La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

Un personnage injustement oublié A ristocrate de Franche-Comté, né en 1751, Jouffroy dʼAbbans sʼintéresse très tôt à la méca- nique et aux évolutions de la machine à vapeur quʼavait inventée Denis Papin à la fin du siècle précédent. Pendant lʼété 1776, après plusieurs années de recherches, il lance sur le Doubs un premier navire équipé de rames méca- niques quʼil baptise le Palmipède. Lʼété 1783 à Lyon, il présente, devant une foule de près de 10 000 personnes, un deuxième prototype qui remonte la Saône à lʼaide de deux roues à aube. Le Pyroscaphe, avec ses 46 mètres de long, préfigure le bouleversement sans précédent qui allait toucher lʼensemble de lʼunivers des transports et amplifier les effets de la révolution industrielle du XIX ème siècle. Pourtant, après cet exploit, les diffi- cultés sʼaccumulent. LʼAcadémie des sciences demande à Jouffroy dʼAbbans de répéter lʼexpérience à Paris afin de lui accorder un brevet commercial, avec des conditions trop onéreuses. La Révo- lution française interrompt les travaux de lʼinventeur en le forçant à lʼexil. De retour en France, en 1795, il se refu- se à travailler pour Napoléon et doit attendre 1816 pour pouvoir enfin, sous le patronage de la famille royale, lan- cer le Charles-Philippe qui inaugure le premier service de navigation à vapeur sur la Seine. Mais les années perdues ont permis à lʼAméricain Robert Ful- ton, qui a lancé dès 1807 un service régulier sur lʼHudson River entre New York et Albany, de lui voler son titre de précurseur. Gêné par la concurrence de plusieurs autres sociétés, Jouffroy dʼAbbans ne peut profiter pleinement des fruits de son invention et, ruiné, il est accueilli aux Invalides en 1831 où il meurt d'une épidémie de choléra en 1832.

COMMÉMORATION Du 22 au 24 avril Jouffroy d’Abbans aura enfin son timbre Le marquis de Jouffroy d’Abbans va avoir un timbre à son effigie. Le résultat de deux ans de travail et de pugnacité de la société philatélique de Besançon (S.P.B.). Sortie officielle le 25 avril.

U ne place à Besançon devant l’église de laMadeleine, une sta- tue signée Pascal Coupot sur le pont Battant, une sculpture en béton sur la promenade Micaud…Voi- ci les seules “traces” du marquis de Jouffroy d’Abbans à Besançon. Pour que l’inventeur de la navigation à vapeur soit pleinement réhabilité, 200 ans après le dépôt de son premier bre- vet d’invention, un timbre à son effi- gie va sortir. Après deux tentatives infructueuses en 1951 et en 1994, c’est finalement à la société philatélique du Doubs, et son pugnace président Bernard Debrie, que revient ce succès d’édition. Le timbre Jouffroy d’Abbans sera vendu

en avant-première à partir du 23 avril à l’occasion d’un grand week-end phi- latélique, avant d’être diffusé sur tout le territoire français dès le 25. Cet évé-

nement se tiendra non pas à Besançon - trop de difficultés pour trouver un lieu d’accueil acces- sible financièrement pour le congrès des philaté- listes -, mais à Baume- les-Dames où l’abbaye de la ville a été gracieuse- ment mise à la disposi- tion de la société phila- télique du 22 au 24 avril. “Il s’agit simplement de réparer un oubli vis-à-vis

Bernard Debrie, président de la société philatélique de Besançon est à l’origine de l’édition de ce timbre.

Plus de 1 500

feuilles de cartophilie et de philatélie.

n’a pas ménagé sa peine pour obtenir le feu vert de La Poste. “Sur 1 000 demandes de créations de timbres for- mulées tous les ans, seulement une dizaine est acceptée.” Baume-les-Dames n’a pas été choisie par hasard pour accueillir cet événe- ment car c’est là, en 1776, que Jouf- froy d’Abbans a réalisé ses premiers essais. C’est aussi grâce à l’argent des abbesses de Baume-les-Dames que le marquis, peu encouragé par son père, a pu poursuivre ses recherches et construire son premier prototype. En même temps que le lancement du timbre se tiendra le même week-end le congrès Bourgogne-Franche-Com- té de philatélie, avec parmi les ani- mations une grande exposition qui réunira 24 exposants et plus de 1 500 feuilles de cartophilie et de philatélie, assortie d’un concours qualificatif pour le niveau national. Le dessinateur et graveur du timbre, plusieurs fois Meilleur ouvrier de France et dont les timbres ont plusieurs fois été élus “plus beau timbre du monde” sera présent. Le lycée Jouffroy d’Abbans de Baume- les-Dames fabriquera un savon à l’effigie de Jouffroy d’Abbans. J.-F.H.

d’un inventeur qui a eu beaucoup de mal à s’imposer de son vivant. Jouf- froy d’Abbans reste très méconnu des Français et même des habitants du Doubs alors qu’il est originaire d’Abbans-Dessus. Encore trop peu de monde l’assimile à l’invention de la navigation à vapeur” note Bernard Debrie, le président de la S.P.B., qui

Entre 1884 et 1944, une grande statue du marquis trô- nait devant l’église de la Madeleine. Son bronze a été fondu par les Allemands en 1944.

CHEMAUDIN Événement Le club canin sur son 31 Chemaudin accueille la finale Grand Est du Ring. Guizmo et son maître représenteront les couleurs du club dans une compétition alliant obéis- sance, saut et mordant. Une véritable complicité.

Le chien - ici Guizmo - est un athlète entraîné.

L e berger malinois est cou- ché, la truffe levée au vent. Son maître ne lui a pas - encore - donné l’ordre de franchir l’obstacle. Sitôt l’ordre donné, la jeune femelle saute d’un bond la barrière de plus d’1 mètre de hauteur pour

s’arrêter ensuite dans un geste précis. Son patron n’a même pas eu à hausser la voix. L’obéissance est un art. “Elle est faite ici de manière naturelle” explique Jacques Brosselard, président du club canin de Chemaudin fondé en 1989. Il faut du temps,

de la passion et une symbiose pour en arriver à une telle enten- te entre l’homme et l’animal. L’association prépare le 1er sélec- tif ring-groupe qui se déroule le 19 et 20 mars sur son terrain. Elle réunit 26 chiens et donne accès aux championnats de Fran-

ce. C’est une compétition “où il faut être entraîné. Les chiens sont des athlètes car le parcours dure environ 45 minutes…mais aussi les hommes assistants doi- vent être des athlètes” commen- te Alexandre Sanchez, membre de l’association et bénévole. Dans ce concours, les chiens doivent “mordre” dans un homme vêtu d’une combinaison de protec- tion. “Ils ne s’attaqueraient jamais à une personne mais mor- dent les vêtements de l’homme assistant qui est pour eux com- me leur balle. C’est un jeu pour eux” poursuit Alexandre. Ces chiens, à la différence de ceux utilisés par les forces de l’ordre, ne sont pas dressés pour mordre la chair humaine mais simple- ment la toile. Cette compétition mise sur pied

par les militaires il y a de nom- breuses années est devenue un véritable sport. Des points sont attribués par deux juges sur le comportement du chien, sa facul- té à prendre une décision, à la respecter. L’homme assistant est là pour tendre des pièges à l’animal. L’épreuve ouvre les portes pour l’échelon suivant : les cham- pionnats de France. Le club, avec Guizmo et sonmaître Jean- Michel Lartaud, espère y figu- rer. À côté de cela, d’autres membres se rendront à Albert- ville (Savoie) pour disputer un autre concours. À côté de cela, le club canin de Chemaudin propose du dressa- ge avec l’école du chiot qui débu- te dès l’âge de deuxmois et demi. Les conditions d’accueil du site

situé au lieu-dit “la Cocotte” (en face de la 2 x 2 voies Besançon- Saint-Vit) sont idéales pour édu- quer les canidés. Près de 180 adhérents font partie du C.C. Chemaudin qui espère devenir maître sur ses terres… Répon- se dimanche 20 mars avec Guiz- mo et son maître. L’équipe est prête : voilà plusieurs mois qu’elle se réunit trois fois par semaine pour peaufiner les der- niers réglages. Le ring est une compétition pour l’homme mais reste un jeu pour l’animal. E.Ch. Sélectif Ring - Sport canin samedi 19 et dimanche 20 mars au lieu-dit La Cocotte à Chemaudin. Entrée gratuite.

Les bénévoles préparent les derniers détails du concours du 19 et 20 mars.

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