La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

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nière commune que serait construit le groupe scolaire, un endroit cen- tral par rapport aux trois autres vil- lages impliqués dans l’opération. NANCRAY Dès le 28 août Le projet est reporté mais pas abandonné Le village a son marché de producteurs ! L’Académie a mis son veto à la construction par quatre villages d’un groupe scolaire à Champlive. CHAMPLIVE Construction d’un groupe scolaire

C ela fait plusieurs années que Charles Piquard, maire d’Osse et président de la Com- munauté de communes Vaî- te-Aigremont défend le projet de construction d’un groupe scolaire sur ce territoire. L’établissement qui serait composé de 5 classes et d’un périscolaire, accueillerait une centaine d’élèves de la maternelle et primaire, répartis actuellement entre les écoles de Glamondans, Dammartin-les-Templiers, Osse, et Champlive. C’est dans cette der-

stopper les élus locaux dans leur élan. Selon l’institution, si regrou- pement il y a, il devra se faire à Bou- clans où l’école accueille une cen- taine d’enfants.Charles Piquard n’est pas favorable à cette option. “En l’état, Bouclans ne peut pas prendre en char- ge 100 élèves supplémentaires. Il fau- drait faire des travaux qui n’ont jamais été chiffrés. Cela ferait une école très importante et beaucoup de parents n’y sont pas favorables. Pour l’instant, il y a un statu quo sur le projet. Il n’y aura donc pas de chan- gement pour cette rentrée scolaire” remarque l’élu. L’Académie a mis un veto certes, mais il ne sonne pas la fin du projet pour lemaire d’Osse. Le dossier n’est pas abandonné mais décalé dans le temps. “Nous l’avons toujours sous le coude.” Cependant, son cours pour le mener à terme a changé suite à l’adoption de la réforme territoriale. Selon Charles Piquard, sa réussite passe- ra par le transfert de la compéten- ce scolaire à la nouvelle communauté de communes. “Conformément à la loi, on travaille sur la fusion des com- munautés de communesVaîte-Aigre- mont et Pays Baumois. Elle sera bien avancée d’ici la fin de l’année. La nouvelle collectivité prendra alors la compétence scolaire et à ce moment- là nous relancerons notre projet” détaille Charles Piquard. Ce ne sont plus les quatre villages du départ qui porteront le projet mais l’intercommunalité qui aura une vue d’ensemble des besoins scolaires sur son territoire. T.C.

“Tous les plans sont faits. Il faut compter 1,6 million d’euros pour un tel projet en sachant qu’on bénéfi- cie de subventions” remarque Charles Piquard. Mais voilà, l’Académie de Besançon vient de

“Tous les plans sont faits.”

Charles Piquard, le maire d’Osse, partie prenante dans ce dossier prend note et affirme que le projet n’est pas enterré.

L e 28 août, s’installera à l’Espace du Vaizot à Nancray le premier marché de producteurs. Les clients pourront faire leurs achats de 17 h 30 à 21 h 30 et il en sera ainsi le 4ème vendredi de chaque mois. Nancray fait partie des trois nou- velles communes du Grand Besançon avec Thise et Roche-lez-Beaupré qui s’apprêtent à accueillir un marché de producteurs. Il

aura lieu le 1 er samedi du mois à Thise de 8 h 30 à 12 heures à compter du 5 septembre, et le 3 ème same- di du mois, aux mêmes heures, à Roche-lez-Beau- pré dès le 19 septembre. Ces marchés réunissent des producteurs et artisans des métiers de bouche qui tra- vaillent des produits locaux : viande, volaille, charcute- rie, escargots, légumes, fruits, fromages… Ces ren- dez-vous conviviaux contri- buent à valoriser les circuits courts du producteur au consommateur. Ces marchés soutenus par l’Agglo sont désormais organisés dans six communes du Grand Besançon.

Des autres marchés à Thise et à Roche-lez- Beaupré.

Charles Piquard annonce qu’il faudra transférer la compétence scolaire à la nouvelle communauté de communes avant de relancer le projet.

Renseignements : 03 81 65 02 47

CHANTRANS Opposition au parc éolien Le vent de la polémique

souffle sur la commune

D ans un courrier adressé le 19 juin à la commune de Chan- trans, l’entreprise Intervent annonce aux élus “la reprise de projet de parc éolien” dont le déroule- ment avait été suspendu suite aux élec- tions municipales de mars 2014. La société de Mulhouse qui est spéciali- sée dans la promotion de ce type d’installation nous apprend même que la “demande de permis de construire devrait donc pouvoir être déposée d’ici la fin de l’année 2015” et “qu’avant le début des travaux, une réunion de chan- tier (…) sera faite localement.” Bref, si l’on en croit Intervent, le projet avan- ce bon train vers sa concrétisation. Les 450 habitants de Chantrans doivent donc se préparer à accueillir sur leur territoire quatre à six éoliennes d’une hauteur minimale de 138 mètres (aux- quels s’ajoutent des pales d’une qua- rantaine de mètres). Pourtant, depuis 2007 et les premiers contacts entre Intervent et la com- mune, l’enthousiasme est retombé. Le projet est contesté par une partie de la population et le doute s’est emparé du conseil municipal. Prudent, Léon Chantrans contre le projet de parc éolien. Le doute a fini par s’emparer de la municipalité. Depuis plusieurs mois, les voix s’élèvent à

Bole, l’actuel maire émet les plus grandes réserves sur la suite des opé- rations. “Ce n’est pas moi qui vais don- ner un permis de construire à un pro- jet dans lequel il y a tant d’incertitudes concernant la hauteur des éoliennes ou les incidences sonores par exemple” indique l’élu qui n’est visiblement pas sur la même longueur d’onde qu’Intervent. La commune a d’ailleurs pris un avocat qu’elle a chargé d’examiner le dossier dans les détails afin de déceler les ambiguïtés et éclai- rer les élus dans leur pri- se de décision.

tion circule contre le projet de parc éolien. Elle a déjà recueilli 120 signa- tures. “On espère en obtenir 150” annon- ce Michel Marmet. Ce défenseur de l’environnement assu- me son opposition à l’éolien, une éner- gie qu’il qualifie d’intermittente puisque la production d’électricité n’est pos- sible que lorsque le vent souffle. Selon lui, ce parc n’apportera que des désa- gréments à la commune de Chantrans et à ses habitants. “L’éolien génère des taxes, dont environ 15 % reviennent à la commune. C’est très peu comparé aux nuisances générées par les éoliennes” dit-il. Pour commencer, Michel Mar- met rappelle que ces machines pro- duisent des infrasons (des ondes sonores imperceptibles à l’oreille) qui ne seraient pas sans conséquences sur la santé. “Avec les éoliennes, le village sera moins attractif, les prix de l’immobilier vont baisser et les propriétaires risquent de se rebiffer si la valeur de leur patri- moine diminue” enchaîne l’opposant. Si la commune commence elle-même à douter de l’intérêt de ce parc éolien, il n’est pas certain qu’elle puisse se dégager du projet au stade de son avan- cée. En effet en 2009, le prédécesseur de Léon Bole a signé à Intervent une promesse de “laisser à bail” pour les terrains qui accueilleront les futures éoliennes. En étudiant le contrat,Michel Marmet a découvert que cette pro- messe était irrévocable pendant 30 ans. À cette difficulté s’en ajoute une

C’est par la détermina- tion de Michel Marmet, un habitant de Chantrans, que le doute vient remettre en cause ce pro- jet. Fondateur de l’association Hydra qu’il a créée en 1993 pour fai- re de l’initiation à l’environnement, il est parti en lutte contre ce projet de parc éolien armé d’une batterie d’arguments qui font mouche. À force de com- munication, Michel Mar- met qui a épluché le dos- sier, a fini par inverser la vapeur. Au printemps, il a organisé une réunion publique à ce sujet.Depuis trois semaines, une péti-

“Avec les éoliennes, le village sera moins attractif.”

La zone de développement éolien s’étend sur une centaine d’hectares aux portes de Chantrans.

autre pour la commune de Chantrans. Une grande partie des terrains com- munaux pris dans le parc éolien est déjà louée par la municipalité à des agriculteurs. Réunis le 3 juillet, les membres de la coopérative agricole de Chantrans ont refusé à l’unanimité de céder au profit du parc éolien “tout ou partie du bail à ferme consenti par la commune” remarque Michel Marmet qui est un des membres de la société coopérative. En l’état, la commune aurait donc deux locataires pour les mêmes terrains. “Un bail ne peut être consenti que si le terrain est libre de tout engagement ce qui n’est pas le cas”

conclut l’opposant. Léon Bole qui ne souhaite pas com- muniquer dans les détails sur ce sujet est préoccupé par ce dossier. On com- prend mieux pourquoi lors du conseil municipal du 19 mai, le maire a sou- haité “devant la complexité du contrat, vu l’évolution et face aux incertitudes, prendre des précautions maximales” lit-on dans le compte rendu de séance. En s’appuyant sur un service juridique, le maire n’exclut pas, si nécessaire, de désengager Chantrans de ce dossier sans que cela ne coûte “1 euro” à la collectivité. T.C.

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