La Presse Bisontine 176 - Mai 2016

LE GRAND BESANÇON 28

La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016

EN BREF

TRANSPORT Suppression d’un T.G.V.

Le T.G.V. de 10 h 30 à Besançon disparaît Une arrivée à 12 h 37 à Paris ne sera plus possible à partir de mai. Le train de 10 h 30 à Besançon est “reporté” au début d’après-midi. La F.N.A.U.T. parle de suppression et s’interroge.

Exposition Du samedi 30 avril au 21 mai, Claire Muël expose à la Galerie Médicis place Victor Hugo à Besançon. L’occasion de découvrir le travail étonnant de cette artiste originaire de Montferrand-le-Château qui peint des arbres. Le style est figuratif. Le dessin est simple en apparence, presque naïf. Il n’y a pas de feuilles, mais un feuillage massif, filandreux, aux couleurs souvent flamboyantes sur lequel s’accroche le regard. L’arbre comme sujet principal de la toile, sans paysage affirmé, sans alentours, sans perspective non plus, mais qui ouvre la voie du rêve, de la poésie, de l’émotion par un jeu de couleurs et de matière. Galerie Médicis : 03 81 82 85 85. Bal 6 ème Bal pour l’Europe le samedi 7 mai à 21 heures au Grand Kursaal 1, place du Théâtre à Besançon. Créé en 2011 à Besançon Saint- Ferjeux, le Bal pour l’Europe vise à célébrer l’Europe à travers la richesse de la danse traditionnelle européenne. Après l’Estonie, la Wallonie, la Catalogne, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche l’an dernier, c’est le Portugal qui est fêté cette année avec les groupes Jam.Pt et Méli-Mélo dans le cadre prestigieux du Grand Kursaal, le “temple” de la danse en Franche-Comté. Renseignements et inscriptions : Jean-Louis Pharizat sur pharizat.jean- louis@orange.fr ou au 06 32 68 12 37.

P révue en avril, la dis- parition du T.G.V. de 10 h 30 pour Paris en gare de Besançon est reportée àmai. “On espère avoir des précisions de la Région lors de notre rencontre avec l’élu en charge des transports” témoigne un membre de la fédération nationale des usagers des transports (F.N.A.U.T.) basé à Besançon. Nos voisins suisses sont montés au créneau pour dénoncer cette disparition. Par- ce qu’ils ont notamment finan- cé la branche Est du T.G.V., ils vivent assez mal le fait que la S.N.C.F. supprime le train à grande vitesse de 10 h 30 en gare de Besançon qui permet de rejoindre Paris. “On juge cette décision de la S.N.C.F. à la fois inacceptable et incom- préhensible” dit Patrick Réal, vice-président de la fédération nationale des usagers des Transports de Franche-Com- té (F.N.A.U.T.). D’après les uti- lisateurs, le T.G.V. de 10 h 30 pour Paris (venant de Mul- house) était souvent rempli au niveau de Dijon. D’où l’in- compréhension de cette sup- pression : “Cette arrivée à Paris à 12 h 37 était une relation intéressante pour arriver à des réunions l’après-midi ou per-

mettre des voyages loisirs car elle offrait des correspondances pour aller vers le Nord de l’Eu- rope et le Sud-Ouest avec des arrivées en fin d’après-midi sans se lever aux aurores, déplo- re le représentant des usagers. Le sujet concerne tout autant les habitants du Haut-Doubs” note Patrick Réal. Théo Huguenin-Élie, conseiller communal de La Chaux-de- Fonds en Suisse y voit “une perte d’attractivité pour la ligne des horlogers et une privation importante puisqu’il s’agit là du chemin le plus court pour aller à Paris depuis le canton” regrette l’élu. Dommageable, d’autant que la présidente de Région Marie-Guite Dufay a réaffirmé sa volonté de coopé- rer davantage avec nos voisins lors d’une conférence de pres- se qui s’est déroulée le 13 avril autour de la ConférenceTrans- jurassienne (C.T.J.). La S.N.C.F. réfute le terme de suppression. La société annon- ce un train à 12 h 46 pour Paris depuis Besançon pour une arri- vée à 15 h 07 à Paris, ce qui est “un déplacement de l’ho- raire plutôt qu’une suppres- sion” dit la cellule communi- cation de la S.N.C.F. Pourquoi ce choix ? “Après étude et ana-

“La grève Ginko est incompréhensible” L’association des usagers des transports de l’agglomération bisontine (A.U.T.A.B.) réagit à la grève qui a touché le réseau de bus (et tram) Ginko à Besançon sur fond de demande de meilleures conditions salariales. Le préavis déposé par la C.F.D.T. court jusqu’au 12 juillet. Si elle défend le droit de grève, l’asso- ciation rappelle que des arrêts de travail de 59 minutes “ne peu- vent que provoquer la colère des usagers.” Cette grève arrive au moment du changement de tarification. “C’était aussi l’oc- casion de franchir le pas de la tarification solidaire basée sur le revenu réel des ménages en tenant compte du quotient fami- lial. La C.A.G.B. qui nous dit avoir étudié l’option, la renvoie au prochain mandat alors qu’une quinzaine de réseaux l’ont déjà mise en place comme Strasbourg, Grenoble, Brest, Chambé- ry” regrette Patrick Noblet de l’A.U.T.A.B. n

Inutile d’attendre le T.G.V. 6 704 à 10 h 30 à partir de mai en gare de Besançon- Franche-Comté T.G.V. : il ne passera plus.

lyse du marché, le T.G.V. Rhin- Rhône a un fort déficit d’ex- ploitation et ces réajustements visent à retrouver plus de cohé- rence avec nos marchés. Le T.G.V. 6 704 Besançon-Paris de 10 h 30 est repositionné” explique l’opérateur du rail. Ce qui ne convainc pas les uti- lisateurs du rail… n

E.Ch.

NANCRAY Sciences Jean-Benoît Morin, le chercheur que les clubs s’arrachent

L a vitesse du sprinteur français Christophe Lemaître hier. Bien- tôt les foulées du perchiste Renaud Lavillenie. Demain l’ex- plosivité des joueurs de foot de l’A.S. Monaco… En l’espace de quelques années, Jean-Benoît Morin a épaulé les meilleurs sportifs au monde à la recherche d’une meilleure performance sportive grâce l’analyse biomécanique de leurs gestes. Qu’il est loin le temps où Jean-Benoît, l’enfant de Nancray, tapait le ballon au P.S.B. ou alignait les foulées à l’A.S.P.T.T. À 37 ans, le Bisontin est l’une des réfé- rences dans le domaine de la recherche sur la performance sportive. S’il a quitté la capitale comtoise pour enseigner à l’université de Nice Sophia- Antipolis au sein du laboratoire “motri- cité humaine éducation sport santé”, il n’oublie pas ses débuts à la faculté de Besançon S.T.A.P.S. Élève d’un cer- tain Frédéric Grappe - préparateur des cyclistes de la Française des Jeux -, Jean-Benoît Morin multiplie les confé- rences et les collaborations avec les plus grands clubs d’Europe. Le F.C. Barcelone, l’Udinese, l’Atletic Bilbao ou encore plusieurs clubs de football de Ligue 1 en France ont fait appel à son analyse pour mieux préparer et soigner leurs hommes. Sprints, sauts et productions d’efforts sont analysés grâce à des appareils remplis de cap- teurs. Pour en arriver là, le Bisontin a tra- vaillé dur. Il a surtout remporté avec sept chercheurs américains le procès

Ses études sur l’amélioration des performances sportives et de la santé ont séduit l’équipe de foot du F.C. Barcelo- ne, les meilleurs sprinteurs mondiaux ou des athlètes pré- parant les J.O. Formé à Besançon, Jean-Benoît Morin fait aujourd’hui le bonheur de l’Université de Nice. Rencontre.

“du siècle” en 2012, qui l’a fait connaître. Grâce à ses calculs, le professeur a aidé l’athlète Oscar Pistorius à participer aux Jeux Olympiques de Londres avec les valides alors qu’il était doté de deux jambes artificielles en fibre de carbo- ne en raison d’une malformation de naissance.Jean-Benoît a réussi à démon- trer au Tribunal Arbitral du Sport (T.A.S.) que Pistorius n’était pas favo- risé par ses prothèses tout au long de la course. L’athlète handicapé a pu prendre le départ avec les valides. Une première. “Ce fut une expérience très enrichissante, une belle aventure scien- tifique mais aussi médiatique”, relate après coup l’universitaire comtois. D’autres études ont suivi comme celles réalisées avec les sprinteurs français Christophe Lemaître ou JimmyVicaut. Muni d’un radar et de capteurs mesu- rant les foulées, la force, la puissance et la vitesse, il a aidé les entraîneurs à établir des séances d’entraînement à la carte pour chacun d’eux. “Les Anglais ou les Australiens ont cette habitude de prendre appui sur les cher- cheurs dans le sport. Cela commence dans certains sports en France même si certaines fédérations traînent. Je collabore avec l’équipe de France de rugby à 7 qui disputera les Jeux Olym- piques de Rio. Je vois les rugbymen régulièrement à Marcoussis. Notre objectif est de répartir les joueurs en plusieurs groupes de travail pour adap- ter les entraînements en fonction de chacun.” Selon lui, l’athlète a atteint certaines limites. Hormis le dopage, il

pourra difficilement courir un 100 mètres en dessous des 9 secondes. Le travail de Jean-Benoît consiste aussi à trouver de nouvelles ressources jusque- là inexplorées pour abaisser les chro- nos. Éviter les blessures en fait partie. Le monde économique a flairé, lui aus- si, le filon. Le Bisontin a collaboré pour l’enseigne Salomon qui développe des baskets pour l’ultra-trail. Cette mis- sion se réalise en complémentarité avec son travail d’enseignant.“La ques- tion était de savoir comment diminuer le niveau d’impact lors d’une course en descente. Nous en avons conclu que l’effet de la chaussure n’était pas si important… Du coup, la firme veut explorer la recherche pour aller plus loin” dit-il. Le commercial rejoint - par- fois - le scientifique “à la seule diffé- rence que les chercheurs ont besoin de temps. Seulement, les équipes de foot- ball notamment souhaitent des résul- tats rapides” commente- t-il.

S’il revient régulièrement en Franche-Comté, ce n’est pas pour conseiller le F.C. Sochaux-Montbéliardmais pour rendre visite à ses proches. “Plus jeune, j’en- voyais des mails aux clubs…” Seule différence aujourd’hui : J.-B. Morin ne démarche plus. Ce sont les sportifs qui viennent à lui. L’ex-gardien du P.S.B. est devenu un attaquant. n E.Ch.

Il remporte le procès Pistorius.

Natif de Nancray, Jean-Benoît Morin est chercheur à l’Université de Nice où il étudie la performance sportive.

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