La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

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EN BREF

SOCIÉTÉ

Vie nocturne Le Boxx fermé, que reste-t-il des nuits bisontines ?

Conférence “Personne ne devrait mourir

seul” : conférence de Rosette Poletti, mardi 29 septembre à 20 heures au Petit Kursaal. Organisé par l’association Carpe Diem R.C.H., à l’origine de la création de la première et unique maison d’accompagnement pour les personnes en France. Le thème en sera “Personne ne devrait mourir seul ou comment les familles, le personnel soignant et les bénévoles peuvent accompagner les personnes en fin de vie.” Rosette Poletti est infirmière en psychiatrie, psychothérapeute, responsable du Centre de l’accompagnement des personnes en difficulté. Tarif d’entrée : 5 euros. en situation de soins palliatifs et/ou de maladies graves évolutives

La plus grande discothèque de Besançon (avenue de Chardonnet) a fermé ses portes en juillet. Il en reste cinq autres, dans un autre registre.

V ont-elles se partager le gâteau ? Dans le monde de la nuit, Besançon a perdu sa plus grande dis- cothèque : le Boxx. Elle laisse place à cinq autres entités. Ins- tallée 8, avenue de Chardonnet à Besançon sur l’ancien site de la Rhodia, la boîte de nuit a bais- sé le rideau le dernier week-end de juillet non pas faute de clients mais à la suite de la fin du bail qui liait la société avec la Ville de Besançon. Cette fermeture, annoncée de longue date, est effective. Elle est la conséquence du projet de la Ville de recréer ici un quartier et un espace cul- turel en lieu et place des bâti- ments de la Rodia. Le départ de l’enseigne laisse un vide car l’ancien patron Raoul Sebbagh n’a pas prévu de recréer de discothèque à Besançon après avoir œuvré 21 ans ici. Dix per- sonnes travaillaient ici.Des géné- rations se sont succédé sur les deux pistes de danse : le rez-de-

chaussée pour les plus de 30 ans et l’étage pour les plus jeunes. Appelée successivement le Queen, le K.G.B., puis 8 ème Ave- nue, le Boxx laisse les noctam- bules dans les mains de cinq autres discothèques. Pour poursuivre la fête jusque tard dans la nuit, les Bisontins devront se rendre soit à La Mez (10, chemin de Mazagran), au Privé (rue Antide-Janvier), au Styl (5, Grande rue) ou au Brys-

tol (avenue Édouard- Droz). Ces enseignes ferment entre 4 heures et 5 h 30 du matin. Les bars peuvent fermer à 2 h 30 du jeudi au samedi, à condition d’avoir signé la charte de la vie nocturne. Les non-signataires doi- vent fermer toute la semaine à 1 heure du matin.

Il reste cinq

autres disco- thèques.

Raoul Sebbagh avait, en novembre 2012, mis en place un système de navettes de bus la nuit pour les fêtards (photo archive L.P.B.).

TRAVAUX

La future ligne T.C.S.P. Les commerçants grognent,

la C.A.G.B. leur répond

L e bureau de tabac du Stade, le café-restaurant de la Gibelotte, la boulangerie, le café du Stade, le contrôle technique et le maga- sin Smash ont un point commun : ils redoutent le projet de création d’une ligne de bus en site propre. Lancé par découvre l’absurdité et l’atrocité de la guerre. La compagnie de théâtre “Les Menteurs d’Arlequin” a créé un son et lumière sur la guerre de 14-18. L’histoire nous conduit dans les pas de trois poilus avec qui on

la communauté d’agglomération du Grand Besançon., ce chantier débute- ra à la fin de l’année. Une nuisance qui fait craindre aux commerçants des pertes financières : “Quand le pont de la Gibelotte sera fermé à la circulation, ce sera pour moins une baisse de 40 % de mon activité” se désole Rachid El Bouayadi, gérant d’Auto Control, enseigne de contrôle technique des véhicules avenue Léo-Lagrange.Même constat pour le bureau de tabac : “Il y a beaucoup de passage. S’ils ferment la rue pendant 6 mois, même que dans un sens de circulation, ma clientèle ne

viendra plus… Je peux perdre 50 % de mon chiffre d’affaires. Ce sera très com- pliqué d’autant que j’ai racheté ce bureau de tabac il y a trois ans” explique Manuelle Dars, gérante. Bref, il y a de l’inquiétude du côté des commerçants dont certains verront quasiment leur pas-de-porte ou places de parking être rognés par les nouvelles voies. Le T.C.S.P. a en effet besoin de place pour laisser la place aux bus qui rouleront dans une voie de circulation dédiée. Via une lettre qu’ils avaient adressée à la collectivité, les gérants ont fait part de leur mécontentement. Ils réclament une indemnisation com- me leurs collègues ont pu bénéficier lors de la construction du tramway. La C.A.G.B. les a rencontrés pour les informer de la date et de la nature des travaux. Elle rappelle qu’elle “n’engage pas ces travaux pour enquiquiner les commerçants” déclare Jean-Paul Michaud, vice-président en charge des infrastructures à l’agglomération. Au contraire, elle promet les travaux ter- minés une avenue embellie, accessible. “Nous discutons même avec certains commerçants (boulangerie, café, bureau de tabac) pour qu’ils profitent de nos travaux afin de réaliser la mise aux normes d’accessibilité de leur établis- sement. Ils peuvent en profiter” témoigne le service technique. Un argument recevable. Mais qui ne convainc pas : “Qui paiera nos pertes ?” Les professionnels réclament une com- mission d’indemnisation. Réponse de la C.A.G.B. : “Nous étudions cette demande, répond Jean-Paul Michaud. J’ai pris l’engagement que cette ques- tion soit étudiée. Elle passera par un vote au conseil communautaire. Cette décision ne m’appartiendra donc plus”

Manuelle Dars, gérante du tabac du Stade avenue Léo-Lagrange, indique jusqu’où la voie arrivera.

dit-il. Un médiateur des travaux sera nom- mé. À sa charge de régler les problèmes sur les 4,5 km de ce nouveau réseau qui permettra aux voyageurs de gagner du temps pour rejoindre Viotte depuis Témis et inversement.

gérant : “C’est une solution…mais pas la meilleure ! Pourquoi ne décalent-ils pas la route en face où il n’y a person- ne ?” se demande-t-il. Lamaison (située en face à la boulangerie), frappée d’alignement, a été rachetée par l’agglomération et sera déconstruite. 2016 risque donc d’être compliqué pour ces commerçants agacés de savoir que de nouveaux travaux seront lancés en 2018. Le chantier de mise à deux fois deux voies du pont de la Gibelotte n’ayant pu être réalisé dans la conti- nuité du chantier, il débutera en 2018… “Mais il n’y aura pas d’incidence sur la circulation” promet l’agglomération. Lot de consolation : une fois ces tra- vaux terminés, les commerçants béné- ficieront d’une avenue flambant neu- ve et accessible. E.Ch.

Au-delà des pertes de fréquentation, cer- tains commerçants voient leur emplace- ment grignoté. C’est le cas du contrôle tech- nique qui perd son parking. “Nous avons trouvé une solution avec d’autres places que nous lui propo- sons” explique la col- lectivité. Un choix qui ne satisfait pas le

La question de l’indemnisation est à l’étude.

Jean-Paul Michaud, vice-président de l’agglomération en charge des infrastructures.

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