La Presse Bisontine 173 - Février 2016

LE GRAND BESANÇON 28

La Presse Bisontine n° 173 - Février 2016

EN BREF

MARCHAUX

Bâtiment Station d’épuration dépassée, permis de lotir bloqué

Éolien 43 éoliennes seront construites dans le canton de Rougemont et Vaîtes, dans le prolongement des éoliennes du Lomont. C’est le groupe General Electric, présent à Belfort, qui les construira. C’est le plus important chantier éolien en France. Soroptimist Le Club Soroptimist de Besançon invite à sa grande braderie 2016 vêtements hommes, femmes, enfants salle Proudhon au Kurssal de Besançon vendredi 22 janvier de 14 h à 19 h, samedi et dimanche 23 et 24 janvier de 10 h à 19 h Au profit de la Ligue contre le cancer. Syndicat Le syndicat C.G.T. présente ses vœux pour la nouvelle année… mais “l’heure n’est malheureusement pas à se réjouir” indique-t-il. Le syndicat évoque les derniers chiffres du chômage en Franche- Comté, le besoin d’une autre politique, le blocage du point d’indice des fonctionnaires, une accentuation de la pauvreté qui grimpe de 0,2 %. Le syndicat continuera à être vigilant en 2016.

La commune de Marchaux ne peut plus signer de permis d’aménager en raison d’une station d’épuration obsolète. Deux lotissements sont bloqués. Incompréhension du maire qui a engagé la construction d’une nouvelle station.

L e maire de Marchaux se désole d’avoir voulu bien faire. Il consulte la Direc- tion Départementale des Territoires dans le cadre du pro- jet de la création d’une nouvel- le station d’épuration en rem- placement de l’ancienne, vétuste. Quelques semaines plus tard, il reçoit un arrêté préfectoral lui interdisant de signer des per- mis d’aménager sur sa commu- ne. Motif : la station d’épuration du village qui traite environ 1 200 équivalents habitants est obsolète alors que la commune possède une autorisation jus- qu’à 2018 pour continuer à s’étendre. D’autres communes du Doubs ont droit à ce sursis. À Marchaux, plus aucun projet de lotissement ne peut sortir de terre. Seules les constructions unitaires peuvent se raccorder (encore) à l’ancienne station, bientôt remplacée. Les permis de construire ne sont donc pas bloqués. “Cette décision, c’est un comble car nous avons une déro- gation qui court jusqu’à 2018. Nous avons un projet de construc-

tion d’une nouvelle station à l’horizon 2017 mais lorsque j’ai soulevé notre cas, la commune a été mise en demeure. Beaucoup d’autres communes sont dans le même cas que nous. Certaines n’ont pas prévu de créer une nou- velle station… mais ont encore la possibilité de s’étendre” décla- re le maire Patrick Corne, qui ne comprend pas. Cette décision a bien évidem- ment des conséquences sur les projets de la commune où s’est installée depuis septembre der- nier une enseigne commerciale

(Intermarché). Et sur les promo- teurs qui ont acheté le terrain pour le lotir. Ils sont dans l’impasse en attendant la nou- velle station. Deux lotisse- ments de 12 mai- sons chacune sont concernés : l’un à l’entrée de Mar- chaux en venant

10 habitations par an jusqu’en 2025.

Le développement de Marchaux est bloqué pour une raison de station d’épuration vétuste. Une remplaçante est attendue

d’euros dont la moitié de sub- ventions pour une mise en ser- vice en 2017. En espérant que les promoteurs n’aient décidé d’ici là de faire naître leur pro- jet ailleurs qu’à Marchaux.

depuis Besançon, l’autre à la sortie en direction de Châtillon- Guyotte. “Les personnes qui veu- lent vendre du terrain sont éga- lement coincées” rapporte la commune. Dans le schéma du Grand Besançon, cette derniè- re doit construire environ 10

habitations par an jusqu’en 2025. Le conseil municipal a validé le financement de la nouvelle struc- ture de traitement des eaux qui s’installera à la sortie du villa- ge en direction de Chaudefon- taine sur un terrain de 7 000m 2 . Il en coûtera environ 1,8 million

E.Ch.

MÉDECINE Couronne bisontine Les gardes de nuit ne sont plus assurées Les médecins des secteurs de Recologne, Pouilley, Pirey, Émagny, Saint-Vit, Boussières, Devecey, Miserey déplorent la suppression des gardes de nuit décidée par l’A.R.S. Désormais, c’est aux urgences de Besançon que les patients doivent s’adresser.

D epuis novembre der- nier, inutile de comp- ter sur un médecin généraliste entre minuit et 8 heures du matin, sur cette période que l’on nom- me “la nuit profonde”. Désor- mais, c’est aux urgences de Besançon que l’on doit se rendre si on habite les secteurs de Bous- sières, Saint-Vit, ceux de Pelou- sey, Pouilley, Recologne ou enco- re ceux de Devecey, Châtillon-le-Duc, Miserey- Salines. Si pas mal de médecins sont plutôt favorables à la sup- pression des gardes de nuit, d’autres, une majorité, y sont encore attachés. Tous en revanche sont unanimes pour dénoncer laméthode de l’Agence régionale de santé (A.R.S.), à l’initiative de cette décision. “La décision a été prise sans l’aval des praticiens que nous sommes et sans réelle consultation de la population. Nous regrettons ce passage en force sans concerta- tion et le manque de communi- cation : aucun médecin du sec- teur n’a reçu de courrier de l’A.R.S. ou de l’ordre l’informant

assurer une garde entre 20 heures et 8 heures le lende- main matin. Les gardes se sont ensuite restreintes à la nuit pro- fonde (de minuit à 8 heures), une période pour laquelle un praticien percevait 50 euros. Supprimer ces gardes, c’est donc pour l’A.R.S. de substantielles économies. Pourquoi payer des médecins à faire des astreintes alors que des médecins urgen- tistes sont déjà payés à l’hôpital ? Aux yeux des praticiens, ces considérations économiques ne tiennent pas la route “tant que nous n’aurons pas d’évaluation de ce nouveau système. Les urgences bisontines sont déjà engorgées. Que va-t-il advenir désormais ?” se demande le D r Bouillet. “De multiples exemples récents mettent en évidence l’intérêt de la présence la nuit d’unmédecin d’unmédecin géné- raliste ayant évité des hospita- lisations inutiles ainsi que l’utilisation de moyens dispro- portionnés pour prendre en char- ge des actes relevant d’un méde- cin de proximité. La crise d’asthme d’un enfant ne justi-

de ce changement” déplore le D r Samuel Bouillet,médecin à Éma- gny, au nomde tous ses collègues médecins du secteur de Reco- logne-Pelousey-Pouilley. Le son de cloche est le même du côté de Boussières et Saint-Vit dans lequel travaille le D r Patrick Couillard. “Oui, un médecin est payé pour rien quand il est d’astreinte et qu’il n’est pas appe- lé. Mais si on raisonne jusqu’au bout, supprimons aussi les astreintes à la S.N.C.F., à G.R.D.F., à E.R.D.F. ! On entend

Les médecins de la couronne bisontine sont en désaccord une nouvelle fois avec les méthodes de l’A.R.S.

ronne bisontine. Ce nouveau différend entre les médecins et leur autorité de tutelle est symptomatique du malaise qui s’installe durable- ment au sein de ces professions de santés qui ont l’impression d’être de plus en plus régulées. “Jusqu’où l’A.R.S. va-t-elle inter- venir dans notre profession ? se demande Samuel Bouillet. Com- me en Angleterre où on oblige les médecins à se limiter à 5 000 consultations par an ?” Les médecins en sont désormais à se demander ce qui reste dumot “libéral” dans leur profession. J.-F.H.

fie pas forcément l’hôpital” ajou- te le D r Couillard. “Être réveillé la nuit quand on a travaillé la veille et qu’on retravaille le len- demain, ce n’est jamais de gaî- té de cœur. Mais on le fait par- ce que c’est dans notre déontologie” ajoute-t-il. Inutile non plus de faire appel à S.O.S. Médecins entre minuit et 8 heures : ce service n’est pas habilité à se déplacer dans ces horaires et de surcroît, n’a pas le droit de se déplacer dans les communes de la périphérie bisontine. La mise en place de la plate- forme de régulation - le fameux

39 66 - il y a une petite dizaine d’années avait déjà résolu en bonne partie le problème des “fausses urgences” grâce au conseil des médecins régula- teurs. “Le système marchait très bien comme ça. Pourquoi vou- loir le changer encore” se deman- de le D r Bouillet. Le risque est bien de voir les urgences bison- tines déjà saturées ne plus pou- voir faire face à l’engorgement. “Pour des coliques néphrétiques, on envoie désormais systémati- quement les patients aux urgences alors qu’on sait très bien gérer ce problème” com- mente ce généraliste de la cou-

dire que ce sont les médecins qui ne veulent plus faire de garde. Mais en vérité, c’est l’A.R.S. qui nous l’impose. Il faut que les patients le sachent !” Ce sont des raisons d’ordre budgétaires qui ont poussé l’A.R.S. à suppri- mer ces gardes de nuit. Un médecin d’astreinte perce- vait 150 euros pour

Les urgences bisontines déjà saturées.

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