La Presse Bisontine 178 - Juillet-Août 2016

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 178 - Juillet-août 2016

BESANÇON

Il fait partie de l’équipe de France

FranckMaillard brille dans la lumière du billard

À 45 ans, le patron du Billard Club L’Olympe est un des meilleurs joueurs français. En octobre, il disputera les championnats du monde en Irlande.

L es étagères qui courent le long des murs sont cou- vertes de coupes. Des vic- toires par dizaines qui se bousculent à chaque mètre. Elles se devinent à peine dans la pénombre de la salle quadrillée par un alignement rigoureux de billards. Ils ont chacun leur lustre qui éclaire l’aire de jeu, un tapis bordé de bandes sur lequel à chaque partie les billes roulent, s’entrechoquent et disparaissent enfin dans les trous. Il est 15 heures, le temps est clair, mais la lumière du jour n’entre pas franchement dans ce lieu situé au fond d’une arrière-cour de la rue des Chalets. En ce début d’après-midi, le Billard Club L’Olympe n’a pas encore ouvert ses portes. Franck Maillard, le patron, est déjà là, affairé. “98 % des trophées qui sont ici sont des victoires individuelles. Il y a aus- si des prix internationaux” annon- ce le gérant dont le palmarès le classe dans la catégorie des redou- tables compétiteurs. À 45 ans, il est un des meilleurs joueurs fran- çais de billard, un sport qu’il pra- tique depuis plus de 20 ans. Deux rendez-vous importants l’at-

Bio express

Naissance à

l

Besançon le 29 janvier 1971. Découverte du billard en 1993 et première compétition Champion de France en 2002 pour la première fois, deux jours avant la naissance de sa fille. Il reprend la salle de snooker de la rue des Chalets en 2004. l En 2014, il porte le maillot de l’équipe de France pour la première fois Vice-champion d’Europe en 2015. En 2016, il termine l l l

Franck Maillard peut rejouer à l’iden- tique des phases de jeu qu’il a vécues vingt ans plus tôt. La mémoire du billard…

3 ème aux championnats d’Europe.

l Octobre 2016, il participera aux championnats du monde.

de France se hisse sur la plus hau- te marche du podium et enlève ce trophée de champion du monde qui manque au palmarès de FranckMaillard. “Nous avons une très grosse équipe. Je pense qu’on peut jouer le titre” dit-il avec séré- nité. À le regarder, il gère la pression. Il sait pourtant qu’avec ses coéqui- piers, ils n’arriveront pas en ter- rain conquis. L’Irlande, comme le reste du Royaume-Uni, est La Mecque du pool anglais. “Les Anglais sont les maîtres de la dis- cipline, aumême titre que les Fran- çais le sont en pétanque.” Mais à ce niveau-là de la compétition, la victoire se joue dans un mouchoir de poche. L’équipe de France a des atouts pour faire la différence. Dans le groupe, le point fort de Franck Maillard est la stratégie. Il joue au billard comme on joue aux échecs, anticipant les coups, dénouant le jeu à son avantage tout en créant des problèmes à

son adversaire. Il se méfie des évi- dences, des scénarios les plus simples “qui ne sont pas les meilleurs pour gagner. Oser un coup risqué peut rendre le jeu plus facile.” Ce côté tacticien qui le caractérise est lié à son histoire de joueur atypique. Originaire de Morteau, il est venu sur le tard au billard. Il s’est pris de passion pour ce jeu après qu’un ami l’a invité à disputer une par- tie. C’était en 1993, Franck Maillard était alors serveur dans un bar bisontin. “J’ai commencé à m’entraîner 6 à 8 heures par jour” se souvient l’autodidacte dont la détermination à progres- ser ne l’a jamais quitté. Il s’est forgé une expérience du jeu en passant des heures à étudier les mécanismes du billard. “J’ai “bouf- fé” des billes. J’ai passé du temps à réfléchir, à étudier ce qui se pas- sait sur le tapis, à regarder les autres jouer. J’ai décortiqué ce jeu très mathématique dans les détails et j’ai lu des bouquins pour le com-

prendre. Aujourd’hui, lorsque je donne des cours, les élèves captent en deux minutes ce qu’il m’a fal- lu des mois à mettre au point. Ren- trer des billes, tout le monde sait le faire. Mais le billard, c’est aus- si de la tactique, de la stratégie, de l’intelligence” estime Franck Maillard. Il s’est engagé avec obstination dans cette discipline, animé par la même envie de devenir bon, la même rage de vaincre que lors- qu’il jouait à la pétanque ou au bridge (il a monté 22 catégories en 3 ans). “Lorsque je fais les choses, soit je les fais bien, soit je ne les fais pas. C’est mon tempérament” dit-il. Malgré ses vingt-quatre ans de métier, il en apprend encore tous les jours. Le joueur n’a pas attendu pour se lancer en compétition. Il s’y est frotté dès ses débuts sans craindre de se confronter à plus fort que lui. “En 1994, lors d’une compéti- tion nationale, j’ai encaissé une défaite mémorable, 7 à 0 contre le

numéro 1 français de l’époque. Après cela, j’aurais pu ranger ma queue de billard, mais j’ai conti- nué à m’entraîner.” Il n’a pas déro- gé à la rigueur qu’il s’est imposée pour gravir les échelons. Les meilleurs le savent : pour réussir au billard, “il faut une bonne hygiè- ne de vie, comme les sportifs de haut niveau.” À l’évidence, Franck Maillard ne doit pas sa place en équipe de France de blackball au hasard. Depuis 1993, Franck Maillard n’a jamais vécu que du billard en gagnant des compétitions et en jouant un peu d’argent dans les parties qu’il disputait. En 2004, par passion toujours, il a franchi le cap de l’entreprenariat en repre- nant le snooker de la rue des Cha- lets à Besançon, la salle où il s’est entraîné des heures durant. Il lui arrive encore de disputer une par- tie avec des clients qui le convo- quent au billard… pour prendre une leçon. n T.C.

tendent dans les pro- chains mois : les championnats de France à Clermont- Ferrand le premier week-end de juillet et les championnats du monde qui se dérouleront en octobre à Killarney en Irlande. Il concourra sous les couleurs de l’équipe de France de black- ball (dit billard anglais) dans la caté- gorie des vétérans. “C’est une fierté pour moi de porter ce maillot. C’est vérita- blement la chose qui m’importe le plus” confie-t-il. Son objec- tif est que l’équipe

“Oser un coup risqué peut rendre le jeu plus facile.”

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