La Presse Bisontine 178 - Juillet-Août 2016

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La Presse Bisontine n° 178 - Juillet-août 2016

Courbet et l’Impressionnisme, l’expo de l’été Corot, Daubigny, Boudin, Monet, Manet, Renoir… Gustave Courbet est considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme. Faire comprendre les liens personnels et artis- tiques qui unirent le maître du réalisme à cette jeune génération d’artistes, tel est l’enjeu que s’est donné le musée Courbet. Ornans - Du 9 juillet au 17 OctObre

La forêt de Fontainebleau ou les paysages normands constituent des décors embléma- tiques des peintres impression- nistes.

peindre leur tableau, puisant leur inspiration dans l’observation minu- tieuse de la réalité. Les œuvres résul- tantes accordent une place majeure à l’élément naturel qui est souvent représenté dans un cadrage serré, cherchent à traduire les effets de lumière selon les différents moments de la journée, traduisent les émotions de l’artiste, et conservent parfois un aspect inachevé. Courbet se rallie à ce mouvement et, malgré la faible documentation, on peut supposer qu’il séjourne dans la

dée au traitement de la lumière. Il en résulte une peinture beaucoup plus claire, où les couleurs pures sont posées en touches distinctes et où le dessin n’est plus essentiel. Au même titre que la forêt de Fon- tainebleau, la Normandie est consi- déré également comme un des ber- ceaux de l’impressionnisme. Dès le début du XIXème siècle, les bords de la Manche sont des lieux privilégiés pour les artistes attachés à travailler en pleine nature. La beauté des côtes et leur proximité de Paris, que l’in- vention du chemin de fer rendra plus proche encore, transforment rapide- ment quelques villages de pêcheurs normands en villégiatures balnéaires très prisées par l’aristocratie et la bourgeoisie du temps. Les peintres s’y installent aussi et Caen, Trouville, Deauville, Cabourg, Honfleur, Le Havre, Étretat…deviennent leurs sites de prédilection. La mer, calme ou houleuse, les ciels purs ou tour- mentés leur permettent d’exprimer une esthétique nouvelle où la lumi- nosité et les contrastes colorés pri- ment. Influencés par les grands pay-

sagistes romantiques anglais, Tur- ner, Bonington, Cotm Forêt de Fontainebleau, paysages nor- mands, mer, Paris et bords de Sei- ne…L’exposition présente en tableaux tous ces lieux emblématiques dans sa première partie. Paris et les bords de Seine sont également un décor pri- vilégié pour les impressionnistes. La seconde partie de l’exposition montre les résonances picturales exis- tant entre les créations de Gustave Courbet et celles des impressionnistes. Chaque fois qu’il aborde une théma- tique, Courbet révolutionne les codes esthétiques en vigueur par la vision nouvelle qu’il donne et par la tech- nique qu’il utilise. Rendez-vous tout l’été à Ornans pour vérifier ces mul- tiples influences. n

P our parvenir à réussir ce beau challenge, l’exposition tem- poraire qui ouvre ses portes le 9 juillet à Ornans réunit plus de quatre-vingts œuvres des principaux acteurs du mouve- ment impressionniste et de leurs ini- tiateurs. L’impressionnisme est né de la ren- contre d’artistes, épris de peinture en plein air et en quête de renouveau esthétique. Gustave Courbet est au centre de ces échanges ainsi que les peintres paysagistes de l’École de Barbizon installés dans la forêt de Fontainebleau. Ils puisent leur ins- piration dans l’observation directe de la nature, comme Jean-Baptiste Corot. En 1840, Gustave Courbet découvre la côte normande qui devient alors un lieu privilégié pour affirmer son art et rencontrer les futurs impres- sionnistes. Et c’est aussi vraisem- blablement vers 1840 que Gustave

Courbet se rend pour la première fois dans la forêt de Fontainebleau. Ce site attire depuis une décennie des artistes de plus en plus nombreux en quête d’une nature intacte. Peintres, sculpteurs, écrivains et plus tard pho- tographes de générations différentes - classiques, romantiques, réalistes puis impressionnistes - s’y croisent, peignent ensemble et discutent avec passion dans les auberges qui les accueillent, dont la célèbre auberge Ganne à Barbizon. Les artistes qui fréquentent le lieu à partir de 1830 - notamment Narcis- se Diaz de la Pena, Charles Daubi- gny, Jean-François Millet, Théodore Rousseau, précédés de quelques années par le grand maître du pay- sage Camille Corot, - ouvrent la voie à une nouvelle vision de la nature. Ils décident de sortir de l’atelier, non pas seulement pour réaliser des esquisses, mais également pour

forêt en 1841, 1849, 1851, 1856 et 1865.À l’exemple de Courbet, la rupture engagée par les impres- sionnistes avec l’art aca- démique tient moins aux sujets qu’ils traitent, qu’à leur façon de les appré- hender et les exécuter. La vigueur de la touche, d’ordinaire réservée à l’esquisse, étonne. L’en- semble prend le pas sur les détails et une place fondamentale est accor-

L’ensemble prend le pas sur les détails.

Courbet et l’Impressionnisme Du 9 juillet au 17 octobre Musée Courbet à Ornans Renseignements au 03 81 86 22 88 www.musee-courbet.fr

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