La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

20 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

“Ce n’est pas un no man’s land” l Entretien Deux des “nouveaux” élus Pour le maire de Devecey et celui de Saint-Vit, nouveaux venus à l’agglomération, les collaborations ont déjà débuté sur certains sujets. Une arrivée sereine.

à Devecey, l’arrivée dans l’agglomération pose déjà des cas concrets. Dossier à résoudre : la crèche. Neuve, elle a été construite sous pilotage de l’ancienne commu- nauté de communes de la Dame Blanche qui disparaît. Comment la gérer désormais ? En syndi- cat ? Plusieurs hypothèses sont possibles et les pistes nom- breuses. Pour le coup, la com- mune a discuté avec les services de l’agglomération et Saint-Vit pour être conseillée. “Nous nous sommes effectivement rappro- chés” disent de concert le mai- re de Saint-Vit et celui de Deve- cey qui ne partageaient jusque-là pas un même territoire. Pour Pascal Routhier, l’arrivée dans le Grand Besançon était logique même si elle a suscité des interrogations : “J’ai tou- jours été dans l’esprit d’ouvrir notre territoire à l’aggloméra- tion. Maintenant, il y a toujours eu des craintes, vous ne rentrez pas dans l’agglo sans vous ren- seigner et définir quel sera l’ave-

nir pour les habitants. On savait grâce à ses années de travail, presque 15 ans, que nous ne ren- trions pas dans un no man’s land” dit-il. Jean-Louis Fous- seret, qui laisse traîner une oreille enchaîne : “La C.A.G.B., ce n’est pas l’enfer… et c’est peut- être pour cela que certains ont été déçus de ne pas être pris (N.D.L.R. : Les Abbans par exemple)” dit-il. Pour Devecey, l’arrivée est enco- re plus naturelle A deux pas de Châtillon-le-Duc, la commune qui dispose sur son territoire de 52 sièges sociaux (350 sociétés à Saint-Vit) ne semble pas plus inquiète que cela. Une réunion publique se tiendra d’ici la fin d’année pour expliquer la démarche. Devecey va même récupérer le produit de fiscali- té supplémentaire, par la repri- se d’une partie de la fiscalité de leur ex-communauté de com- munes. “Cela nous permettra par exemple de payer l’école” dit le maire de Devecey Michel Jas- sey. Les premiers magistrats ne sem-

Michel Jassey, maire de Devecey.

blent pas plus inquiets que cela au sujet de leur représentation au sein de ce grand conseil com- posé de 126 conseillers com- munautaires : “Il faudra être capables de parler ensemble pour monter des projets. Cela oblige à des dialogues. On ne plus rai- sonner en termes de territoire avec une seule commune. On doit réfléchir par secteurs, dans une dimension plus grande et sur- tout trouver de la stabilité” pour- suit l’élu develçois.

Les nouveaux comptent bien apporter leurs idées et leurs pro- jets dans les commissions. Deve- cey pense déjà à des liaisons douces pour rejoindre la gare, avec, pourquoi pas, des navettes électriques. Un vent de fraîcheur soufflera à partir du 1 er janvier avec ces 15 petits nouveaux. En espé- rant qu’il ne retombe pas aus- si vite ! n E.Ch.

Pascal Routhier, maire de Saint-Vit.

l Gouvernance L’impact L’extension peut-elle changer la donne politique ? 43,6 % des voix pour Besançon, les 56,3 % restant pour les communes. Cela peut-il favoriser les “petits” et, concrètement aussi, que l’Agglo bascule à droite ?

l Débat Convergence Pour l’eau, ça coule, pour les zones économiques, ça coince Même prix pour l’eau et l’assainissement pour les Grands Bisontins après 2018. Pour les zones économiques, les débats sont plus tendus.

D’après Christophe Lime, l’élu en charge de la question, le prix de l’eau devrait être, à terme, le même dans toutes les communes de la C.A.G.B.

A u 1er janvier 2017,l’as- semblée communau- taire sera composée de 126 conseillers. Ils se répartiront comme suit : 55 pour la commune de Besançon (43,65 %), 2 pour la commune de Saint-Vit, 2 pour la commune nouvelle de Chemaudin et Vaux, créée au 1er janvier 2017, 1 conseiller par commune pour les 67 autres communes, soit 56,35 % pour les communes de la périphérie. Un conseil de communauté sera organisé exceptionnellement en janvier 2017 pour procéder à l’installation des conseillers

communautaires représentant les 15 nouvelles communes et - autant que de besoin - pro- céder à des désignations dans les structures extérieures.

commissions thématiques de la C.A.G.B. (lire par ailleurs). Sans préjuger de l’avenir, le président d’agglomération devrait garder les coudées franches. Quant à la question de savoir si la plénière reste- rait une chambre d’enregis- trement où les débats semblent joués d’avance comme ont pu déplorer certains élus, Jean- Louis Fousseret et Gabriel Bau- lieu, premier vice-président, répondent de concert : “Les dos- siers se travaillent en com- mission. Il faut être présent.” Le message est passé. n

Une réflexion est actuelle- ment en cours pour complé- ter la compo- sition du bureau et intégrer les nouveaux délégués com- munautaires au sein des 7

Un conseil de communauté exceptionnel en janvier.

L e même traitement pour tous. Depuis plu- sieurs mois, le service eau et assainisse- ment travaille d’arrache-pied pour dia- gnostiquer les réseaux, comparer les prix par commune. Son objectif étant de proposer un prix convergent dans les années à venir pour les 192 000 habitants. Les écarts varient du simple

qui a déjà le fait le tour de la plupart des com- munes. Les communes devront anticiper cette perte de compétence qui grèvera de fait leurs budgets. La compétence de Gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (G.E.M.AP.I.) va conduire le Grand Besançon àmener des études pour préciser cette compétence, y compris dans les 15 nouvelles communes. Quant aux déchets, le système de collecte tendra lui aussi vers une harmonisation progressive. Pour les zones économiques, ça coince sur les cri- tères. Accueillir une zone économique, ce sont des retombées fiscales mais aussi des dépenses. Une commission spécifique discutait encore début novembre des modalités d’arrivée : quel état des chaussées, qui pour les déneiger, entretenir, quels travaux à faire, quels tissus d’entreprises accueillir ? Les élus ont encore quelques semaines pour trou- ver la bonne formule. n

au quadruple quant au prix de l’eau. Christophe Lime, en char- ge de l’eau et l’assainissement, a voulu anticiper plutôt que for- cer. “Nous nous obligerons à consulter toutes les communes. Pour que le prix de l’eau arrive vers une convergence complète, nous prendrons une dizaine d’an- nées car le prix de l’eau varie dans le Grand Besançon entre 2,50 euros pour le moins cher à 6 euros pour le plus cher” dit l’élu

Qui pour les déneiger, entretenir, quels travaux à faire ?…

Jean-Louis Fousseret pourrait-il perdre la majorité au sein de l’Agglo ?

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