La Presse Bisontine 183 - Janvier 2017

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 183 - Janvier 2017

PLANOISE

Une grande famille “Des racines et des feuilles”, pour savoir d’où on vient et où on va L’association multiplie les actions, de l’accompagnement

groupes de parole portant sur l’éducation. “Nous en venions à chaque fois à parler de situa- tions variées autour de nos enfants. De là est née aussi l’idée de créer ce qu’on appelle aujour- d’hui les cafés parents en par- tenariat avec l’Antenne Petite Enfance” , note Amina Benaddi, sa présidente. Altruistes et ambitieuses, ces mères de famille ne s’arrêteront pas là avec l’envie d’en faire pro- fiter le plus grand nombre et un but : celui de sortir les enfants de la rue. Trois ans plus tard naît l’association, qui trouve dans la poétique de son nom “Des racines et des feuilles”, sa raison d’être. “Nos enfants ont des parents ou grands-parents d’origine étrangère, nous sou-

créatifs, de sorties…” Des stages de révisions et de préparation au brevet et au Bac sont aussi organisés durant les vacances scolaires. Et divers ateliers sont venus s’agréger, à destination aussi des adultes, comme ces groupes de français langue étrangère intégrés à une action plus com- plète appelée “mère et re-pères”. 14 grands-mères venues s’ins- taller en France il y a une tren- taine d’années suivent assidû- ment un atelier d’alphabétisation en langue arabe (aujourd’hui également orientée sur le fran- çais). “Elles n’ont jamais été sco- larisées et ont l’envie d’ap- prendre” , constate Amina Benaddi. Si aujourd’hui, l’association est “bien ancrée dans le paysage planoisien et bisontin” , il a fal- lu convaincre au début certains représentants locaux sceptiques. Il y a aussi eu des difficultés matérielles et un nouvel élan donné depuis 2010 avec l’arri- vée de salariés pour porter la structure (deux contrats aidés et un emploi “adultes-relais” en convention avec l’État, plus l’ac- cueil de stagiaires en alternance et de service civique).

haitons qu’il trouve dans cet héritage une richesse pour leur avenir, qu’ils développent les res- sources qu’ils ont en eux tout en se sentant soutenus” , explique Amina Benaddi. Une philosophie qui a essaimé depuis. L’association comptait 150 familles adhérentes en 2015. Elle s’appuie au quotidien sur une cinquantaine de bénévoles et accompagne 80 jeunes sco- larisés. L’accompagnement scolaire, réa- lisé tous les soirs pour tous les niveaux, constitue le gros de ses activités. Mais “cela ne se résu- me pas à un rabâchage de cours” , prévient Shahrazed M’Barek, la coordinatrice de l’association. “Nous proposons aussi une ouver- ture culturelle autour d’ateliers

À l’origine de cette belle aventure sociale se trou- vent six mamans des quartiers de la Grette et de Planoise, qui souhaitaient agir pour leurs enfants. Un grou- pe informel se constitue en 1999 autour de sorties locales, de cours de langue et même de scolaire aux cours de français, d’arabe ou d’anglais, au service d’un quartier et d’un épanouissement personnel et collectif.

L’association est parfois taxée de communautarisme. Amina (à droite) et Shahrazed (à gauche), toujours à la recherche de bonnes volontés, s’en défendent : “Venez vous-même voir.”

L’association peut enfin comp- ter sur ses financeurs : Ville, Grand Besançon, État et C.A.F. ainsi que ses nombreux parte- naires comme l’A.P.A.C.A., Reci- dev, la maison de quartier de Planoise pour continuer à sou-

tenir de beaux parcours de vie. Reste que ses locaux actuels sont aujourd’hui devenus trop petits. C’est le problème quand on est une grande famille et cel- le-là n’a pas fini de s’agrandir ! n S.G.

ART

Photographie La photographe bisontine qui souffle le chaud Deux magazines photos, dont un Américain, ont publié les images de Lys Tiger. Une ascension dans l’univers du nu en noir et blanc pour cette photographe amatrice.

Contact : Association des Racines et des Feuilles 4, rue de Cologne 25000 Besançon - Tél. : 03 81 51 39 83 https://desracinesetdesfeuilles.org/

L ys Tiger cultive les secrets. La photo n’est pas pour elle un moyen d’exister. C’est son espace d’expression, d’éva- sion. La trentenaire résidant en ville ne souhaite d’ailleurs pas dévoiler sa véri- table identité. Elle en joue : “Sur ma page Facebook (plus de 5 000 abonnés), beaucoup cherchent à savoir qui je suis. Je préfère gar- der le secret. C’est un jeu. Certains pensent même que je suis un homme” avoue la jeune femme aux cheveux bruns. L’auteure de clichés - toujours en noir et blanc et sans flash - a pourtant bien failli se faire démasquer. C’était en mars dernier dans la cour du Palais Granvelle à Besançon (notre photo) : “La séance, qui a duré une trentaine de minutes, a dû être écourtée en raison du caractère quelque peu osé de celle-ci et notam- ment de la réaction de certains passants, affo- lés par cette surprenante vision…Nous avons bien failli, avec le modèle, terminer au poste de police” s’amuse Lys Tiger qui déclenche le bouton de son appareil par passion, pas pour l’argent. Elle espère bousculer les codes : “L’idée dans cette photo était de réaliser des images qui bousculent un peu les conventions, et rendre à ma manière hommage à un des superbes lieux historiques de ma ville” dit cel- le qui s’est formée sur le tard, depuis 2013. D’ailleurs Lys Tiger s’en excuse un peu : elle n’a pas fait d’études de photographie. Elle a bien suivi des stages mais estime ne pas avoir la légitimité pour exposer… Pas de fausse modestie, mais un manque de confiance. Et pourtant, ce sont bien deux magazines (le magazine américain Nuvu et Chasseur d’Images) qui sont venus la chercher. Ils l’ont trouvée grâce aux réseaux sociaux. Lorsque Lys est allée, en mars dernier, acheter le magazine en kiosque, elle avoue avoir “ver- sé une larme.” Aujourd’hui, ce sont les modèles qui viennent directement à elle. Une recon- naissance dans ce microcosme. Si Lys amis en scène à ses débuts des hommes ou des couples, elle avoue aujourd’hui se concentrer exclusivement sur les modèles

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féminins. “Je trouve les courbes féminines plus harmonieuses.” Son objectif : ne pas laisser les photos prises sur son disque dur mais un jour les exposer. Certaines de ses images sont érotiques : “Moi, j’y vois plutôt le côté artistique” explique Lys qui a vu plusieurs fois son compte Facebook supprimé. “Il y a une chasse aux sorcières : dès qu’un bout de sein, même flouté, est pos- té, la page peut être fermée. À côté de cela, tous les messages racistes ou images violentes restent… Cela dit, c’est un formidable outil pour se faire connaître.” Passionnée par la photo depuis son plus âge, elle rend hommage à son grand-père, décé- dé, qui lui a transmis un boîtier argentique. “Il m’arrive de le ressortir… Il y a le côté sus- pense de ne pas se tromper au moment de déclencher.” Lys appuie sur le bon bouton : celui de la sensualité sans vulgarité. n Dans la série “L’insolente”, cette image réalisée par Lys Tiger dans la cour inté- rieure du palais Granvelle, avec Cynthia (Photo L. Tiger sur Canon, 85 mm 1.2.).

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Aller plus loin : www.lys-tyger.book.fr ou lys tyger photographe sur Facebook

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