La Presse Bisontine 176 - Mai 2016
LE GRAND BESANÇON
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La Presse Bisontine n° 176 - Mai 2016
AGGLO
Transport scolaire Les collégiens passent à la caisse Dans l’agglomération de Besançon, le transport des collégiens n’est pas gratuit, contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le Doubs où il est pris en charge par le Conseil départemental. Les communes qui viennent d’entrer dans la C.A.G.B. devront se plier à cette règle.
Philippe Bourgeois et François Guillaume représen- tants de l’association Rézosaône.
D ans le Doubs, le transport sco- laire est gratuit pour les collé- giens. Il est entièrement à la charge du Conseil départe- mental. Pourtant, tous les élèves ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui habitent sur l’agglomération de Besançon payent le bus pour se rendre au collège, depuis que le Dépar- tement a transféré à l’Agglo la com- pétence transport scolaire. Les 3 mil- lions d’euros de compensation qu’il verse chaque année au Grand Besan- çon au nom de ce transfert ne couvrent pas le coût du service selon la C.A.G.B. “Elle suffit au transport des collégiens qui relevait de notre compétence sur ce secteur” nuance le Département qui remarque au passage que cette sub- vention est noyée dans le budget trans- port du Grand Besançon et ne profite pas directement aux familles concer- nées. Les parents doivent prendre un abon- nement pour leur enfant afin qu’il puis- se utiliser les lignes de bus Diabolo qui desservent notamment les collèges de l’Agglo. Mais grâce à cette carte, les
ados ont accès par ailleurs à l’ensemble du réseau Ginko qui irrigue le terri- toire intercommunal (tram compris). Qu’ils le veuillent ou non, ils payent donc, mais pour un service plus, qui va au-delà qu’une simple liaison domi- cile-collège. Si l’on se cantonne néanmoins à la seu- le question du transport scolaire, il ressort de cette situation une inégali-
d’efficience des transports en commun entre le Plateau et Besançon. L’asso- ciation tente d’obtenir de l’Agglo un tarif adapté aux collégiens. “Mais on se heurte à un mur. Il faudrait que les familles puissent avoir le choix de l’abon- nement suivant qu’elles souhaitent que leur enfant ait accès à l’ensemble du réseau ou qu’il n’utilise le bus que pour se rendre au collège.” Rézosaône ne désarme pas. L’associa- tion s’apprête à engager une campagne d’information auprès des parents du Plateau de Saône dont les enfants vont entrer au collège en septembre. Elle va leur distribuer un questionnaire. En plus, elle espère entraîner dans son combat les parents d’élèves des com- munes qui rejoignent la C.A.G.B. dans le cadre de la loi N.O.T.R.e, et qui n’ont sans doute pas mesuré qu’ils devront
bientôt passer à la caisse des trans- ports en commun s’ils veulent que leur enfant continue à prendre le bus pour se rendre au collège. C’est le cas dans le secteur de Saint- Vit. Les élèves des communes de Roset- Fluans, Villars-Saint-Georges, ou de Velesmes-Essarts, que le Conseil dépar- temental acheminait gratuitement jusque-là au collège Jean Jaurès à Saint-Vit seront logés à la même enseigne que leurs camarades de l’Ag- glo. Mais tout ce système pourrait être de nouveaux remis en cause par le trans- fert en 2017 de la compétence trans- port du Département à la Région. Beau- coup craignent que la gratuité du ramassage scolaire pour les collégiens disparaisse dans l’opération. n T.C.
blissement” résument François Guillau- me le secrétaire de l’association et Phi- lippe Bourgeois, membre du bureau. La facture est salée pour une famille dont l’enfant ne prend le bus que pour se rendre au collège. Après avoir voté une augmentation de tarif de 65 % en 2012 qui avait fait bondir les parents d’élèves, l’Agglo vient de décider une nouvelle hausse pour le nouveau pass “4-17 ans” qui entrera en vigueur le 1 er septembre. À cette date, le prix de l’abonnement sera de 176 euros par an pour le 1 er enfant (120 euros à par- tir du second). “C’est de la vente forcée pour des collégiens qui vont utiliser le bus pour aller à l’école à Saône sans forcément devenir des usagers régu- liers du reste du réseau Ginko” esti- ment les représentants de Rézosaône qui soulignent au passage le manque
té de traitement entre les collégiens de l’Agglo et les autres. C’est ce que s’évertue à dénoncer depuis maintenant trois ans l’association Rézo- saône qui agit sur le Pla- teau de Saône avec près de 200 adhérents. “C’est une injustice sur le terri- toire. Il faut comprendre qu’un enfant de Naisey- les-Granges voyage gra- tuitement jusqu’au collè- ge de Saône, alors que son camarade de La Che- villotte paye pour se rendre dans le même éta-
“Une injustice sur le territoire.”
FRANOIS
Nouvelle polémique au conseil municipal L’opposition se voit refuser l’accès aux dossiers
Franois baisse les impôts ! L e conseil municipal a voté (15 voix pour et 4 contre) la baisse d’1 point des taux d’imposition sur la commune. Un événement à l’heure où la plupart des communes font l’in- verse. Les habitants apprécie- ront. “Je l’avais promis en 2015, je le fais” dit le maire. Franois se passera de 60 000 euros de rentrées fiscales. Ce qui n’in- quiète pas l’édile qui lance la mise en accessibilité de bâti- ments : “On a provisionné. J’ai 31 ans de mandat. En 20 ans, je n’ai pas augmenté les taux et nous avons réussi à investir.” Selon l’opposition, baisser les impôts est “une erreur car nous sommes une commune “défa- vorisée fiscalement” par sa fai- blesse de potentiel fiscal : nous aurons encore moins de sub- ventions. En 2014, nous avions 156 600 de dotations forfaitaires de l’État et 136 000 en 2015, soit une baisse de 22 500 euros.” n
Réunions de conseil municipal animées à Franois où le groupe d’opposition - jadis aux manettes - se dit muselé. Le maire répond.
“O n ne peut pas tra- vailler pour le bien de la commune” se désole Boris Clé- ment. Conseiller d’opposition représentant 375 voix,il est amer. Avec trois de ses collègues de groupe, l’élu n’a plus accès à la mairie (en dehors des heures d’ouverture du secrétariat) pour consulter des dossiers munici- paux sans en avoir fait la deman- de préalable écrite aumaire. “On travaille et on ne peut pas tou- jours se déplacer à ces heures” poursuit Béatrice Renault, autre élue. Un dossier les intéressait particulièrement : celui de la mise en place de 15 caméras de vidéoprotectionpour 89 939 euros. Le chantier a démarré. “Pour- quoi leur donnerait-on le dossier puisqu’ils ont mis la commune devant le tribunal administra- tif sur ce sujet ? Ils attaquent, on ne va pas leur donner notre défen- se !” lâche Claude Preioni, mai- re depuis un an. “Ce n’est pas le maire que nous attaquions mais une délibération prise en 2015 par l’ancien maire Éric Petit” précise Boris Clément. Piqûre de rappel : lemaire actuel est revenu aux manettes suite à la démission en cours de man- dant d’Éric Petit lâché par son
propre groupe dont faisaient par- tie Boris Clément et Béatrice Renault. C’est bien l’ancienne majorité qui a délibéré pour la vidéoprotection. Entre-temps, il y eut déchirement et choix par Éric Petit de la société de pres- tation. Le 23 novembre 2015, les anciens conseillers de la majo- rité ont engagé une procédure au tribunal administratif de Besançon pour contester l’attri- bution du marché de vidéosur- veillance à une société (Parovi- déo). Le tribunal a débouté - sur la forme - les requérants. Boris Clément prend acte : “Nous atta- quions la commune, et nom le maire actuel, pour casser la déli- bération car nous n’avons pas
Béatrice Renault et Boris Clément, deux des quatre
conseillers municipaux d’opposition à Franois.
eu le choix du pres- tataire. Et ce choix va nous coûter plus cher, 40 000 euros de fonc- tionnement annuel contre 16 200 euros pour une autre socié- té car la solution tech- nique n’est pas la meilleure” argumen- te-t-il. Si le groupe a saisi la justice, ce ne serait donc pas amertume ou vengeance envers la nouvelle équipe
élue. “Nous voulons travailler pour le bien commun : en deman- dant le dossier, on cherche à savoir si la société retenue ins- talle ce qui correspond au bon de commande” ajoute Boris Clé- ment. C’est louable. Mais l’ambiance est devenue délétère entre 15 élus de la majorité et les 4 mino- ritaires que sont Boris Clément, Béatrice Renault.Aymeric Sou- dy. Françoise Goodwin-Hillier (élue seulement depuis 2015). “Si je n’avais pas respecté l’an-
répond le maire. Deux clans s’affrontent au conseil où les scènes sont désor- mais filmées et mises en ligne par l’opposition sur le Net. “On n’y peut rien, ils ont le droit” soupire Claude Preioni. Les Fra- noisiens espèrent qu’un point commun rassemblera ce petit monde : l’intérêt général. L’op- position réitère sa demande de rencontrer les 15 autres élus “hors cadre” du conseil munici- pal pour crever l’abcès… n E.Ch.
cienne délibération, la société aurait alors demandé d’impor- tants dommages à la commu- ne” argumente Claude Preioni. Quant à son refus de laisser l’ac- cès à ses opposants, il s’explique : “La première fois, ils ont fait la demande à la secrétaire. C’est à moi qu’il faut demander. Ils sont 4 contre 15, c’est cela qui les embête” dit-il. Boris Clément ne veut pas en rester là : il mena- ce de porter l’affaire devant la justice. “On montrera combien cela coûte aux habitants en frais”
“Ils sont 4 contre 15, c’est cela qui les embête.”
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