La Presse Bisontine 183 - Janvier 2017

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 183 - Janvier 2017

BANQUE Le siège régional Le Crédit Agricole lance les grands travaux Un des plus gros chantiers de rénovation du centre-ville démarre en 2017 : la réfection totale du siège régional du Crédit Agricole avenue Cusenier, pour 30 millions d’euros.

A près le départ de l’hôpital, de la faculté, du conservatoire, celui du Crédit Agricole et de ses 275 agents aurait été sans doute un coup fatal pour les commer- çants et restaurateurs du centre-vil- le. C’est donc aussi un choix straté- gique, pour le bien du centre-ville, que les dirigeants du Crédit Agricole ont opéré en refusant de déménager le siè- ge régional dans une quelconque zone périphérique. “Nous avions besoin d’avoir un siège à la hauteur des ambi- tions de Besançon et des nôtres. Ce siè- ge social avait 43 ans. Nous nous enga- geons à construire un nouveau siège pour les 40 prochaines années” résu- me Élisabeth Eychenne, la directrice générale du CréditAgricole de Franche- Comté.

Les travaux de reconstruction de ces immenses locaux démarreront au second semestre de l’année 2017. Le bois et le verre domineront dans ce bâtiment que ses concepteurs pro-

mettent “entre énergie zéro et énergie positive.” C’est le cabinet Archi.Tech de Serge Fer- rini qui a été choisi par le jury, finalement pré- féré au parisien Bou- chaud et au Pesmois Bernard Quirot. “Nous avions un vrai défi tech- nique à relever : celui d’insérer un bâtiment architectural dans l’en- vironnement historique du centre-ville de Besan-

La banque conservera la totalité de ses effectifs au centre-ville.

La création d’un vaste atrium central a été un des éléments majeurs qui ont emporté la décision de faire appel a u cabinet bisontin Archi.Tech

La façade du futur siège utilisera largement le verre et la pierre (images Archi.Tech).

donc la totalité de ses effectifs au centre- ville. Ce déménagement s’étalera entre juin et septembre prochains. Les tra- vaux de dépollution, de déconstruction et de reconstruction du site Cusenier démarreront dans la foulée pour une livraison du nouveau bâtiment “fin 2019.” n J.-F.H.

“20 millions pour les travaux propre- ment dits, 5 millions pour le désa- miantage et 5 millions pour les tra- vaux d’aménagement des anciens locaux Monoprix et le déplacement provisoi- re de nos 275 agents sur les sites Dide- rot et Monoprix” détaille la directrice générale. Pendant la période des tra- vaux, la caisse régionale conservera

çon, tout en donnant la priorité à l’ef- ficacité énergétique et au confort d’usa- ge. Le travail réalisé sur l’attique per- met en plus de gagner 1 200 m 2 de surface utile supplémentaire, portant à 8 700 m 2 la surface totale future” indique Serge Ferrini. Le budget de cette profonde rénova- tion atteint les 30 millions d’euros.

COMMERCE

Depuis 1935 Le magasin Roger s’apprête à baisser le rideau

Une institution du commerce local va fermer ses portes à la fin du mois de janvier. Créée par Roger Lévy et reprise depuis de génération en génération, la boutique de la Grande rue n’a pas résisté à la mutation du commerce.

I l y a des symboles comme ça…Et peut-être une loi des séries. Après l’annonce de la fermeture du restaurant Bar- thod rue Bersot (le magasin de vins poursuit toujours son acti- vité), celle d’Interprix rue Mon- cey, c’est une autre institution, installée à la même adresse depuis 1935, qui est sur le point de fermer définitivement ses portes au centre-ville de Besan- çon. Avec la fermeture de Roger- habilleur conseil programmée fin janvier, c’est un peu de l’âme du commerce local qui s’en va. Point de nostalgie pourtant dans le discours de Joëlle Bloch qui a repris l’affaire en 1985, suc- cédant à son père Roger Lévy qui avait créé la boutique. “C’est la vie. Le commerce continue sa mutation, c’est un fait. Il faut aller de l’avant” commente Joël- le Bloch, en ajoutant que “le commerce de centre-ville a cer- tainement un bel avenir, les gens

reviendront en ville. Mais nous n’avons pas les moyens d’at- tendre cette mutation.” Pour son fils, David Giannella, qui lui a succédé à la tête du magasin il y a six ans, un fatalisme teinté d’optimisme est également de mise : au printemps prochain, il lancera une nouvelle activité liée à la vente de prêt-à-porter et de vêtements sur-mesure à domicile.“Si la clientèle ne vient

a pu, mais aujourd’hui ce n’est plus possible, il y a trop de contraintes” résume David Gian- nella. Plusieurs facteurs expli- quent cette décision : une fré- quentation du centre-ville en baisse, l’accessibilité à la Boucle rendue plus compliquée, les tra- vaux du tram, le déménagement hors du centre-ville de sites com- me l’hôpital, les facultés et le conservatoire et d’autres élé- ments comme “le fait de dévier les automobilistes à Saône sur la voie des Mercureaux nous a fait perdre beaucoup de clients, notamment les Suisses qui sont dirigés tout droit sur Château- farine” note Joëlle Bloch. “Gérer une telle surface multi-marques de 200 m 2 , en indépendant, c’est devenu impossible” ajoute David Giannella qui a vendu les murs et le pas-de-porte à unmarchand de biens. D’ici la fin du mois de janvier, David Giannella et ses trois sala- riés seront encore occupés par

plus à nous en ville, on a déci- dé d’aller à elle” résume le diri- geant. Qu’est-ce qui explique qu’après 80 ans de longévité, cet- te institution du prêt-à-porter soit contrainte de mettre un terme à son his- toire ? “On a tenu tant qu’on

Un nouveau challenge professionnel

pour David Giannella.

Joëlle Bloch et David Giannella s’apprêtent à dire adieu à leurs clients. 80 d’histoire se referment bientôt.

le grand déstockage organisé au magasin du 73, Grande rue depuis la fin novembre. Ensui- te, le responsable démarrera une nouvelle vie professionnel-

le, suivant pour cela les ten- dances actuelles des modes de consommation. Pour lui, c’est un nouveau challenge profes- sionnel qui s’ouvre. Pour les

Bisontins, c’est un peu de leur histoire qui disparaît avec la fermeture d’un des plus anciens commerces de la ville. n J.-F.H.

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