La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

Pas que du militantisme, une autre façon de consommer La plus ancienne association pour le maintien d’une agriculture paysanne (A.M.A.P.) à Besançon permet à deux producteurs de vivre de leur travail grâce à des commandes annualisées. Le bio n’est pas plus cher qu’ailleurs. Il reste 5 places disponibles. A.M.A.P. Militantisme à A.N.E.T.H.

Livraison des colis pour les “Amapiens”, au F.J.T. les

Oiseaux à Besançon.

“J e ne perds pas 1 heure à faire mes courses ! Je perds 1 heure à discuter” s’amuse Laurence Ringenbach. Adhérente à l’A.M.A.P.A.N.E.T.H. (pour une Agriculture Naturelle et éthique) et trésorière de l’association, cette Bisontine est convaincue par ce mode de consommation. Elle n’y voit aucu- ne contrainte. Bien au contraire. Elle se sent libre même si les vendredis ou mercredis soirs dans le point de dis- tribution situé au F.J.T. les Oiseaux de

Les carottes biologiques sont pesées.

la rue des Cras, elle découvre les légumes biologiques qui composent son panier (ainsi que 10 autres pro- duits comme la viande, les œufs…). À elle ensuite de les préparer. “Je vais chercher mon panier les mains dans les poches, juste avec mon sac. Pas besoin d’argent” dit-elle. Comme elle, 140 personnes ont choisi d’adhérer à l’A.M.A.P. C’est un regrou- pement de consommateurs qui achè- te en avance aux producteurs locaux leurs produits. “On lui fait 12 chèques,

qu’il encaisse tous les mois” explique une adhérente. Bref, il dispose d’un salaire constant. Grâce à l’association de Besançon, la plus vieille desA.M.A.P. du secteur, deux producteurs de Mon- tagney (Haute-Saône) sont assurés d’écouler leur stock. La demande ne manque pas. “Nous avons cinq places d’adhérents disponibles pour la saison 2016-2017” ajoute Laurence Ringen- bach. Avis aux amateurs. La dernière distribution de légumes s’est déroulée le 16 mars. Une semai- ne sur deux jusqu’à la “grosse” saison où la périodicité redeviendra hebdo- madaire, les adhérents vont chercher leur panier composé de 10 produits (fromage, agneau, pomme, bière, miel, pain, poisson avec de la carpe). Pour début mai, les “Amapiens” doivent rendre un contrat dans lequel ils sti- pulent quand ils veulent de la viande ou un autre produit. Cela nécessite de l’organisation. “Ce n’est pas une contrainte, au contraire” rappelle Lau- rence. Un congélateur est toutefois nécessaire pour éviter le gaspillage. Si une personne oublie de se rendre au rendez-vous des paniers, les vic- tuailles sont partagées entre tous. Pour le prix, “le panier biologique est moins

Des tomates produites à Monta- gney. Il va falloir patienter avant de les déguster.

Cette proximité donne encore plus de saveurs à des tomates, aux carottes et aux autres légumes produits avec amour. Le 8 avril (18 heures), au F.J.T. des Oiseaux rue des Cras, 10 producteurs de l’A.M.A.P. proposeront à la dégus- tation leurs produits à la centaine d’adhérents. Contact : www.amapaneth25.fr

cher qu’en conventionnel. C’est souvent un mythe de croire que le bio et plus cher enA.M.A.P.” assure Laurence Rin- genbach. Les bénévoles sont en général très investis et ne se contentent pas de consommer. Ils donnent un coup de main aux producteurs sur certains de leurs chantiers. “Cela crée des liens” dit unAmapien qui est allé aider dans ses champs le producteur de légumes.

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