La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

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EN BREF

ÉDUCATION

dant, en tant que collège CoCon (pour collège connecté), Diderot comble le fossé qui s’est creusé entre les parents d’élèves et le monde scolaire : “Grâce au numé- rique, les parents ont directement accès à un portail Internet où ils peuvent connaître l’emploi du temps de leur enfant, ses notes, ses sorties, ses absences…” En cas d’absences répétées et non justi- fiées, les protagonistes sont convo- qués voire signalés au procureur. S’il n’est pas une révolution, le collège connecté a le mérite de former les élèves à la société 3.0. Aux professeurs de les motiver car ici, et plus qu’ailleurs, “les équipes doivent se remuer sinon les élèves ne se gêneront pas pour montrer leur désintérêt.” C’est tout le charme d’enseigner en zone “difficile”. Diderot “sʼétablit à 256 000 euros. Cela comprend le câblage, la réalisation des réseaux, lʼachat des tablettes” explique Floren- ce Rogeboz, vice-présidente en charge de lʼéducation. Un bilan sera réalisé. Le collège Jean- Jaurès à Saint-Vit bénéficie des mêmes outils. Ceux de Maîche, Ornans et Voujeaucourt devraient suivre à la rentrée prochaine. Zoom 256 000 euros pour Diderot Lʼ investissement pour le Conseil départemental du Doubs pour le collège

Premier collège connecté

Diderot, collège “CoCon” Premier établissement du Doubs dit “connecté”, le collège Diderot met à disposition de ses 730 élèves des tablettes numériques. Un outil pédagogique et non ludique.

Télévision Joël Grappin, lecteur de La Presse Bisontine et habitant à Velesmes- Essarts poursuit son combat pour que les Francs-Comtois captent la télévision l’apparition de la T.N.T. (télévision numérique terrestre) en Europe, les habitants des zones frontalières ne peuvent souvent plus capter la télévision du pays voisin. Malgré l’intérêt manifesté par les habitants et le soutien de nombreux élus de la région, ainsi que du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, ce dossier tourne en rond depuis plusieurs années pour un “Tous les responsables politiques sont d’accord, mais tout le monde se renvoie la balle pour un problème de droit de diffusion” dit-il. Joël Grappin a sollicité la députée européenne Nathalie Griesbeck (MoDem) car l’Union Européenne met un budget à la (Interreg) pour développer ses relations transfrontalières avec la Suisse romande. suisse romande (T.S.R.). Depuis disposition de la Franche-Comté

8 heures dans la cour du collège Diderot à Besan- çon. Les 730 élèves se ran- gent par deux - dans le calme - avant d’entrer dans leur salle de cours. Les 3èmes F ont 1 h 30 de français avec Juliette Cholley-Sorlin, leur professeur. Mais ce matin, point de rédac- tion ou de dictée : ils travaillent la biographie d’Hélène Berr, auteure décédée en 1945 dans un camp de concentration…avec une tablette numérique. Contrairement à leurs cama- rades d’autres établissements scolaires du Doubs, les collégiens de Diderot à Planoise n’ont pas la crainte de la page blanche

mais ne s’amusent pas pour autant en surfant sur le net. Après quelques clics, ils déni- chent les premières informa- tions, citent leurs sources. Les plus rapides réalisent un Power- Point. “Les élèves choisissent leur mise en forme. Ils sont souvent fiers de leur travail si bien que cela les valorise. On peut écou- ter des enregistrements audio. On y gagne également en séré- nité de travail” témoigne leur professeur. “Ils prennent de l’assurance à l’oral parce qu’ils présentent aussi leur projet” pour- suit Sophie Allain, référente numérique en charge de déve- lopper la pratique numérique.

Cours de français avec l’aide de la tablette. Les élèves piochent des informations et les mettent en page avant de présenter leur travail.

Depuis fin 2014, l’établissement classé en réseau d’éducation prio- ritaire est doté de 192 tablettes délivrées par le Conseil départe- mental du Doubs.Toutes restent au collège dans un lieu sécurisé. Aux professeurs de les réserver avant une intervention devant la classe : “Le taux de réservation des tablettes a explosé cette année” commente Gilles Grillot, princi- pal du collège. L’équipe pédago- gique composée de 70 professeurs se familiarise avec cet outil “qui ne remplace pas le stylo et la feuille blanche” nuance une professeur. “On ne travaille pas systémati- quement avec les tablettes mais nous sommes dans la coexisten- ce des supports. Certains élèves prennent par exemple des notes de ce qu’ils ont trouvé sur une page” rapporte Juliette Cholley- Sorlin. Français, mathématiques, arts

plastiques…,toutes les disciplines prennent le virage numérique. Encore faut-il former les équipes pédagogiques. “Des formations sont proposées à nos professeurs en interne.Nous avons également un assistant pédagogique dont la mission est de gérer le parc tablettes et d’accompagner les pro- fesseurs. Cela se fait de manière progressive” souligne le princi- pal. Pas question de brusquer les enseignants. Bref, la tablette est un ustensile dans une boîte à outils pédago- gique que chacun utilise à sa façon. “Elle n’est pas l’alpha ou l’oméga de la pédagogie solu- tionnant tous les problèmes” conclut le chef d’établissement. Le numérique n’a - pour le moment - pas d’effets sur les résul- tats au brevet (70 % des collé- giens le décrochent ici).Il ne résout pas nonplus l’absentéisme.Cepen-

Le principal du collège Diderot, Gilles Grillot.

E.Ch.

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