La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

MISEREY-SALINES

Dix semaines de travaux Le chantier de l’esplanade démarre le 11 avril

Le projet de “bourg-centre” va entrer dans sa phase opérationnelle dans quelques jours. L’étape forte de cette opération est la création de l’esplanade en granit.

L es travaux de l’opération “bourg-centre” vont démarrer le 11 avril à Miserey-Salines. Le pro- jet porté par la municipalité consiste à requalifier tout le sec- teur qui s’étend de la mairie au monument aux morts de maniè- re “à créer un espace de vie à proximité des commerces” explique le maire Marcel Felt. Le chantier va se dérouler en plusieurs phases. Tout d’abord, la largeur de la route départe- mentale 5 qui passe devant la

mairie, sera réduite à 5,60 mètres au bénéfice du trottoir. Une fois le contournement de Miserey-Salines achevé, cette voie qui traverse le village, et

qui empêchent pour l’instant les voitures de stationner devant la mairie vont disparaître. Mais les bordures prévues dans le projet seront suffisamment hautes pour éviter justement le stationnement sauvage. Les travaux les plus spectacu- laires concernent l’actuel par- king qui est bordé par la rue de laVallée et la rue du 9 septembre (R.D.5) Il y aura tout d’abord d’importantes modifications de voirie. En effet, la rue de la Val- lée qui pour l’instant monte le

sur laquelle circu- lent 5 000 véhi- cules par jour, va retrouver sa tran- quillité. “Il est même prévu de la déclasser pour en faire une voie com- munale” précise l’élu. Les bornes

“Nous avons voulu ce projet très qualitatif.”

Plan du projet “bourg-centre” qui est porté par la mairie.

long du parking pour débouler sur la rue du 9 septembre sera dévoyée afin de contourner par le bas l’aire de stationnement. “Nous allons donc créer une nou- velle voie” annonce Marcel Felt. Cette déviation va permettre à la commune d’aménager une esplanade à la place de l’actuel parking. La surface gagnée sur la partie de rue supprimée per- met aussi de recréer une surfa- ce de stationnement d’une ving- taine de places. Le monument aux morts sera déplacé de quelquesmètres avec l’accord des anciens combattants, tout comme l’arrêt de bus. “Nous allons conserver également l’ancien passage du tacot et le mettre en

détaille Marcel Felt. La future esplanade qui sera inaugurée le 9 septembre, jour de la libération du village en 1944, n’a pas encore de nom. Les conseillers municipaux vont en discuter dans les prochaines semaines et en trouver un d’ici la fin du mois d’avril. T.C. Erratum C’est bien l’actuelle halte- garderie qui fermera ses portes en 2017 à l’ouverture de la nouvelle crèche de Miserey-Salines et pas la micro-crèche comme cela avait été indiqué dans notre précédente édition

valeur. C’est une manière pour nous de préserver ces traces du passé” indique le maire. Les travaux vont durer 10 semaines jusqu’à la fin du mois de juin. La réalisation de l’opération dont le montant est inférieur à 500 000 euros, va nécessiter la mise en place d’une circulation alternée sur la R.D. 5 et ce à compter du 11 avril. Cela risque de créer quelques embouteillages aux heures de pointe. Mais c’est un mal pour un bien. “Nous avons voulu ce projet très qualitatif avec des matériaux nobles. Par exemple, l’esplanade en granit se pour- suivra jusque devant la mairie. Ce sera un nouvel espace de vie”

L’esplanade sera créée à la place de l’actuel parking.

MAMIROLLE

Les difficultés du lait standard Florent Bulle regarde vers la filière comté Alors que le marché du lait standard est soumis à des fluctuations de prix qui compliquent la gestion d’une exploitation agricole, Florent Bulle, jeune agriculteur à Mamirolle, envisage de changer de cap pour rejoindre la filière comté, plus stable.

L a colère des paysans bre- tons est partagée par les agriculteurs du Doubs. Ici aussi les tensions éco- nomiques pèsent sur les exploi- tations qui produisent du lait standard. Elles subissent la poli- tique des prix bas dictée par les marchés. Florent Bulle découvre à ses dépens cette logique concur- rentielle impitoyable et inter- nationale qui s’exerce aumépris des producteurs. Ce jeune agri- culteur de 22 ans qui s’est ins- tallé en 2014 dans le G.A.E.C. familial à Mamirolle, prenant la suite de son père parti en retraite, aborde l’avenir avec inquiétude. “Le prix du lait a chuté de 15 %. Il est passé de 390 euros les 1 000 litres à 335 euros ! On ne peut pas conti- nuer éternellement comme cela. Je n’imaginais pas ça quand je me suis installé” remarque le jeune homme qui gère

l’exploitation avec son oncle avec lequel il est associé. L’effondrement subit des prix du lait met en péril l’équilibre financier de la ferme qui doit honorer ses emprunts liés aux investissements qu’elle a réali- sés dans un robot de traite notamment. Les associés cherchent en inter-

vice-président des jeunes agri- culteurs du canton qui croit enco- re à l’embellie. Mais parfois, la réalité vient entamer son moral et son enthousiasme. “Dans ces conditions, c’est difficile de se projeter dans le futur. C’est beau- coup de responsabilités, beau- coup de soucis. Nos investisse- ments sont tombés au mauvais moment et nous avons encore la mise aux normes à prévoir pour le traitement des effluents.” Florent Bulle sait qu’il est enco- re temps pour lui de changer de cap. Il réfléchit actuellement à faire prendre un virage à son exploitation qui compte 75 vaches (530 000 litres de lait de référence) et 160 hectares de terre. Il n’exclut pas, avec son associé, de quitter le secteur du lait standard, pour devenir pro- ducteur de lait à comté. Une mutation possible mais qui les obligerait à remettre en cause

En 2014, par passion pour l’agriculture, Florent Bulle s’est installé

ne des solutions pour compenser cette bais- se de revenus. L’équation n’est pas facile à résoudre lorsque la production laitière représente 70 % du chiffre d’affaires. “On essaie de limiter les frais, de produire un peu moins. J’essaie de gar- der espoir, en espérant que la tendance repar- tira à la hausse rapi- dement” remarque le

“Il faut tout refaire.”

dans le G.A.E.C.

familial à Mamirolle son B.T.S. en poche.

leur méthode de travail et à pré- voir d’autres investissements pour répondre aux exigences du cahier des charges de la filière comté. Mais le jeu en vaut la chandelle pour le jeune agri-

culteur. Non seulement le lait à comté est mieux valorisé (les 1 000 litres se vendent environ 500 euros), mais son prix n’est pas soumis aux mêmes fluc- tuations que le lait standard.

“J’ai 22 ans. Je me dis que c’est peut-être le moment de changer.” S’il doit faire ce choix straté- gique, Florent Bulle le fera dans l’année. T.C.

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