La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

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ARMÉE

Coopération internationale

À Besançon, c’est un général britannique qui commande

Nick Nottingham est le premier général anglais à diriger des militaires français dans le cadre

Son parcours L e général Nottingham, 49 ans, père de deux garçons (13 et 16 ans), débute sa carrière en 1989 dans le Royal Anglian Regiment (infanterie). Il a suivi en France la filière d’ex- cellence de formation des offi- ciers supérieurs : école de guer- re, Centre des hautes études militaires et Institut des hautes études de Défense nationale. Il a été chargé de l’analyse stra- tégique de la sécurité et de la défense dans le cadre du Livre Blanc (2010) dans son pays. Il est ensuite affecté à Lille com- me officier de liaison britan- nique. En 2013, il est muté à l’E.M.A.T., où il sert comme chef de la Division relations inter- nationales. Nommé général de brigade à l’été 2016, il est affec- té à Besançon comme général adjoint 2 de la 1 ère Division. n

d’une coopération unique en France. Il est le bras droit du général Lesimple à l’état-major de la 1 ère Division.

Le général anglais Nick Nottingham dans la cour de la caserne Ruty à Besançon

I l aime tous les fromages fran- çais. “Avec une préférence pour le mont d’or” avoue le militaire british dans un français parfait.Dans son bureau situé à l’état-major de la 1 ère division quartier Ruty à Besan- çon, le treillis de Nick Nottin- gham dénote : c’est celui de l’“army” britannique. Le jour- nal anglais Daily Telegraph titrait même avant son arrivée à Besançon : “Sacre bleu !” Nick sourit lorsqu’on lui rapporte cet- te anecdote publiée dans ce quo- tidien britannique qui rappel- le dans cet échange inédit que nos deux pays se sont souvent opposés au cours de l’histoire. Mais le général étranger, dénom- mé Brigadier dans son pays, ras- sure en précisant qu’il est venu

Besançon. La qualité de vie est excellente, les gens ouverts. On est proches de la Suisse, de l’Al- lemagne.” Le général reste prudent quant à la comparaison entre armée française et anglaise, admet- tant tout de même que les deux armées de terre sont parmi les plus puissantes d’Europe mais qu’elles font face aux mêmes problèmes comme l’investisse- ment en matériel. “Nous avons les mêmes fardeaux” juge-t-il. Seule véritable différence de codes entre les deux forces armées : “la bouffe du midi” s’amuse-t-il. Le général, ouvert, souriant, apporte ce fameux fleg- me anglais en capitale comtoi- se. Rafraîchissant. n E.Ch.

l’U.E.” Cet échange s’inscrit dans la logique des accords de Lancas- ter House (novembre 2010) ren- forçant la coopération franco- britannique dans le domaine de la défense. Des accords qui pré- voient notamment la création, en 2016, d’une force expédi- tionnaire commune interarmées (Combined Joint Expeditiona- ry Force - C.J.E.F.), susceptible d’être engagée dans des opéra- tions bilatérales ou une coali- tion internationale. S’il ne connaissait pas la région avant son arrivée, Nick alias Nicholas, l’a adoptée. “J’avais visité le sud-ouest de la France comme le touriste anglais moyen, la Bretagne pour y naviguer… mais c’est la première fois à

mière. Rappelons tout de même qu’en 1916, le général Joffre avait commandé des divisions anglaises lors de la bataille de la Somme opposant les forces franco-britanniques aux troupes

“servir la France” même si c’est bien sa gracieuse majesté qui verse la solde du militaire. Conjointement, un officier fran- çais est en Angleterre dans le cadre de cet échange. Un détail ne trompe pas sur la veste kaki, c’est l’écusson de la 1 ère division collé sur la manche gauche. Depuis août, le général a pris ses quartiers à Besançon comme adjoint au général Lesimple qui dirige cette divi- sion composée de 25 690 hommes à travers toute la Fran- ce, pas seulement à Besançon. L’Anglais a plusieurs missions dont celles de gérer la prépa- ration opérationnelle, l’entraî- nement des hommes, les rela- tions internationales. Son arrivée et ce partenariat sont une pre-

allemandes. “Nous sommes avec la France des alliés de long terme. Un général français est en Angleterre dans le même temps” poursuit l’officier. Le Brexit va-t-il changer la donne ? “Non, car c’est un accord bilatéral France- Angleterre qui ne concerne pas l’O.T.A.N. ou

“Venu pour servir la France.”

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