La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

DÉPART

CIRCULATION Centre-ville

Remercié par le diocèse

La borne fait-elle effet ? Mise en place le 6 juillet pour garantir la sécurité des piétons et la quiétude des riverains, la borne rue de la

Daniel Mourey rend les clés de la cathédrale Le gardien de la cathédrale a été relevé de ses fonctions par le diocèse de Besançon. Il occupait cette fonction depuis 2006 et l’assumait avec plaisir.

L e diocèse de Besançon vient de remercier Daniel Mourey, le gar- dien de la cathédrale Saint-Jean. C’est à regret qu’il rend les clés de l’édifice religieux sur lequel il veillait depuis 2006. “Il semblerait que je n’aie plus le profil que l’Église attend des gens qui travaillent à son service” sup- pose le laïque, affecté par la décision du diocèse de ne pas renouveler son contrat. À 65 ans, ce retraité de l’industrie a donc été relevé de sa fonc- tion de gardien de la cathédrale qu’il s’était vu confier. Il a été prié par ailleurs de libérer l’appartement mis à sa dis- position rue Lecourbe dans le cadre de cet emploi. Dans l’urgence, il s’est mis en quête d’une solution de relogement qu’il vient de trouver dans un village de la périphérie de Besançon. Daniel Mourey quitte donc le centre- ville et sa cathédrale qui n’avait plus guère de secrets pour lui. Il en connais- sait les recoins, de la crypte à la char- pente du clocher. Chaque jour, il ouvrait la grande porte, et le soir il la refer- mait après s’être assuré que tout était en ordre. “Je me suis passionné pour ce monument et pour son histoire. Je ne suis pas historien, mais j’aime ce

patrimoine et les anecdotes qui y sont liées. J’ai découvert par exemple que dans ce genre d’édifice, les tailleurs de pierres y cachaient toujours un par- chemin ou un objet” remarque Daniel Mourey. Disponible, avenant, le sexagénaire était là lorsqu’il s’agissait par exemple d’accueillir les entreprises qui inter- venaient dans la rénovation de la cathé- drale, pour renseigner les visiteurs, ou pour préparer le lieu à l’occasion d’un concert. Il tourne la page sur une fonction qui l’aura occupé pendant presque une décennie.Mais Daniel Mourey va conti- nuer à “aller de l’avant” comme lui conseillait Monseigneur Lacrampe, l’ancien évêque de Besançon décédé en mai dernier dont il était proche. Il va mettre son énergie au service d’une association installée dans leHaut- Doubs qui se bat pour les enfants autistes. En 2010, il avait récolté 5 000 euros de fonds pour des enfants handicapés mentaux de Bistrita, une ville de Roumanie jumelée à Besan- çon. C’est à vélo qu’il était allé remettre la somme, après un périple de 2 000 kilomètres.

République empêche les automobilistes de circuler de 20 heures à 6 heures

du matin. Reste les voitures stationnées sur les trottoirs…

C e qui a précipité la création de cette borne rue de la Répu- blique à Besançon fut l’accident dont a été victime un piéton à l’angle de la Grande rue et de la rue de la Préfecture. Une voiture lancée à toute allure avait dévié de sa trajectoire pour percu- ter un individu marchant sur le trot- toir. Le maire de Besançon a deman- dé au service voirie d’agir. Afin de garantir l’apaisement des circulations et la qualité de vie des riverains dans le secteur réglemen- té, la municipalité a donc décidé la mise en place d’un contrôle d’accès par borne escamotable rue de la Répu- blique pour préserver l’accès du sec- teur réglementé aux seuls ayants droit. Elle a été mise en fonction lun- di 6 juillet à hauteur du n° 15 de la rue de la République et est équipée d’un système de reconnaissance de plaques d’immatriculation. Dans les faits, le poteau escamotable est baissé de 6 heures à 20 heures la journée et levé de 20 heures à 6 heures “Pour l’instant, nous avons peu de retour. Il faut dire que la pério- de était calme avec les vacances, témoigne Marie Zehaf, adjointe à la voirie. La borne doit permettre assu- rer sécurité et tranquillité. Elle a été mise en place de façon à ce qu’elle n’impacte pas l’hôtel Le Paris qui

Les automobilistes peuvent accéder au centre-ville de 6 heures à 20 heures en semaine et de 6 à 12 heures le samedi. Ensuite, une borne escamotable empêche le passage.

sionnels de la vente, la création de cette barricade n’est pas la solution : “Ce sont des bornes sur les trottoirs qu’il faut. Tous les jours, des voitures ou des camions se stationnent devant ma vitrine, ce qui oblige les clients à changer de trottoir…” commente le magasin de lingerie Ève Boutique situé 38, rue des Granges. La mai- rie a bien peint une ligne jaune devant la vitrine, mais rien n’y fait. Les riverains de la Grande rue ont pu, de leur côté, mesurer la baisse du trafic. Et avec lui la diminution d’automobilistes avides de montrer leur rutilante voiture place du 8-Sep- tembre. La mairie de Besançon n’exclut pas de revoir les horaires d’abaissement ou de montée de la borne. La pié- tonnisation du centre est peut-être en marche.

possède un parking ici. Un panneau en anglais et en allemand a été ins- tallé pour expliquer aux touristes.” Le samedi après-midi, la borne est baissée : “Nous n’avons pas eu de

soucis avec les mariages cet été” com- mente l’adjointe. Dans l’ensemble, les commerçants ne trou- vent rien à redire : “Nous avons peu de retour. Certains com- merçants auraient même souhaité que cette borne soit bais- sée la journée pour favoriser les piétons” témoigne l’Union des Commerçants de Besançon. Pour d’autres profes-

De la quiétude pour les riverains.

Lors de la mes- se du 26 juillet, Daniel Mourey a fait ses adieux à l’assemblée. Un nouveau gar- dien doit être nommé à sa place.

SANTÉ

La guerre en Irak Un robot à l’hôpital Le C.H.U. de Besançon s’est doté du robot Da Vinci. Cette plateforme de chirurgie robotique unique en Franche-Comté a déjà réalisé plus de 150 interventions depuis son installation.

S a manipulation paraît aussi aisée qu’un jeu vidéo. Les doigts du chi- rurgiens s’insèrent dans une espèce de joystick et le pra- ticien suit ses gestes sur un écran disposé devant ses yeux. “Ce que fait notre main, le robot l’exécute avec une précision hors du commun” résume le profes- seur François Kleinclauss, chi- rurgien urologue. Une double caméra apporte une vision agrandie, en haute définition et en trois dimensions du champ opératoire. Intérêt supplémen- taire : la transmission mécani- sée des gestes supprime tout risque de tremblement. Le robot chirurgical Da Vinci sait tout faire, ou presque. Mais c’est le chirurgien qui reste maître des

opérations. Avec ses quatre bras articulés, Da Vinci dispose de sept degrés de liberté demouvements, contre cinq pour la main de l’homme. Ce robot dernière génération qui a coûté la bagatelle de 2,5 mil- lions d’euros est le seul de la région à disposer d’une seconde console de commandes afin d’assurer la formation des futurs chirurgiens. “C’est un appareil américain dont les premiers déve- loppements avaient été faits pen- dant la guerre en Irak pour effec- tuer des opérations sur le front” ajoute le praticien. Ce robot per- met de pratiquer une chirurgie mini-invasive, provoquant une cicatrice quasiment invisible et une douleur très atténuée. “On a aussi moins de risques

L’exemple de la prostate H istoriquement, la chirurgie robotique sʼest développée grâce aux gains qualitatifs observés dans le cadre des opé- rations du cancer de la prostate. Lʼassistance robotique améliore les résultats fonctionnels et limi- te lʼincontinence et lʼimpuissance. Ce gain qualitatif explique quʼen 2012, 90 % des prostatectomies totales ont été réalisées par chi- rurgie robot-assistée aux États- Unis et environ 50 % en France.

L’urologue François Kleinclauss à côté du robot Da Vinci.

d’hémorragie” ajoute le spécia- liste. Depuis son arrivée il y a un an au sein du C.H.U. bisontin, Da Vinci a été utilisé plus de 150 fois, essentiellement en urolo- gie (cancers de la prostate pour l’essentiel) et en gynécologie. Le

robot a également permis de favoriser les prélèvements d’organes sur sujets vivants. “Nous en avons réalisé 8 depuis le début de l’année. Cette tech- nique encourage les patients d’aller au bout car ils ressentent moins de douleur.”

Ce robot qui représente selon les praticiens bisontins “l’étape ultime de la chirurgie mini-inva- sive” permettra aussi au C.H.U. d’attirer, de former et de fidéli- ser les chirurgiens de demain à Besançon. J.-F.H.

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