La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

FAITS DIVERS

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

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“Le chauffeur du bus est effondré” JUSTICE Quelles suites judiciaires pour le conducteur ? Avocate au barreau de Besançon, Maître Agathe Henriet défend le conducteur du bus scolaire mis en cause dans l’accident de Montflovin le 10 février dernier. Elle revient sur l’état d’esprit de son client après le drame et les suites judiciaires auxquelles il est exposé. Entretien.

L a Presse Bisontine : Peut-on ren- contrer votre client ? Agathe Henriet : Il n’est pas prêt pour le moment. Ce n’est pas possible. Il est actuellement sous contrôle judiciaire et mis en exa- men pour homicides et blessures involontaires. L.P.B. : Quelques semaines après le drame, dans quel état d’esprit est-il ? A.H. : C’est un drame pour les familles, c’est un drame pour lui. Lorsque je l’ai rencontré, j’avais un jeune homme de 25 ans effondré devant moi. C’est un drame pour tout le monde. J’ai pu lire que la maman d’un des défunts “ne tapait pas” sur le chauffeur… Autant parfois nous pouvons dans l’émotion immédiate se demander si l’alcool ou les stupéfiants sont la cause de l’accident, autant nous nous sommes rendu comp- te qu’il n’y avait rien de cela. Oui, il venait de Marseille, oui,

il était jeune conducteur…

avoir très bientôt les résultats de l’examen du disque chrono- graphe, sur le système antipa- tinage et antiblocage du bus. L.P.B. : Est-il exact que le juge d’instruction mène deux enquêtes ? A.H. : Il y a une expertise tech- nique sur le véhicule qui est en cours et dont je ne connais pas encore les conclusions. En paral- lèle, le juge demandera les diplômes du conducteur et inter- rogera l’employeur. L.P.B. :Le chauffeur avait-il déjà conduit sur la neige ? Avait-il réalisé un sta- ge de conduite sur la neige ? A.H. : D’après lui, il n’a pas fait de stage de conduite sur neige. Au juge d’instruction de faire son travail. Il y a eu un seul épi- sode neigeux où il aurait pu conduire sur la neige environ trois semaines auparavant.

L.P.B. : Selon vous, la fatalité est en cause… A.H. : À un moment, pourquoi toujours chercher un respon- sable ? Nous avons eu le dépla- cement du staff national avec la venue du secrétaire d’État en charge des Transports. Je ne vois pas l’intérêt de cette visi-

te si ce n’est de mettre la pression sur la justice… L.P.B. :Pensez-vous que cela puisse nuire à la poursuite de l’enquête ? A.H. : Non, cela ne nuira pas à l’enquête car le juge d’instruction est impartial. L.P.B. : Où en est l’enquête ? A.H. : Nous devrions

“De la pression sur la justice.”

Maître Agathe Henriet défend le conducteur du bus mis en examen.

rouler vite. Et il ne roulait pas vite. L.P.B. : Quand le procès aura-t-il lieu selon vous ? A.H. : Je ne sais pas. L’instruction devrait durer environ 6 mois. Propos recueillis par E.Ch.

relais avec le lycée qu’il aurait du retard. Il était tranquille. D’ailleurs, il n’a pas dû s’arrêter à certains arrêts car des enfants avaient été amenés par leurs parents. Son temps de retard, il l’avait donc en partie rattra- pé. Il n’avait aucune raison de

tés ? A.H. : Il semble que oui.

L.P.B. : Le chauffeur avait-il la pres- sion de l’horaire ? A.H. : Non, il ne m’a pas dit avoir eu de pression. Il avait préve- nu ses collègues qui faisaient le

L.P.B. : Le bus avait-il des pneus adap-

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