La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

2

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. “La Petite ferme des Vaîtes” a déjà 90 fermiers associatifs

Les Vaîtes démarrent

Claque L’élection de Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale est une grande claque à tous les idéo- logues et penseurs autoproclamés, journalistes et éditorialistes inclus, qui n’ont eu de cesse de présenter l’hom- me tantôt comme un avatar d’Achille Zavatta, une sorte de clown pathé- tique, tantôt comme un Hitler en puis- sance. Les mêmes commentateurs omniscients continuent de voir ici en France en Nicolas Sarkozy un dicta- teur et en Jean-Luc Mélenchon un joyeux pacifiste… Il n’est pas question ici de considérer Donald Trump com- me un président comme les autres, loin s’en faut. Son inexpérience autant que ses discours de campagne sou- vent ahurissants laissent encore dubi- tatifs. De là pourtant à le réduire au rang d’ignare simpliste et va-t-en-guer- re est sans doute une lourde erreur. De France, aucun analyste n’a su cap- ter l’âme profonde de ses Américains qui, avant les outrances, ont remar- qué chez Trump cet esprit de conquê- te et d’entreprise qui caractérise cet- te nation depuis deux cent cinquante ans. Aucun commentateur n’a perçu non plus que cet homme, au langage fleuri, parlait comme ces millions d’Amé- ricains. Cette élection renvoie natu- rellement à la figure de ceux qui pré- tendent ici en France accéder à la fonction suprême le parallèle doulou- reux que Marine Le Pen elle-même s’est empressée d’établir entre les deux élections de part et d’autre de l’At- lantique : un candidat anti-système qui parle au peuple des oubliés. Si ce parallèle fait tant peur ici en France, c’est qu’aucun des candidats qui se bousculent au portillon n’a été en mesu- re jusqu’ici de livrer une vision cré- dible et à long terme de la France. Et que tous naviguent en fonction de la boussole que constituent les sondages. Si l’élection américaine a montré une seule chose, c’est qu’aucun électeur, où qu’il soit, ne se détermine plus en fonction de quelque consigne, d’où elle vienne. Les candidats qui ne veu- lent pas d’un scénario à la Trump en France sont prévenus : celui qui sau- ra d’ici le printemps redonner une vraie vision de son avenir à la France évi- tera peut-être que survienne ici une mauvaise surprise et que le déclinis- me ne l’emporte. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2016 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., A.-L. David, A.T.M.O., Geoide, J. Renard, Montres Lornet, Prioriterre, B. Rheims.

Nicolas Bodin, François Grether, Jean-Louis Fousseret, lancent la phase concrète du projet d’éco-quartier.

D ans la rue Anne-Frank à Besançon, trois cochons nains, deux chèvres, un lapin, deux oies de Guinée, des chèvres naines, des poules… s’en donnent à cœur à joie dans leurs enclos flambant neufs fabriqués par les membres de l’association “La petite ferme des Vaîtes”. Depuis notre visite en juin, suivie d’un article (La Presse Bisontine N° 178), le terrain situé au cœur du futur éco-quartier, qui n’était à l’époque qu’un vaste pré tondu est devenu une mini-ferme associative au cœur de la vil- le où des bénévoles se relaient chaque jour pour soigner les animaux, les rentrer dans le poulailler, ou récupérer les œufs pondus. Samedi 29 octobre, sous les derniers rayons de soleil de l’automne, l’association a organi- sé une journée portes ouvertes à laquelle une bonne centaine de personnes a participé dont des élus bisontins. Besançon a en effet signé une convention avec l’association pour qu’el- le utilise cet espace. Lors de cette journée, fai- re découvrir l’association, les animaux, les pro- jets, les bénévoles. “Nous sommes aujourd’hui

“U ne offre de logements pour tous dans un écrin de verdure” , voilà comment la Ville définit le futur éco-quartier des Vaîtes qui a fait couler beaucoup d’encre durant près de 15 ans. “Jamais un projet n’avait autant suscité de réunions” concède le maire qui a fait dernièrement face à la critique des élus d’op- position lors du conseil de novembre. Jacques Grosper- rin et Pascal Bonnet (Les Répu- blicains) rappelant que Besan- çon bétonnait alors que la vacance de logements gran- dissait. “Sans oublier les craintes pour les maraîchers qui béné- ficieront de moins d'ensoleille- ment en raison des habitations” soulignait Pascal Bonnet. Ce à quoi le maire répond sur le terrain. Lundi 14 novembre, en présence de l’urbaniste Fran- çois Grether, il s’est rendu aux Vaîtes, non loin de l’arrêt du tram pour présenter le projet suivi d’une réunion d’informa- tion avec les riverains. 1 150 logements sur 23 hec- tares seront créés là “avec la volonté de préserver un cadre bucolique” insiste le maire. L’as- sociation “Les Vaîtes” qui a long- temps contesté le projet et notamment le rachat des prix des terrains jugera. Deux rues, à modes doux, traverseront l’es-

90 adhérents” se réjouit le président Vincent Abellanet. Ce jour-là, les bénévoles avaient préparé une soupe bio, réchauffée par un feu de bois, des animations, découvertes d’es- pèces, en présence d’élus de la ville. Le fonctionnement de la mini-ferme sur cet espace de 2 000 m 2 se base sur la coopéra- tion et la solidarité. Des codes sont délivrés aux adhérents pour qu’ils puissent se rendre dans les enclos. Renaud Lapprand qui a lan- cé le projet veille au grain. Les projets se mul- tiplient : “Nous avons déjà proposé un atelier (atelier hérisson à destination des enfants) et nous comptons multiplier ces propositions (ate- lier nichoirs, atelier hôtel à insectes, ateliers crochet, poterie, etc.). Chaque vendredi, ce sont des enfants autistes de l’I.M.E. L’Essor qui s’occuperont des soins (nourriture, eau et nettoyage)” explique Renaud. La “petite” fer- me deviendra grande. ■

pace d’est en ouest. Le chemin du Vernois, qui passe devant les serres des maraîchers, sera aménagé. Premiers travaux en mars. Livraison des espaces publics et des premiers pro- grammes de logements en 2019. Le nouveau groupe scolaire (qui se situera à l’angle du chemin du Vernois et de la rue de Brû- lefoin) ouvrira ses portes à la rentrée 2021. “Nous nous sommes appuyés sur le quar- tier existant, avons préservé la colline verte des Bicquey avec jardins familiaux, espaces de jeux, récupération de l’eau de pluie… Les logements s’insé- reront le long de la ligne de tram- way” présente François Gre- ther, l’urbaniste. “On veut de l’habitat varié : 20 % seront en logement social, une autre par- tie à la vente en deçà des prix du marché” poursuit Jean-Louis Fousseret, accompagné de Nicolas Bodin, adjoint à l’urba- nisme. Prix raisonnable, c’est quoi ? “Environ 2 500 euros le m 2 ” répond un promoteur. Trois sociétés se sont positionnées pour acheter des lots à Terri- toire 25. Selon nos informations, un terrain se vendait 250 euros le m 2 hors taxes en surface plan- cher aux futurs promoteurs. À 2 km du centre-ville, le quartier maraîcher va posséder des com- merces. ■

La Petite ferme des Vaîtes : www.fermedesvaitesblogwordpress.com

“La ferme des Vaîtes” réunit de nombreux Bisontins autour du projet associatif. Bientôt, elle sera entourée des futures constructions de l’éco-quartier.

Renseignements : www.lesvaites.fr

La police municipale descend dans la rue

M ercredi

salaires, nos retraites de misè- re qui ne tiennent pas compte de nos primes.” Aux questions sociales s’ajou- te celle de l’armement qui est une demande forte de la part des agents à Besançon. Mais sur ce point, le maire, Jean- Louis Fousseret, est inflexible. “Lors des attentats de Nice, le premier qui a tiré sur le camion fou, c’est un policier munici- pal” argumente le représentant syndical justifiant ainsi l’im- portance d’autoriser les poli- ciers municipaux à porter une arme à Besançon. Les agents en uniforme le veulent ainsi pour assurer leur propre sécu- rité et celle de la population dans un contexte où se pro- page l’insécurité. En manifestant, les policiers municipaux espèrent obtenir des engagements de la part

16 novembre, les policiers municipaux ont manifesté à

Besançon devant la préfectu- re. Les agents sont descendus dans la rue comme partout en France à l’appel du Syndicat F.O. Police Municipale rejoint à Besançon par le S.N.P.M. (Syndicat National des Policiers Municipaux). Las d’être consi- dérés comme faisant partie d’une “sous-police”, ces hommes et ces femmes, employés par les mairies, atten- dent d’être reconnus à la hau- teur de leur engagement quo- tidien au service des habitants dont ils assurent, à leur niveau, la sécurité. Leurs revendica- tions sont multiples “et tou- chent tous les problèmes qu’on rencontre” lance un délégué du S.N.P.M. “Il y a nos petits

Les policiers municipaux se sont réunis devant la préfecture le 16 novembre.

vraiment l’impression de ne pas exister” déplore le représen- tant du S.N.P.M. Le chemin sera long pour ces agents qui veulent faire évoluer la police municipale. ■

des pouvoirs publics, comme les policiers nationaux en ont obtenu récemment. En effet, le ministère de l’Intérieur va déga- ger une enveloppe globale de 225 millions d’euros pour l’achat

de nouveaux équipements à destination des forces de l’ordre. “L’article sur la légitime défen- se a été aménagé pour la Poli- ce nationale. Il ne nous concer- ne même pas. Nous avons

Made with FlippingBook flipbook maker