La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016

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SANTÉ

Besançon candidat au label Pourquoi ces start-up du médical visent le “French Tech” Le label “French Tech Medtech Biotech” doit permettre aux start-up du médical de lever de nouveaux fonds. Car à Besançon, des entrepreneurs ont des idées de génie. Il manque l’argent. Réponse en juillet. Nicolas Raubert, gérant de Miravas, soutient la

N icolas Raubert (prési- dent fondateur de Mira- vas) a développé à Besançon un système unique de traitement des patho- logies veineuses. Sébastien Hen- ry, gérant de Onefit médical, a créé avec 21 ingénieurs basés à Besançon un procédé de visua- lisation 3D permettant aux chi- rurgiens “d’opérer mieux” en adaptant des prothèses à l’os du patient. Sa start-up vient de décrocher “le sésame” dit-il : le droit de commercialiser son invention sur le marché améri- cain. 3 500 chirurgiens dans le monde utilisent cette modéli- sation conçue à Besançon. François Dufay (D.T.A. Médi- cal) a quant à lui conçu un appa- reil de traitement des plaies. “Bientôt, on s’adressera aux

ture en vue de l’obtention du label “French Tech” auprès du ministère de l’Économie et du numérique. Strasbourg est posi- tionné sur la même thématique biomédicale mais le Grand Besançon qui soutient l’initia- tive assure qu’il n’y a pas de concurrence avec les Alsaciens. “Le maire de Strasbourg nous soutient” confirme Jean-Louis Fousseret. “Une entreprise bison- tine a d’ailleurs créé une micro- pince pour Strasbourg qui n’avait pas la compétence pour le faire” explique un professionnel du secteur. Rappelons que le premier dos- sier bisontin déposé de labelli- sationFrenchTech avait été reca- lé ennovembre 2014 : “C’est parce que nous n’avions pas d’approche thématique. Cette fois, nous l’avons” répond Dominique Schauss, vice-président à l’ag- glomération en charge de l’en- seignement supérieur et de la recherche. “Pourquoi je dis “oui” auFrenchTech ? Parce que je suis une start-up et si nous sommes retenus, cela me donnera une meilleure visibilité et favorisera ma croissance, consolidera mes partenariats en cours” explique le fondateur de Miravas. Patrick Ducouroy (Biomaneo) va plus loin : il espère passer son chiffre d’affaires de 145 000 euros en 2016 à 5 mil- lions dans quatre ans grâce aux levées de fonds. Il compte sur la FrenchTech à l’instar de Per- cipio-robotics, Art stent (péri-

plaies chroniques : on apporte- ra chez le patient une machine portative qui soignera sa plaie en lui évitant un séjour à l’hô- pital et en le protégeant d’éven- tuelles maladies nosocomiales” explique-t-il. Mise sur le mar- ché attendue en 2017. Lui a déjà réussi à lever 1 million d’euros de fonds auprès de Cap Inno- vest. Mais dans ce secteur du médical, il faut toujours plus… Ces exemples prouvent le degré d’ingéniosité dans ce secteur qui concentre près de 200 entre- prises en Franche-Comté et 100 en Bourgogne. Le “Medtech Biotech Besançon Bourgogne-Franche-Comté” s’est constitué autour d’un socle d’une trentaine de start-up pour dépo- ser (avec le Grand Besançon) le 11 avril un dossier de candida-

candidature qui pourrait l’aider dans le développement de son système de traitement des pathologies veineuses.

Avec “Besançon Medtech Bio- tech”, le Grand Besançon sou- haite garder une longueur d’avance dans le médical et ain- si montrer qu’il n’y a pas seu- lement un savoir avec les écoles d’ingénieurs ou les universités ici mais bientôt de possibles levées de fonds. n E.Ch.

7 millions d’euros. Nous voulons faire avec le biomédical la même chose que nous avons fait pour la maison des Microtechniques.” Pas de concurrence assure-t-on avec les Bourguignons qui dépo- sent dans lemême temps le label “French Tech - Food Tech Dijon B.F.C.” orienté agroalimentai- re.

phériques coronaires), Stemcis (ingénierie cellulaire), Skinexi- gence (dermo-cosmétique), Nanoscure (risque infectieux en bloc opératoire), Cryonic (cryo- génie)… Toutes ces entreprises se sont mobilisées pour la candidatu- re. Elles étaient réunies le 7 avril à lamaison des Microtechniques pour rappeler leur motivation avant le dépôt de candidature. Réponse en juillet. “Notre dos- sier a des chances de réussir, explique Pierre Vivien, le direc- teur du Pôle desMicrotechniques à Besançon. Nous avons beau- coup d’entreprises orientées san- té : ce ne sont pas de gros pro- ducteurs mais des sociétés high-tech” dit-il. Le Grand Besançon et Jean- Louis Fousseret espèrent être retenus “d’autant que nous apporterons en 2018 un soutien logistique à l’ingénierie en créant le bâtiment Bio-innovation pour

Les candidats et les retenus L’objectif du label Métropole French Tech est de faire de la Fran- ce entière un vaste accélérateur de start-up. Les métropoles déjà labellisées : Lille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Aix-Marseille, Gre- noble, Nantes, Rennes, Montpellier. Ceux en lice pour la deuxiè- me vague sont : Grand Besançon, Dijon B.F.C., Toulon, Norman- die (Rouen-Caen-Le Havre), Saint-Étienne, Côte d’Azur (Nice, Cannes, Grasse, Sophia-Antipolis), Brest (Brest, Morlaix, Quim- per, Lannion), LorNtech (Metz, Nancy, Thionville, Épinal), Anne- cy, Avignon, French Tech Alsace (Strasbourg, Mulhouse), French Tech Poitou-Charentes (La Rochelle, Poitiers, Angoulême, Niort), French Tech Loire Valley (Orléans-Tours), Limoges, Angers.

Fondateurs de start-up, collectivités, mécènes, réunis au lancement de la candidature French Tech.

EN BREF

TOURISME

Bilan 2015 Les Chinois, première clientèle étrangère de Besançon L’année 2015 a été un bon cru pour le tourisme

Festival Le 11 ème Festival de Besançon-Montfaucon se déroulera du 6 au 15 mai dans de nombreux lieux de Besançon, Montfaucon, Ornans, Jougne, Orbe et Dijon. Sa thématique sera : “Musiques en Mosaïques”. Cette thématique mêlera musiques, photographies, nature, peintures, patrimoine architectural à travers concerts, conférences, pique- nique, visites guidées et promenades. Au programme côté musique, une vingtaine de concerts sur instruments d’époque pour tout public. Pour cette édition, le Festival s’enrichit avec 5 concerts gratuits pour tous les goûts, du 9 au 13 mai à 12 h 30, au Centre Diocésain à Besançon : les “After- noon concerts”. Renseignements au 03 81 83 48 91 ou www. festivaldemontfaucon .com

Gilles Dreydemy, directeur

dans le Grand Besançon. Les établissements hôteliers ont enregistré une hausse du nombre de nuitées. Pour la première fois, les Chinois arrivent en tête des clients étrangers

général de Besançon Tourisme et Thierry Morton, adjoint au tourisme, lors de la présentation du bilan 2015.

B esançonTourisme et Congrès vient de publier le bilan touristique 2015. Les chiffres montrent que l’année écoulée est plutôt un bon cru pour le Grand Besançon comparé à celui de 2014. L’offre hôtelière qui s’étof- fe légèrement sur ce territoire, a enre- gistré 520 000 nuitées, soit 60 000 de plus que l’année précédente. Les éta- blissements ont accueilli 320 000 tou- ristes “pour une retombée économique estimée à 126 millions d’euros sur l’en- semble de l’hébergement” indique le rap- port. “En six ans, il y a eu une évolution considérable du nombre de chambres dans les hôtels du Grand Besançon. Nous en avons gagné 400 depuis 2010. Elles sont au nombre de 1 871 actuellement” souligne Gilles Dreydemy, directeur géné- ral de BesançonTourisme. “Nous en avons gagné en quantité et en qualité. La moi- tié des hôtels sont des 3 étoiles” complè- te Thierry Morton, adjoint en charge du tourisme. La fréquentation des hôtels est en hausse sur les 10 derniers mois de l’année 2015, avec des pics à plus de 24 %

en mai, + 21,3 % en juillet, et + 20,9 % en août. 29 % de la clientèle accueillie dans ces établissements est étrangère. La plupart viennent de Suisse, d’Angleterre, de Hol- lande, de Belgique. Les Allemands qui étaient la première nationalité étrangè- re à occuper les hôtels du Grand Besan- çon viennent d’être détrônés par les Chi- nois ! Ils représentent en 2015 22 % des clients étrangers (25 000 nuitées).

Si la fréquentation de la Citadelle bais- se légèrement en 2015 (- 4 %), elle reste le site le plus visité de Franche-Comté avec 286 412 visiteurs. Enfin, Besançon Tourisme et Congrès estime qu’il y a enco- re des marges de progression en matiè- re de tourisme dans l’ancienne capitale régionale en favorisant notamment le tourisme fluvial. Mais le plus grand chan- tier reste encore de trouver une dyna- mique transversale à la grande région Bourgogne-Franche-Comté pour que cet- te économie profite à l’ensemble de ce ter- ritoire. C’est dans l’intérêt de Besançon et de Dijon d’être partenaires. n

développement touristique car Dijon a le même problème que nous. Nous ne pou- vons pas nous contenter d’une clientèle étrangère de passage” remarque Thierry Morton. Des signes encourageants confortent l’élu dans son analyse. Actuellement, des opé- rateurs déplacent des Chinois dans le Doubs pour leur permettre de découvrir la Citadelle de Besançon ou la Saline d’Arc-et-Senans. Un hôtel bisontin amême engagé une hôtesse chinoise pour accueillir dans les meilleures conditions ces visi- teurs. Cela fait partie des outils perti- nents qui vont dans le bon sens.

Le problème avec cette clientèle est qu’elle ne fait que transiter dans la région. Elle fait étape une nuit avec son tour-opéra- teur avant de reprendre la route le lendemain, direction la Suisse. “Notre objectif est d’obtenir des Chinois qu’ils s’arrêtent plus longuement. Cette question sera abordée dans le cadre de l’élaboration du Schéma régional de

“Obtenir des Chinois qu’ils s’arrêtent plus longuement.”

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