La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

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Réaction

Élisabeth Eychenne

“Quasiment tous les Francs-Comtois ont un travailleur frontalier dans leur famille” La directrice générale du Crédit Agricole Franche-Comté, une des quatre caisses composant le Crédit Agricole Financements Suisse, évoque la spécificité du public frontalier franc-comtois.

L a Presse Bisontine :Les résul- tats de ce premier observa- toire des frontaliers vous ont- ils surpris ? Élisabeth Eychenne : Oui dans la diversité des profils, des reve- nus et des diplômes selon où on se situe dans l’Arc jurassien. Si bien qu’il faut que les parte- naires comme les banques s’adaptent sans cesse à tous ces particularismes. En Franche- Comté peut-être plus qu’ailleurs on est sensible à la parité franc suisse-euro et c’est la valeur du franc suisse qui détermine l’activité et les investissements. C’est beaucoup plus sensible ici qu’à Genève par exemple qui est plus concernée par les mou- vements internationaux des monnaies. Ici nous sommes à quasiment 50 % des frontaliers

sur le secteur de l’horlogerie et du luxe, ce qui rend particuliè- rement sensible l’économie de régions comme Pontarlier ou Morteau. Ce secteur commen- ce à traverser quelques diffi- cultés, passagères on l’espère, ça impacte directement la ban- de frontalière française. À l’inverse, avec le mouvement de réindustrialisation que l’on

s’adapter la banque à cette spécifici- té frontalière ? E.E. : Quand la Banque Natio- nale Suisse a fait son annonce le 15 janvier du déplafonnement du franc suisse, dès midi il nous a fallu prendre les premières mesures parce les frontaliers venaient déjà avec leurs ques- tions. En une semaine nous avons réalisé 6 000 ventes à ter- me pour couvrir les salaires de nos clients. Le frontalier est un public très réactif mais para- doxalement pas toujours au cou- rant de ce qu’il doit faire. D’où la nécessité de leur proposer des services toujours plus proches de leur quotidien. L’étudemontre que beaucoup d’entre eux sor- tent encore leur argent de leur banque suisse pour le déposer dans leur banque française alors

Élisabeth Eychenne, directrice générale du Crédit Agricole de Franche-Comté.

et Delle par exemple où nous ne sommes pas encore assez pré- sents, d’où des projets comme la banque mobile (voir l’article en page suivante). Toute la dif- ficulté est de capter ce public. Beaucoup de gens viennent de l’extérieur et ne sont pas nos clients à la base. Et arrivés en bande frontalière ils n’ont per- sonne pour les orienter car en dehors de la région ce phéno- mène frontalier n’est pas connu. C’est la seule zone devises de toute l’Europe. De Paris, on n’est pas visible alors que pourtant en volume d’opérations traitées, nous avons ici une table des

que nous sommes à même de gérer ça pour eux. L.P.B. : C’est un public sur lequel une banque comme le Crédit Agricole a encore une marge de progression ? E.E. : Bien sûr. Le Crédit Agri- cole est déjà la banque d’un fron- talier sur deux.Nous avons entre 16 000 et 18 000 comptes pour 27 000 à 30 000 frontaliers francs-comtois. Le nombre de frontaliers qui ont aussi un compte au CréditAgricole Finan- cements Suisse est en constan- te augmentation, il y en a près de 3 000. Ceci dit, il y a des zones comme le secteur de Porrentruy

changes qui est la cinquième de France. C’est énorme comme position. Sur nos 130 agences en Franche-Comté, quasiment la moitié est concernée par le public frontalier. Une commu- ne comme Valdahon est désor- mais pour nous au cœur de la zone frontalière. Des opérations frontalières se font même jus- qu’à Besançon. Le phénomène frontalier couvre six de nos qua- torze directions commerciales. Aujourd’hui, quasiment tous les Francs-Comtois ont un tra- vailleur frontalier dans leur famille. Propos recueillis par J.-F.H.

observe depuis quelque temps, on peut penser que les besoins en termes de main- d’œuvre spéciali- sée d’un canton comme Neuchâtel continueront à augmenter.

“De Paris, on n’est pas visible.”

L.P.B. : Comment doit

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