La Presse Bisontine 173 - Février 2016

LE PORTRAIT

39 La Presse Bisontine n° 173 - Février 2016

L’homme de la présidente Malgré son ancienne profession d’avocat, Christian Dufay se tient volontiers éloigné des mondanités et des obligations liées à la charge de son épouse, première femme élue BESANÇON Le mari de Marie-Guite Dufay

L e 4 janvier, dans la tribune réservée au public qui venait assister à l’élection de Marie-Guite Dufay à la tête de la nouvelle Région Bour- gogne-Franche-Comté, le cœur d’un hom- me palpitait sans doute plus que tous les autres. C’est une des rares fois où on le verra dans une enceinte politique. Car il n’est pas du genre à courir les salons dorés ou les inaugurations aux côtés de son épou- se. Le rôle de faire-valoir ou pire, celui de potiche ou de second rôle, très peu pour lui. Christian Dufay préfère à l’arène poli- tique dont son épouse est familière, les jardins plus secrets de ses passions pour les choses de la nature. Mais ce jour-là, c’est bien sûr “une vraie fierté” que Chris- tian Dufay a ressentie. “Je suis heureux pour elle, heureux de la voir bien dans son personnage, équilibrée, fidèle à elle-même” dit-il sobrement. Avec la nouvelle vie de son épouse-prési- dente qui l’amènera à passer trois jours par semaine sur Dijon ou Paris dans le cadre de ses responsabilités, Christian Dufay devra apprendre à composer. “Je présidente de la toute nouvelle Bourgogne-Franche-Comté.

Bio express Né en 1945 à

Neuilly-sur-Seine d’un père franc-comtois et d’une mère parisienne Arrive à Besançon à l’âge d’1 an Diplômé de droit public et de Sciences Po Paris en 1968 1971 : mariage à Montluçon avec Marie- Marguerite S’installe à Besançon en tant qu’avocat, spécialiste du droit public et de l’urbanisme, au début des années soixante- dix 2010 : prend sa retraite d’avocat

Christian Dufay, sur le terrain de la maison familiale de Bregille.

octroie des micro-crédits aux personnes qui ne peuvent pas prétendre à un prêt classique. Et une nuit par mois, il garde la maison gérée par l’association “Les Invi- tés au festin” à Pouilley-les-Vignes, un éta- blissement qui accueille des personnes déficientes mentales. Son équilibre, il le trouve également dans les randonnées en haute montagne dont il est passionné - il a à son actif plusieurs sommets de plus de 6 000 mètres d’altitude à travers le mon- de. “En 1973, Marie-Guite et moi avons fait le G.R. 20 en Corse, à une époque où les infrastructures n’étaient pas celles d’aujourd’hui” confie M. Dufay qui se débrouille également très bien en ski de randonnée sur les massifs jurassiens ou alpins. Parmi les occupations qui lui pren- nent des week-ends entiers figure aussi une activité pour laquelle il s’est pris de passion : la réhabilitation des terrasses et des murs en pierres sèches, témoins du passé viticole de Besançon. Dans leur ter- rain de Bregille, avec l’association “Ter- rasses des collines bisontines et d’ailleurs”, il a remonté pierre après pierre avec des amis bénévoles, plusieurs terrasses. “Ça devient pour moi une petite passion avoue cet homme dont la frêle corpulence ne lais- serait pas deviner qu’il est capable de sou- lever des tonnes de caillou dans une jour- née. Une fois qu’on a remonté un mur, on voudrait que toutes les collines de Besan-

mond Forni en 2008 qu’elle a remplacé au pied levé à la présidence de la Région Franche-Comté. On connaît la suite : réélec- tion en 2010 face à Alain Joyandet, puis ce récent succès en Bourgogne-Franche- Comté que peu d’observateurs de la vie politique prédisaient. “Marie-Guite n’est pas une ambitieuse mais elle a su s’imposer. Et une fois qu’elle a accepté un challenge, elle fait tout pour le réussir. C’est une fem- me qui a une carapace plus solide encore que ce qu’on pouvait penser” analyse son mari. Le jour du second tour, pendant que son épouse suivait le déroulement de la jour- née à Dijon, son nouveau fief, lui était un des assesseurs du bureau de vote de Bre- gille-village, là où le couple vote. “Elle avait mal vécu les résultats du premier tour, elle a donc attendu que ce soit officiel pour me téléphoner et me faire part de son succès. Je l’ai sentie très émue” raconte-t-il. Dans cette nouvelle vie où c’est elle l’élue super- active et lui le retraité, le couple Dufay a trouvé ses marques. Même s’il peut regret- ter encore que dans les moments où ils continuent à s’octroyer des moments d’évasion, en randonnée par exemple,Marie- Guite ne puisse pas s’empêcher de laisser son téléphone allumé… “Elle est trop sérieu- se…” glisse Christian dans un sourire bien- veillant teinté d’une pointe d’admiration. J.-F.H.

çon soient concernées par ces opérations de réhabilitation.” Si lui-même avoue qu’il n’avait guère pris le temps, trop occupé par sonmétier d’avocat, de s’occuper de leurs trois enfants quand ils étaient petits (Nicolas l’aîné travaille aujourd’hui dans le commerce bio, Caroli- ne est artiste dans le Lubéron et Emma- nuelle, magistrate à Marseille), il prend aujourd’hui un réel plaisir à garder ses petits-enfants. “J’espère aussi que Marie- Guite aura l’occasion de dégager un peu de temps pour voir ses petits-enfants” souffle- t-il. Christian Dufay ouvre aujourd’hui une nouvelle étape de la vie de couple qu’il for- me avec Marie-Guite, sa cadette de quatre ans qu’il avait rencontrée à Sciences Po. Bachelière à 16 ans, la future élue régio- nale avait obtenu son diplôme de sciences politiques très jeune, à tout juste 19 ans. 45 ans après leur mariage célébré à Mont- luçon, ville où son père médecin exerçait, Marie-Guite s’est créé un destin, marche aprèsmarche. Élue une première fois auprès de Robert Schwint en 1989, puis conseillè- re déléguée en 1995, elle devient adjointe aux affaires sociales de Jean-Louis Fous- seret lors de son premier mandat en 2001. Cette proche de Paulette Guinchard a ten- té de lui succéder en tant que députée en 1997. Ce fut l’échec, cuisant. Mais le des- tin l’a rejointe à la faveur du décès de Ray-

sais que j’irai quelquefois la retrouver à Dijon. Mais ses nouvelles responsabili- tés ne vont pas m’empêcher de continuer à faire ce que je faisais jusque-là” note M. Dufay. Depuis qu’il a vendu en 2010 les parts dans son cabinet d’avocats de la rue de la Préfecture à Besançon, Christian Dufay peut consacrer une bonne part de son temps aux causes associatives qui lui sont chères. Jusqu’à juin dernier, il était le président du Gare-B.T.T., une asso- ciation d’insertion bisonti- ne. Il est toujours vice-pré- sident de l’association d’aide aux victimes d’infractions (A.A.V.I.). Il s’implique éga- lement dans la Caisse soli- daire, une structure qui

“Marie-Guite n’est pas une ambitieuse.”

BULLETIN D’ABONNEMENT Bulletin à remplir et à retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : LA PRESSE BISONTINE B.P 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX 1 an (12 numéros) = 28,60€ au lieu de 31,20€ soit 1 numéro gratuit 2 ans (24 numéros) = 54,60€ au lieu de 62,40€ soit 3 numéros gratuits Nom ................................................................ Prénom ........................................................... N°/Rue ........................................................... Code ......................... Ville ................................ Email .............................................................. En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker