La Presse Bisontine 183 - Janvier 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 183 - Janvier 2017

FAITS DIVERS À BESANÇON : UNE FIN D’ANNÉE TENDUE

Série de violences en centre-ville depuis septembre, agressions gratuites, kilos de stupéfiants saisis, armes retrouvées à Planoise… Les forces de l’ordre sont sur le pont. Le bilan d’une chaude fin d’année à Besançon.

Insécurité, ça va mieux, ou on ferme les yeux ? l Sécurité publique Après l’étude de l’Observatoire de la délinquance Tirs d’armes lourdes à Planoise, individu blessé, trafics

de stupéfiants démantelés, bagarres violentes en centre-ville. Besançon connaît une fin d’année agitée alors qu’une étude prouve que les Français se sentent davantage en sécurité.

I nsécurité : un tableau pas si noir. Et ce sont les Fran- çais qui le disent. Mercre- di 7 décembre, l’Observa- toire national de la délinquance a publié son enquê- te annuelle de victimation com- me elle le fait depuis 2007, en collaboration avec l’I.N.S.E.E. Son principal atout : elle ne repo- se pas sur les chiffres de la poli- ce, mais sur les déclarations de quelque 15 000 personnes de 14 ans et plus, interrogées entre février et mai. C’est l’enquête de référence car elle se base sur la propre expérience des gens. Les chiffres de la police, eux, sont considérés comme trop par- cellaires, tant en raison d’une sous-déclaration des plaintes que d’une possible manipula- tion des résultats. D’ailleurs, Police et gendarmerie à Besan- çon ne donnent aucun chiffre. Il faudra attendre la commu- nication du préfet, en début d’an- née. Raison invoquée : l’état d’ur- gence. La Presse Bisontine a néan- moins récupéré des éléments à l’heure où de graves faits divers ont défrayé la chronique en centre-ville et dans les quar-

tiers. En 2015, 2 788 atteintes volontaires à l’intégrité étaient enregistrées contre 2 762 cette année à la même époque. Il y a donc eu un peu moins de faits “mais plus de faits élucidés (1 275 faits élucidés en 2015 contre 1 602 en octobre 2016)” com- mente Edwige Roux-Morizot, procureure de la République de Besançon. Les agressions ont toutefois aug- menté en centre-ville passant de 14 en 2015 à 25 en 2016 alors que Battant connaissait une baisse (1 agression en 2016 contre 12 en 2015). Planoise se maintient (31 en 2015, 30 en 2016) et Clairs-Soleils diminue (de 8 à 5). Les dégradations en

ne-Aveney, une bagarre au sabre entre deux familles aux Clairs- Soleils, un individu tabassé et laissé pour mort en fin de nuit en centre-ville (N.D.L.R. : les auteurs ont été appréhendés), un autre tabassé gratuitement chez lui au cœur de la Boucle ou encore de vastes réseaux de drogue (300 kg de résine de can- nabis, héroïne, cocaïne…) ou de blanchiments d’argent déman- telés (890 000 euros saisis à Pla- noise). Tout cela entre novembre et décembre. Même si l’exploitation des chiffres de la délinquance s’est nettement atténuée ces der- nières années, le cliché a la vie dure : c’était mieux avant. L’étu- de livre un tableau loin d’être catastrophique. Ainsi, les atteintes aux biens (notamment les voitures) continuent à dimi- nuer. La tendance est ambiva- lente en matière de violences physiques, mais plus positive sur le sentiment d’insécurité et le niveau de satisfaction envers l’action de la police et de la gen- darmerie. Le tout dans un contexte fortement marqué par la menace terroriste. En 2015, la Police de Besançon a notam-

Pas de violences rue Proudhon mais des plaintes d’habitants quant aux nuisances de fin de nuit.

ville demeurent stables (12 en centre-ville en 2015, 14 cette année). Parmi les méfaits qui ont défrayé la chronique : ces tirs d’armes lourdes à Planoi- se avec un indi- vidu blessé par balle à la jambe, des tirs à Avan-

25 agressions en centre- ville, 14 l’an dernier.

ment interpellé plusieurs indi- vidus. “Rapidement, on a senti une baisse des cambriolages à Besançon” témoigne un policier. 197 cambriolages enregistrés en 2015 contre 113 en 2016. L’Office formule deux hypothèses pour expliquer cette diminu- tion : un phénomène de baisse “structurelle” des vols de véhi- cules peut-être lié au dévelop- pement d’autres atteintes, et un

pic de 2014 (17 %). “Les camé- ras de vidéoprotection (140 à Besançon) ont permis d’éluci- der des affaires. Elles évitent - aussi - des agressions… mais ceci ne sera pas visible dans les chiffres” prévient Danièle Pois- senot, adjointe en charge de la sécurité à Besançon.Au-delà de ces chiffres, la capitale comtoi- se demeure sûre. n E.Ch.

“éventuel impact du déploiement de la police, de la gendarmerie et de l’armée dans les lieux publics à la suite des attentats de janvier 2015.” Le sentiment d’insécurité, il baisse. Moins de 15 % des per- sonnes interrogées au moment de l’enquête ont déclaré avoir éprouvé un sentiment d’insé- curité en 2016. C’est la deuxiè- me baisse consécutive après le

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