La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

28 ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

EN BREF

OSSELLE-ROUTELLE Polémique autour de l’école Visé par une plainte pour faux et usage de faux

La Poste La Poste de Besançon- Proudhon est en phase de rénovation, notamment pour la clientèle bancaire et professionnelle. 191 145 euros investis, un mois et demi de travaux et La Poste de Besançon- Proudhon rouvrira ses portes le vendredi 16 novembre à 14 heures Un espace bancaire spécifique sera créé avec deux responsables de clientèle patrimoniale. Langue des signes La Caisse d’Allocations Familiales du Doubs a mis en place depuis le 8 novembre, un accueil en Langue des Signes Française (L.S.F.) pour personnes sourdes et malentendantes. Cette nouvelle offre de service s’inscrit dans le cadre de la loi du 11 février 2005 relative à “l’égalité des droits et des chances.” L’objectif de ce dispositif est d’accroître l’autonomie des allocataires dans les démarches administratives. Ce dispositif “websourd” permet d’établir une communication quasi- simultanée entre un agent C.A.F. et l’allocataire sourd ou malentendant via un système de visio- conférence et un interprète L.S.F. Dispositif accessible tous les mardis après- midi de 13 heures à 16 h 30 dans les locaux C.A.F. de Besançon au 2, rue Denis-Papin.

Le président du R.P.I. Les 3 Moulins aurait rédigé et signé seul des délibé- rations. C’est le conseil municipal de Roset-Fluans qui a levé le lièvre.

L e Regroupement péda- gogique intercommunal (R.P.I.) des 3Moulins est face à une crise sans pré- cédent. Une plainte pour “faux et usage de faux” a été déposée, le 23 août, par le conseil muni- cipal de Roset-Fluans à l’en- contre du président du Syndi- cat intercommunal à vocation scolaire (S.I.V.O.S.) Pierre Dagon-Lartot, qui est aussi le maire de la nouvelle commune d’Osselle-Routelle. Ce qui lui est reproché : avoir rédigé et signé une délibéra- tion du syndicat datée du 16 décembre 2014 sans avoir convoqué le conseil syndical composé des 8 élus des com- munes d’Osselle-Routelle et 3 de Roset-Fluans. 14 délibéra- tions seraient également non conformes. C’est Arnaud Grosperrin, mai- re de Roset-Fluans,qui a consta- té le premier ces dysfonction- nements et cette gestion obscure du syndicat. Après avoir aler- té son conseil municipal, les élus de Roset ont décidé “de prendre leurs responsabilités. Ces irrégularités nous ont conduits à déposer plainte pour faux et usage de faux auprès du procureur. Si quelqu’un est capable de signer une délibé- ration seul, on peut s’interroger sur d’autres sujets…Le Parquet

a le dossier” poursuit l’élu. L’affaire n’est pas restée là. Roset-Fluans, à l’unanimité, a informé le Premier ministre et celui de l’Intérieur “pour infor- mation et suite à donner.” Le préfet du Doubs a été saisi du dossier.Après avoir sollicité des explications dès le 16 août concernant cette délibération litigieuse,il a demandé le 29 sep- tembre, au président du S.I.V.O.S., d’inviter le comité syndical à retirer ladite déli- bération clairement irréguliè- re. Le 7 octobre, “le préfet a sai- si la procureure de laRépublique de Besançon, au titre de l’ar- ticle 40 de la procédure pénale, en vue de juger de la suite qu’el- le entend donner à cette irré- gularité” nous indique la pré- fecture.

se inutile. C’est du gaspillage d’argent public” dénonceArnaud Grosperrin qui défend l’inves- tissement dans les écoles mais se dit engagé à utiliser demaniè- re raisonnée l’argent public. PierreDagon-Lartot répond aux accusations : “Si j’ai pris cette délibération sans convoquer per- sonne, c’était uniquement pour payer les factures d’entreprises qui ont travaillé sur le chantier de la nouvelle école de Roset. Si je l’avais prise plus tard, nous aurions dû payer des agios.C’est Roset qui nous veut des noises. D’ailleurs, ils veulent se rap- procher d’autres communes…” Ce à quoi le conseil municipal de Roset-Fluans argumente facilement : “Nous n’allons pas gaspiller de l’argent public.L’aca- démie a bien dit qu’elle n’auto- riserait pas la création d’une nouvelle école à Osselle-Rou- telle et aucune subvention ne serait possible au titre de la D.E.T.R.” Le cas est d’autant plus complexe qu’Osselle-Rou- telle a acheté un terrain 260 000 euros (qui est non constructible) pour y construi- re une cour. “Une cour, sans les travaux, à 260 000 euros, c’est du délire d’élus pour une construction inutile” enfonce le collectif, opposant à la majori- té élue. Pierre Dagon-Lartot s’est fendu d’une lettre ouver- Ce bureau d’études spécialisé en hydrobiologie (macro-inver- tébrés, phytoplancton…), phy- sico-chimie (prélèvement d’eau) et études desmilieux aquatiques, s’est installé dans le Grand Besançon en juin dernier. 7 per- sonnes, trois femmes et quatre hommes, travaillent ici. Cinq postes ont été créés, en majori- té des postes de techniciens, d’hydro-écologues, phyto-écolo- gistes. Si la société - qui est une S.C.O.P. société coopérative et participative - depuis 2007 a choisi le Grand Besançon, ce n’est pas - uniquement - parce que les rivières comtoises sont dans un sale état et qu’il faut un médecin à leur chevet pour diagnostiquer le mal. La socié- té a un passé ici : elle travaille dans la région depuis 10 ans et a décidé de se rapprocher de ses clients que sont l’Agence de l’eau, la D.R.E.A.L., les Conseils dépar- tementaux, industriels, syndi- cats et communautés de com- munes. Ils sont des sentinelles de la nature. “On tente d’inno- ver, remarque Céline Morton. Nous avons par exemple un pôle recherche et développement qui propose des approches inno- vantes, comme ce protocole expé- 280 m 2 de bureaux et d’espace de stockage permettent à l’équi- pe d’analyser une eau récupé- rée dans le Doubs ou de la vase d’une mare.

Le R.P.I. gère l’école flambant neuve de Roset-Fluans mais aussi des classes à Osselle-Routelle.

te le 21 octobre pour dire son honnêteté et “sa surprise et tris- tesse (…) quant à la plainte.” Le maire de Roset a fait de même le 28 octobre.Ambiance. La prochaine réunion, jeudi 24 novembre, promet d’être ani- mée. À moins que les élus de Roset n’y participent pas. “Nous n’avons participé à aucune car nous ne sommes pas consultés sur les dates à fixer.Roset-Fluans n’a plus la place pour motiver ses idées, son opinion” répond le maire de Roset. Ils seront présents car un point pour le moins surprenant est inscrit à l’ordre du jour : “Le S.I.V.O.S. veut souscrire un prêt d'envi- ron 40 000 euros pour payer un

prêt-relais !” Les finances inter- rogent… Dans cette histoire, le bien-être de l’élève semble loin. Roset a une école flambant neuve, connectée. Osselle-Routelle a la cantine et “les gens ne veu- lent pas aller à Roset” argu- mente Pierre Dagon-Lartot. Les deux villages, séparés par le Doubs, semblent plus que jamais opposés. Le sénateur Longeot avait été nommé com- me médiateur entre les deux parties. Le médiateur - ou pro- fesseur pour ce cas d’école - semble bien démuni pour remettre de l’ordre dans la clas- se. n E.Ch.

Cette affaire cache des tensions entre Roset-Fluans qui possède une école flambant neuve et Osselle-Routelle qui veut à tout prix garder ses deux classes à Routelle mais surtout créer une nouvelle éco- le qui condamne- rait de fait l’outil pédagogique de Roset. “On est contre cette dépen-

Un gaspillage d’argent public.

CHÂTILLON-LE-DUC

Environnement

Aquabio, horloger des rivières La coopérative d’experts en écologie aquatique s’est installée non loin de la gare T.G.V. Sept employés produisent et expertisent des

D ans le laboratoire, un calme règne. Assis sur son tabouret, la loupe et la lumière en direction d’un bac rempli de particules, un technicien saisit méticuleu-

sement des gammares ainsi qu’une larve de libellule avec une pince. Le geste est précis. “Après avoir collecté depuis avril des échantillons dans les rivières comme l’Ognon, la Loue, le

Doubs, nous valorisons et exper- tisons les données depuis la fin octobre” témoigne Céline Mor- ton, directrice d’Aquabio Besan- çon, une entreprise basée fer- me duMarot à Châtillon-le-Duc.

Un travail d’orfèvre où chaque espèce rencontrée est inventoriée.

rimental pour le suivi, l’éva- luation et la bio-indication des mares et étangs, milieux encore très peu étudiés à ce jour. Les lacs sont bien suivis, moins les étangs” poursuit la directrice. Sur l’état de nos rivières, les professionnels se mouillent peu : “Des progrès importants ont été réalisés par les industriels depuis

10 ans. L’environnement met des années à se perturber… et des années à se restaurer” témoigne Romain Zeiller. Méticuleusement, les ingénieurs analysent les échantillons. Au printemps prochain, ils retrou- veront le terrain, les pieds dans l’eau, la tête à l’expertise. n E.Ch.

Céline Morton (à droite), directrice d’Aquabio Besançon (Aquabio) et Romain Zeiller évoquent avec leur collègue un échantillon récolté dans une rivière comtoise.

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