La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

EN BREF

JUSTICE

Mise en délibéré au 7 avril Le sort des Vaîtes entre les mains du tribunal

Santé L’État, l’Agence

régionale de santé de Bourgogne-Franche- Comté et la Ville de Besançon ont signé un nouveau contrat local de santé pour les années 2016-2018. “Besançon est la première ville de la Région à s’engager” dit le maire Jean-Louis Fousseret. Le contrat se décline en plus d’une vingtaine d’actions qui adolescents, des publics en difficulté. Parmi les initiatives figurent la promotion de la vaccination, l’éducation à la santé, la prévention des conduites addictives, la prise en charge de la souffrance psychique. Disques Dimanche 20 mars de 10 heures à 17 h 30 à Besançon-Micropolis, traditionnelle foire aux disques vinyles, C.D., D.V.D. et B.D. Des professionnels français et étrangers exposent et vendent des milliers de pièces d’occasion et de collection, ainsi que des articles neufs qui ne sont pas ou plus disponibles dans les boutiques traditionnelles. Renseignements au 06 79 16 83 58. concourent à la prévention et la promotion de santé auprès des enfants et

Les riverains des Vaîtes qui contestent la validité de la déclaration d’utilité publique concernant le futur éco-quartier des Vaîtes ont fait entendre leurs arguments devant le tribunal administratif.

I ls caressent encore l’espoir de voir la justice adminis- trative leur donner raison. Cet espoir est cependant min- ce tant les conclusions du rap- porteur sont allées dans le sens des intérêts de la Ville lors de l’audience publique du 1 er mars dernier. En jeu, il y a le fameux projet d’urbanisation de 40 hec- tares d’espaces verts dans le quartier des Vaîtes à Besançon. Une affaire qui empoisonne les relations entre les propriétaires de ces parcelles et la Ville de Besançon depuis des années. Dans son exposé, le rapporteur public du tribunal administra- tif a balayé d’un revers de main les arguments liés à l’insuffisance de l’enquête publique ainsi qu’à l’appréciation du coût du projet qui paraissait insuffisante aux yeux des riverains contestataires, autant que les atteintes à l’environnement qui selon ce der- nier “resteront modestes.” Par conséquent, “l’intérêt général du projet ne peut être contesté” esti- me le rapporteur. Maître Domi- nique Landbeck, l’avocat des plai- gnants, a contre-attaqué : “Il s’agit d’ouvrir les yeux à une col- lectivité qui n’a pas vu que l’intérêt général était mésestimé, et notam- ment l’impact de ce projet sur les

finances publiques.” L’aménagement de 1 800 à 2 000 logements sur ces terrains des Vaîtes coûterait selon la Ville quelque 40millions d’euros. “Alors qu’un seul parking silo coûte déjà entre 8 et 10 millions d’euros, la Ville a largement sous-estimé le prix final qui avoisinera plutôt les 70 millions” argumente M tre Landbeck.

Une des contesta- tions majeures des requérants porte également sur le bien-fondé même de construire un nou- veau quartier avec des centaines de logements à la clé. “Il y a déjà un taux de vacance locative de 10 % sur Besan- çon et la population de la ville n’augmente plus. Ne court-on pas le risque d’un véritable marasme du mar- ché locatif privé ?” se demande l’avocat. Pour Annie Jobard, une des riveraines concernée par le projet, l’incohérence

“La Ville a les yeux plus gros que le ventre.”

Le tribunal administratif doit décider si oui ou non, la déclaration d’utilité publique concernant l’urbanisation de ces terres d’une quarantaine d’hectares est valide.

de ce projet est manifeste. Elle dont les parents ont déjà été expropriés quatre fois depuis 1974 pour des projets d’urbanisation qui n’ont jamais vu le jour estime que les argu- ments actuels ne sont pas plus recevables que ceux avancés depuis des décennies : “On a jus-

tifié le passage du tramway par la présence future d’un éco-quar- tier et aujourd’hui on veut justi- fier la construction de ce nou- veau quartier par la présence du tramway ! Tout cela est incohé- rent.” Cette riveraine estime éga- lement que dans ce dossier, “la Ville a les yeux plus gros que le

ventre. C’est un projet dispro- portionné.” Les requérants seront fixés sur leur sort le 7 avril. Un recours de la décision du tribunal admi- nistratif sera toujours possible si la juridiction ne suit pas leur argumentation. J.-F.H.

INSOLITE Service Voirie et propreté Ne les appelez pas “Dames pipi”

et les départs le soir des salariés qui travaillent en ville, commente Victor Gauvain, du service voirie et propre- té de la Ville de Besançon. Le rôle de ce personnel ne se limite pas à l’entretien. Il endosse un rôle social, d’accueil, de communication, d’information.” Syl- vette acquiesce : “On nous demande souvent où se trouve telle rue, ce qu’il faut visiter. On conseille et oriente” dit- elle. Il arrive que le lieu soit ouvert le dimanche lors de grands événements. Bien souvent, ce sont les touristes qui les interrogent ou les automobilistes du parking, curieux de savoir comment fonctionne la machine validant le tic- ket de stationnement. Lavage du sol, vérification qu’il reste bien du papier ou du savon dans les W.-C., nettoyage des urinoirs, coups de brosse, comptage du public, sont quelques-unes de leurs missions. Pour Sylvie arrivée il y a 6 mois, le métier n’était pas choisi. Il n’a pas été forcé non plus : “Je réalisais des ménages au C.C.A.S. Pour des raisons de santé, on m’a proposé ce poste, plus facile. J’ai accepté et aujourd’hui je me sens bien.”

Besançon fait partie des rares villes en France à encore employer des gardiennes de W.-C., un métier en voie de disparition. Parking de la mairie, Sylvette et Sylvie ne chôment pas du lundi au samedi de 7 h 30 à 19 h 30. Les anecdotes sont parfois croustillantes.

soulager ici une envie pressante. Les deux employées du service pro- preté se relaient à 14 h 12. Quand la première a terminé son travail débu- té à 7 h 30, l’autre poursuit jusqu’à 19 h 30. En période de soldes, les pas- sages frôlent la barre des 400 per- sonnes, si bien que ce sont 67 000 per- sonnes qui ont transité ici l’an dernier. “Il y a bien un panneau gratuit à l’extérieur mais beaucoup ne le voient pas et pensent qu’ils doivent payer” synthétise Sylvette Selui, 14 ans de service. La gratuité a en effet disparu

dans beaucoup de villes, Paris notam- ment, connu pour ses “Dames pipi”. LesW.-C. automatiques ont également eu raison de leur métier. À Besançon, il perdure. Sur la table située juste devant l’entrée menant aux deux urinoirs et aux trois W.-C. fermés, certains déposent par- fois quelques centimes d’euro pour remercier les deux salariées pour la bonne tenue du lieu. D’autres parfois ne disent rien. Pire, certains utilisa- teurs s’estiment tout permis et lais- sent derrière eux des toilettes en piteux état. “Vous savez, ce ne sont pas tou- jours les gens qui paraissent les plus propres sur eux qui vous laissent les toilettes en bon état. J’ai eu le cas il y a peu de temps avec une dame très bien habillée avec des bagues plein les doigts… Je ne vous raconte pas l’état des toilettes” dit une des deux gar- diennes. Elles ont appris à connaître certains habitués. Sylvette, accueillante et sou- riante, ne se gêne pas pour demander poliment à un “papy” de plutôt utili- ser les urinoirs que les W.-C. fermés. “Sinon, j’en retrouve partout” se déso- le-t-elle. Comprenez, les hommes ont plus de difficultés… Parfois, leur présence rassure… et per- met d’éviter les vandalismes. Saccagé il y a deux ans alors qu’elles n’étaient pas en poste, le lieu est désormais réno- vé. Aucun acte de vandalisme n’a été enregistré depuis. “C’est une mission de service public. Les horaires ont d’ailleurs été étendus le matin et le soir car nous manquions les prises de postes

P arfois un sourire, souvent un “bonjour” et régulièrement un “je vous dois combien ?” Pas un jour ne passe sans qu’un utili- sateur des toilettes publiques du par-

king de la Mairie à Besançon n’interpelle Sylvie ou Sylvette, les deux employées au gardiennage et au net- toyage du W.-C. public. Ils sont en moyenne 193 à venir quotidiennement

Le parking de la Mairie n’est pas le seul à dispo- ser de gardiennes : Gran- velle, Bouchot (parking Battant), au total, ils sont 7 salariés dévolus à la tâche nettoyage à la Vil- le de Besançon, sans comp- ter lesW.-C. automatiques (gratuits) qui ont accueilli 142 480 personnes en 2015. Les gardiennes de W.-C. ont toute leur utili- té dans ce service de proxi- mité…

“Nous avons un rôle social.”

Sylvette (à droite) et Sylvie, gardiennes des toilettes publiques du parking de la Mairie à Besançon.

E.Ch.

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