E. révèle qu’un actif sur trois aura cessé son activité d’ici 2020 en région. L’ampleur des départs à la retraite diffère selon les familles professionnelles.

“D ans les quatre prochaines années, 200 000 départs sont attendus en Bour- gogne-Franche-Comté” , précise Mélanie Chassard, chef de pro- jets à l’I.N.S.E.E., sur un total de 363 000 départs prévus entre 2010 et 2020. Le pic de ces fins de carrière se joue donc en ce moment même, résultat de l’ef- fet du baby-boom, laissant entrevoir un nombre important de postes libé- rés. “Mais attention, cela ne veut pas forcément dire que l’on trouvera des emplois en face” , met en garde l’I.N.S.E.E. Selon les domaines d’activité ces postes pourront en effet être “ remplacés, trans- formés ou encore supprimés dans un contexte de faible croissance, d’auto- matisation des tâches et d’informati- sation des processus.” Et impossible pour l’institut statistique de mesurer ce phénomène. Les incidences sur les besoins de renouvellement n’étant aus- si pas les mêmes suivant l’essor ou le

déclin des métiers. Le taux de retrait en région reste tou- tefois supérieur à la moyenne métro- politaine (de l’ordre de 14,4 % sur les quatre prochaines années contre 13,7%) en raison de la forte proportion de seniors parmi la population. Sur la zone d’emploi de Besançon, majori- tairement plus jeune, on comptera donc

Pas assez de médecins Face au vieillissement de la population, le recours aux services de santé pro- gresse avec notamment des besoins en recrutement régulier d’aides-soignants et d’infirmiers. De même, si les effectifs de nouveaux médecins augmentent, pas sûr que cela suffise pour autant à combler les départs à venir. En région, plus de 7 000 médecins, soit 45 % d’entre eux, ont plus de 50 ans. À quoi s’ajoute la problématique d’installation des généralistes dans les milieux les plus ruraux risquant d’aviver les inéga- lités d’accès aux soins. n

Les professions médicales et les services à la personne ont des perspectives de recrutement sur les années à venir.

un peumoins de départs avec un taux de retrait oscillant tout de même entre 12,9 et 13,8 %. Quels sont les secteurs les plus concernés ? Essentiellement les ser- vices aux particuliers et aux collectivités avec 12 500 retraits atten- dus au total sur le Doubs et le Territoire de Bel- fort (N.D.L.R. : l’analy- se de l’I.N.S.E.E. se fai- sant par zone d’emplois dont celle de Belfort-

Montbéliard-Héricourt, les chiffres ne peuvent être dissociés pour ces deux départements). L’administration publique arrive éga- lement dans le trio de tête, avec les professions juridiques, l’armée et la police, pour quelque 9 200 fins de car- rière. Conséquence des recrutements massifs des années soixante-dix avec toutefois des non-remplacements par- tiels. Juste avant elle, le milieu de la méca- nique et du travail des métaux prévoit 9 700 départs. Tous ces domaines regroupent à eux seuls un tiers des

départs prévus dans le Doubs et le Ter- ritoire de Belfort. À noter que certains métiers en pro- gression seront davantage en tension dans toute la région. 8 000 aides à domicile, aides ménagères et assis- tantes maternelles et 9 000 agents d’entretien seront ainsi à remplacer entre 2016 et 2020 en Bourgogne- Franche-Comté. Quand d’autres, “au pouvoir attractif” , devraient voir leur recrutement facilité comme la banque et les assurances, où un cadre sur deux aura cessé son activité d’ici 2020. n S.G.

“On recherche des aides à domicile.”

Le musée Courbet et la ferme de Flagey visés par un audit CULTURE Recherche d’économies

le détail, près de 60 000 euros sont dédiés aux expositions et aux animations de la ferme. Si les visiteurs se déplacent, le pro- gramme ne génère aucune recet- te puisque le public ne paie pas. Le bilan 2016 de Flagey sera encore plus déséquilibré puisque les chambres d’hôtes n’ont fonc- tionné que 3 mois (de juin à début septembre), soit 48 nui- tées. Les recettes n’excéderont pas 5 000 euros.Une saison tron- quée donc, conséquence de l’ar- rêt-maladie du tenancier qui est aussi un agent de la collectivi- té. La réalité comptable du pôle Courbet conduit actuellement le Département à remettre en cause la politique qu’il a conduit jusqu’à présent. Est-ce le rôle d’une collectivité de soutenir une activité commerciale com- me elle le fait à Flagey avec les chambres d’hôtes ? “Nous sommes en tout cas dans le para- doxe d’un espace commercial géré par des agents qui ont le statut de fonctionnaire” souligne Ludovic Fagaut. La collectivité n’exclut pas de changer les règles des modalités de gestion pour faire évoluer le fonctionnement commercial de la ferme de Fla- gey. Elle pourrait la confier au privé “dans le cadre d’une délé- gation de service public termi- ne l’élu. C’est une possibilité.” Pour le savoir, il faut attendre les conclusions de l’audit. n T.C.

350 000 euros. Des rentrées d’ar- gent qui proviennent pour plus de la moitié de la billetterie du musée (250 000 euros) et de la location des chambres d’hôtes à la Ferme de Flagey. L’accueil des hôtes dans la mai- son natale du peintre fonction- ne plutôt bien puisqu’en 2015, l’établissement a enregistré 201 nuitées sur les six mois d’ou- verture, soit 23 000 euros de recettes. L’activité du café et la vente d’objets “promotionnels” viennent gonfler d’environ

ouvert ses portes en 2009 est une des quatre composantes du pôle Courbet qui englobe le musée, le chemin des décou- vertes et l’Atelier du peintre qui doit être restauré. Ce pôle fait actuellement l’ob- jet d’un audit dont les conclu- sions seront rendues à la fin du mois de janvier. L’étude a été demandée par le Conseil dépar- temental du Doubs qui a beau- coup investi pour faire de Cour- bet le fleuron de sa politique culturelle. “L’audit a pour but de réexaminer le projet culturel du pôle, de proposer des évolu- tions et d’envisager des pistes de mutualisation avec la Sali- ne royale d’Arc-et-Senans” annonce Ludovic Fagaut, vice- président du Conseil départe- mental en charge de la citoyen- neté, du sport et de la culture. Si la valeur culturelle de Cour- bet n’est pas discutable, la poli- tique menée par la collectivité pour capitaliser sur l’histoire du peintre lui coûte cher. Le pôle Courbet, c’est un bud- get annuel de 2 millions d’eu- ros “dont près d’1 million de masse salariale” souligne l’élu Les Républicains. 23 agents tra- vaillent pour le pôle, principa- lement pour le musée, auxquels s’ajoutent les vacataires. En pro- portion, les recettes du pôle sont loin d’être à la hauteur des dépenses malgré la qualité des expositions organisées aumusée. Elles approchent en 2015 les

À la demande du Conseil départemental, le pôle Courbet fait l’objet d’un audit. L’objectif de l’étude est de trouver des solutions pour faire évoluer cet ensemble culturel qui coûte cher à la collectivité.

L a Ferme de Flagey vit dans l’ombre du musée Cour- bet d’Ornans. La maison natale du peintre a été

assorti d’un café (le Café Juliet- te) et de trois chambres d’hôtes labellisées 4 épis. Cet endroit paisible et accueillant qui a

acquise par le Département du Doubs qui y a investi 2,375 mil- lions d’euros pour la rénover et en faire un lieu d’exposition

10 000 euros les recettes de Flagey, mais le résultat est, là encore, en deçà des dépenses engagées par la collectivité pour faire fonctionner ce lieu qui accueille entre 11 000 et 12 000 visiteurs. La par- ticularité est qu’ici, il n’y a pas de billetterie. Toutes les animations et les expositions (une quarantaine d’événements par an) sont gra- tuites ! Or, le bud- get de fonctionne- ment de Flagey est de 91 000 euros en 2015 (sans les res- sources humaines). Dans

Une délégation de service public pour Flagey ?

Cet été, les chambres de Flagey n’ont été ouvertes que trois mois. L’établissement a enregistré 48 nuitées contre 201 en 2015.

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