La Presse Bisontine 168 - Septembre 2015

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 168 - Septembre 2015

L e c h if f re

ARCHÉOLOGIE Des épingles sur le linceul Trésors médiévaux dans le sous-sol bisontin Des opérations archéologiques menées dans la crypte de l’église Notre-Dame de Besançon (rue Mégevand) ont livré des informations inédites. Trois squelettes, sans doute du XIII ème siècle, ont été mis à jour. Les recherches se poursuivent.

183

de l’année, 176 entreprises avaient alors fait l’objet d’une procédure collective, 62 avaient été placées en redressement judiciaire et 96 en liquidation. Par ailleurs, en août, le Tribu- nal de Commerce de Besançon a établi sa première procédure de rétablissement profession- nel qui s’applique aux très petites entreprises. Il s’agit d’une forme déguisée de liqui- dation puisqu’au terme de la procédure, l’entreprise dispa- raît et la dette est effacée.

E ntre janvier et juillet 2015, 183 entreprises ont fait l’objet d’une procédure col- lective selon les statistiques du Tribunal de Commerce de Besançon. 86 d’entre elles ont été placées en redressement judiciaire et 82 en liquidation. Un chiffre en augmenta-

L ionel Estavoyer n’en croit pas ses yeux. Chargé du patri- moine à la Ville de Besançon, il découvre au fur et à mesu- re que les archéologues bison- tins grattent le sol une sépulturemédié- vale. Deux squelettes allongés apparaissent, entourés par d’épaismurs de pierre. Un autre crâne sort de la paroi. “Il y a encore quelques années, cette crypte était un capharnaüm qui servait de débarras…On a bien fait de

tout enlever” se réjouit le conservateur de la Ville de Besançon. Jadis utilisée par les scouts de Fran- ce, la crypte de l’église Notre-Dame de Besançon située au 28, rue Mégevand (à côté de la faculté des lettres) a dévoi- lé des secrets inespérés “tant par l’étude de sesmurs que par son sous-sol” ,indique Marie-Laure Bassi,archéologue àBesan- çon. Ces travaux ont été menés en col- laboration avec l’Université de Franche- Comté et la Ville dans le cadre d’un

programme de recherche portant sur la “topographie chrétienne de Besan- çon (IV ème -XI ème siècle)”. Les travaux à Notre-Dame ont débu- té en avril. La terre a commencé à livrer ses premiers secrets. “La date de construction de l’église peut être déter- minée grâce à l’archéologie du bâti” précise l’archéologue. Il faut dire que la période médiévale a été délaissée par la recherche, bien que les vestiges soient encore préservés. Les scientifiques savaient, par sonda- ge, qu’ils allaient découvrir des choses. Ils ont trouvé trois corps, de deux adultes et d’un enfant. Si les corps doivent être encore examinés pour connaître leur sexe, ils dateraient du XIII ème siècle. “C’est une page importante de l’histoire de Besançon car nous avons peu d’éléments sur cette époque alors que nous en possédons davantage sur l’Antiquité. Cela permet de révéler un pan méconnu de l’église Notre-Dame, du monastère médiéval auquel elle appartenait et du quartier antique qui précédait ce complexe religieux” rap- porte l’archéologue. Ces squelettes sont probablement ceux de paroissiens. Des épingles en métal, pour accrocher le linceul recouvrant le corps des défunts, ont été mises à jour. Ces travaux per- mettront de mieux définir l’évolution de ce quartier en lien avec les histo- riens médiévistes. Des élèves en troi- sième année d’histoire ont participé à ces fouilles avec la cellule d’archéologie de Besançon. Un travail minutieux. Simon, Méla- nie, Marie-Laure, Josserand, ont par exemple enlevé les 992 pavés sur 6 m 2 qu’ils ont préalablement notés pour

tion comparé à lamême période en 2014. Sur les six premiers mois

Un crâne, datant de l’époque médiévale (XIII ème siècle).

les replacer au même endroit. Pour une fois, ils ont pu travailler sans la contrainte du temps horaire et dans un lieu “fossilisé”, c’est-à-dire qu’il a peu changé au cours des siècles. D’autres lieux ont été explorés par l’Université et la Ville avec une pros- pection géophysique radar à la Cita- delle pour trouver des traces de l’ancienne église Saint-Étienne, édifi- ce démantelé par Vauban et totale- ment méconnu. Des méthodes de numé- risation 3D sont utilisées par le service d’archéologie préventive et le labora-

toire Chrono-environnement de Besan- çon. Les compétences jointes permet- tront de découvrir tout un pan mécon- nu de l’histoire médiévale bisontine. Il arrive aussi que les découvertes soient fortuites durant des chantiers comme ce fut le cas cet été lors de la création d’un mur anti-crue non loin du F.R.A.C. de Franche-Comté. Le pro- gramme collectif intitulé “Vesontio Christiana” IV ème -XI ème siècle est enga- gé pour trois ans. De nouvelles décou- vertes sont à prévoir… E.Ch.

Des archéologues et étudiants bisontins fouillent le sol de la crypte de l’église Notre-Dame à Besançon.

COMMERCE

Centre-ville Les locaux de Camponovo - presque - vendus

Les bâtiments de l’ancienne librairie auraient enfin trouvé preneur. La transaction est en cours de finalisation. Et la F.N.A.C. envisagerait de s’installer aux Galeries Lafayette.

S itués à l’angle de la Grande rue et de la rue Jean-Jacques Rousseau au centre- ville de Besançon, les anciens locaux de la librairie Camponovo, vides depuis 2012, sont en passe d’être vendus à un consortium d’investisseurs. Selon nos informations, les négo- ciations sont bien avancées et le compromis de vente a été signé. Il resterait néanmoins à purger les conditions suspen- sives pour finaliser la transac- tion dont on ne connaît pas le montant. La mairie suit de près ce dos- sier dans lequel elle a donné un certain nombre de directives pour que la valorisation future de cet ensemble immobilier, idéa- lement situé, se fasse dans l’intérêt du centre-ville. “Il a été demandé aux investisseurs de

engager pour aménager le site. La F.N.A.C. étudierait désor- mais la possibilité d’investir un espace… aux Galeries Lafayet- te. Attendons de voir, car si l’enseigne avait eu la volonté farouche de s’implanter à Besan- çon percevant le potentiel com- mercial de la ville, elle l’aurait fait depuis longtemps. F.N.A.C. ou pas, l’important aujourd’hui est que les locaux de l’ancienne librairie ne res- tent pas en friche plus long- temps pour l’image de la Boucle. On sait d’ores et déjà que les quatre niveaux qu’occupait Cam- ponovo (2 500 mètres carrés), ne seront pas réservés à de l’activité commerciale. Seul le rez-de-chaussée le sera. Il est prévu d’aménager des bureaux et des appartements dans les étages. T.C.

ne pas implanter à cet endroit une banque, une mutuelle, où une assurance” indiquent les services de la mairie. Toutefois, le rez-de-chaussée de l’ancienne librairie restera dédié à une acti- vité commerciale. “Il aura pro- bablement vocation à accueillir du prêt-à-porter” précise enco- re la municipalité. On apprend

au passage que la F.N.A.C. (le ser- pent de mer com- mercial de Besan- çon) aurait envisagé de s’installer dans les murs de Cam- ponovo. Mais l’enseigne aurait finalement aban- donné l’idée au regard des inves- tissements trop importants à

Pas de banque, pas de mutuelle, pas d’assurance.

Seul le rez-de-chaussée du bâtiment conservera une activité commerciale.

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