La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

LE DOSSIER

20

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

LE RETOUR DU “BIEN MANGER” DANS LE GRAND BESANÇON

Les marchés de proximité, les circuits courts et autres A.M.A.P. (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ne se sont jamais aussi bien portés. Le phé- nomène dépasse aujourd’hui largement le cercle des “bobos” urbains. des associations citoyennes fleurissent également autour de cette notion de “manger sain.”

Les inconditionnels des marchés traditionnels Marché Palente Ils ne rateraient pour rien au monde leur rendez-vous au marché. Visite à Palente, l’un des plus prisés de Besançon. Les commerçants y trouvent leur compte même si le panier moyen du chaland serait à la baisse.

plus mesuré que ses collègues : “Par rapport au passé, je note une baisse d’activités ainsi qu’une baisse du panier” assure-t-il. Les biens de consommation com- me les légumes ou les fruits seraient à en croire les profes- sionnels moins touchés. Seule inquiétude : le renouvellement des commerçants. Lorsqu’un boucher-charcutier ou un pro- ducteur de légumes s’en va, il est difficile de le remplacer par la même activité. La survie des marchés tient avec la fidélité des clients. E.Ch. Les autres marchés À Besançon, il est possible chaque jour de se rendre à un marché en parcourant les dif- férents quartiers. Voici la liste : Battant (dimanche et jours fériés), place de la Révolution au centre-ville (mardi, vendre- di matin et samedi), place De Lattre-de-Tassigny (de mai à octobre de 17 heures à 21 heures), Palente place des Tilleuls (mercredi et samedi matin), Planoise-Époisses (mar- di et vendredi matin), Planoi- se-Cassin (mercredi et same- di matin), Planoise-Ile-de-France (jeudi et dimanche matin), Saint- Ferjeux (dimanche matin).

L e premier camion est arrivé à 4 h 30 du matin. Sur la place des Tilleuls encore endor- mie, le vendeur de fruits et légumes - basé aux Auxons - a pris de l’avance sur ses concur- rents pour proposer dès 8 heures un étal coloré et diversifié. Chaque mercredi et samedi

matin, l’un des plus gros mar- chés de Besançon (avec celui des Beaux-arts) accueille “enmoyen- ne 60 vendeurs, un chiffre assez stable” témoigne un des placiers. Employé par la Ville, il est en charge avec son collègue de véri- fier que les commerçants res- pectent leur emplacement, empo- chent la location pour occupation

du domaine public… et règlent parfois de - légères - prises de bec entre marchands. Chacun cherche le meilleur emplace- ment. C’est de bonne guerre. Vers 8 h 30, quand les premiers chalands débarquent à Palen- te, les commerçants sont prêts. Ils ont le sourire : “C’est un bon marché en terme de fréquenta- tion même si on vend plus le samedi que lemercredi” témoigne Robert Grammont. Sur ses 6 mètres d’étals payés moins d’1 euro le mètre, devant la bibliothèque des Tilleuls, il vend des œufs frais produits à Fra- ney (1,30 euro les 6 œufs moyens). Comme beaucoup d’autres commerçants ici, Robert Grammont est un commerçant titulaire. “Voilà 7 ans que je viens ici” dit-il. Sur les 60 commer- çants, la Ville tient à respecter une certaine diversité de l’offre : 30 professionnels proposent de l’alimentaire avec fruits,

Jacqueline (à gauche) achète ses produits frais depuis de nombreuses années.

légumes, salaisons, viande, condi- ments, pain et 30 autres pro- posent à la vente des vêtements, bric-à-brac, ustensiles de cuisi- ne, fleurs. “Voilà 40 ans que je

du quartier mais aussi des sec- teurs de Thise, Chalezeule, Roche-lez-Beaupré. Confirma- tion auprès de Marie-Claude Dussert qui vend des fleurs depuis 30 ans ici : “J’ai quitté d’autres marchés à Besançon pour faire celui-ci et le marché Beaux-arts. On connaît ses clients. C’est un marché fami- lial à l’inverse d’autres” dit la productrice dont les serres sont installées non loin de la Roche d’Or à Besançon. Un peu plus loin, son collègue Dominique Mysson est installé à la même place depuis avril 1994. Il est le propriétaire d’une boutique de merceries. Il semble un peu

viens sur ce marché parce que les com- merçants sont sym- pathiques mais sur- tout parce que je trouve de bons pro- duits. Avec ce que j’ai acheté ce matin, je vais préparer à man- ger pour mes petits- enfants” , confie Jac- queline. Beaucoup de clients sont des Bisontins

“40 ans que j’achète ici.”

Marie-Claude Dussert (à droite) vend ses fleurs et compositions depuis 30 ans sur le marché de Palente.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online