La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

BESANÇON-DIJON : RIEN NE VA PLUS MOBILISATION GÉNÉRALE POUR ENRAYER LE DÉCLIN DE BESANÇON

Pour Besançon, la perte du tribunal de commerce spécialisé au profit de Dijon - sans parler des insultes de François Rebsamen à l’endroit de son “ami” Jean-Louis Fousseret - est un camouflet de plus pour son maire. Après les directions régionales de grands organismes para-publics, la perte du statut de capitale régionale, le “rapt” de l’I.N.S.E.E., l’affaire du tribunal de commerce est la goutte d’eau. Un délétère sentiment “anti-Dijon” fait surface au moment où devait se constituer un pôle métropolitain entre les deux agglomérations. Ambiance… Conséquences de la réforme territoriale Besançon s’affaiblit face à Dijon Réaction

Depuis le début de l’année, la tendance au transfert des services de Besançon vers Dijon s'accélère. Les élus communistes tirent la sonnette d’alarme.

L ors de la présentation en juillet dernier par le préfet préfigura- teur de la répartition des direc- tions régionales d’État en Bourgogne- Franche-Comté, on pensait que Besançon avait limité la casse face à Dijon en conservant la D.R.E.AL., la D.I.R.E.C.C.T.E., l’I.N.S.E.E. et le Rec- torat. Si le maire, Jean-Louis Fousse- ret, a mouillé la chemise pour sauver l’honneur de l’ancienne capitale régio- nale, les choses ne sont pas figées dans le marbre pour autant. Il se pourrait bien que ce qui a été décidé finisse par être détricoté pour ne laisser à Besan- çon que des coquilles vides. C’est précisément ce que redoutent les élus du groupe communiste de lamuni- cipalité. Fin février, ils ont adressé un courrier à Dominique Roy, le prési- dent-délégué du Conseil économique, social et environnemental (C.E.S.E.R.) de Bourgogne-Franche-Comté pour que cet organisme se saisisse de la question “des transferts d’activités (N.D.L.R. : sous-entendu de Besançon vers Dijon) associés à la réforme terri- toriale.” Ils lui demandent de réaliser “une investigation poussée, afin de véri- fier si les objectifs affichés d’équilibre territorial des pouvoirs publics sont respectés et quelle mesure il convierait

de prendre si ce n’est pas le cas.” Pour Christophe Lime, il y a urgence à établir un diagnostic. Le départ récent du Tribunal de Commerce Spécialisé le conforte dans ses craintes. C’est un des symptômes inattendus des trans- ferts d’activités de Besançon vers la Cité des Ducs. “On sait que dans le sec- teur économique, la tendance est à la centralisation à Dijon. Nous l’avons vu, par exemple, avec les banques. Notre crainte est que l’on reproduise la même chose avec les établissements publics et parapublics. Avec cette réforme ter- ritoriale, nous leur avons donné la pos- sibilité de se restructurer. Tout le mon- de était persuadé que ça se passerait comme cela. Ce qui surprend, c’est l’ac- célération du processus depuis le début

Christophe Lime, élu communiste, veut un équilibre des territoires.

bataille pour sauver ce qui peut l’être encore. Le danger qui guette Besan- çon est une perte globale d’attractivi- té qui aurait des conséquences sur le dynamisme économique de la ville. De son côté, l’État désamorce les inquié- tudes. “Entre les quelque 2 700 agents concernés par la réorganisation, si on ajoute aux précédents le rectorat, l’A.R.S., la D.R.F.I.P., et la direction régionale de l’I.N.S.E.E., la répartition projetée des effectifs entre les sites de Besançon et ceux de Dijon sera objectivement la même que celle d’aujourd’hui, à savoir : 44 et 56 %.” T.C.

l’occurrence Dijon, mais il encourage ces regroupements dans un contexte où des économies s’imposent. Le C.E.S.E.R. est sensible à la pro- blématique soulevée par les commu- nistes d’autant plus que cet organis- me avait mis en préalable à la réussite de la fusion des régions la nécessité de respecter l’équilibre des territoires. “Il y a des signes tangibles comme le transfert du Tribunal de Commerce Spécialisé et d’un service de l’I.N.S.E.E. qui nous indiquent que l’équilibre des territoires peut être rompu. Cela doit être un point de vigilance de notre part. Il nous appartient dans le cadre de nos

travaux d’observer cela. Je le répète, le respect de l’équilibre est une condition à la réussite de la Bourgogne-Franche- Comté” remarque Dominique Roy, le président-délégué du C.E.S.E.R. Pour l’instant, on ne sait pas précisé- ment combien de services ont quitté la ville ni combien d’emplois repré- sentent ces départs. Des données qui pourront être précisées dans le cadre d’une étude du Conseil économique, social et environnemental. “Pour nous, il y a deux grands enjeux : l’Universi- té et le C.H.U. L’État a encore le pou- voir de les renforcer à Besançon” remarque Christophe Lime qui mène

de l’année. Les structures se rapprochent du pou- voir” estime l’élu. Chris- tophe Lime cite en exemple les directions régionales franc-comtoises d’E.D.F. et de Engie qui ont été supprimées. Non seulement le cadre politique et administra- tif permet la centralisa- tion des services dans les pôles décisionnaires, en

“L’équilibre des territoires peut être rompu.”

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