La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

36 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015

L’ÉLU DU MOIS

Pascal Curie, conseiller municipal délégué

Du boulot, parce qu’il le veut bien Il est entré au parti socialiste il y a dix ans. En 2014, la vie du militant Pascal Curie a pris une nouvelle dimension puisqu’il a été élu au conseil municipal de Besançon dans la majorité. Il est aussi vice-président de l’Agglo et président de Grand Besançon Habitat. Bref, beaucoup de boulot, mais il aime ça.

P ascal Curie s’est instal- lé dans la vie avant de s’engager en politique. Il a donné priorité à sa famille et à son métier d’enseignant. Agrégé en ingé- nierie mécanique, ce papa de trois filles exerce au lycée Édouard- Belin à Vesoul en B.T.S. concep- tion et réalisation de systèmes automatiques. Les années ont passé, les enfants ont grandi, il était temps pour ce Bisontin de 51 ans et déjà trois fois grand- père, de s’investir dans la chose publique. Mais son engagement s’est fait progressivement. Sympathisant de gauche, il a commencé par par- ticiper aux campagnes électo- rales de l’ancien maire de Besan- çon Robert Schwint, jusqu’à ce jour du 21 avril 2002. “J’ai été marqué par le résultat du pre- mier tour de l’élection présiden- tielle et la défaite de Lionel Jos- pin. Cela m’a surpris car je trouvais qu’en tant que Premier ministre, il n’avait pas un mau- vais bilan” se souvient Pascal Curie. Ce printemps-là, la gauche

sera sonnée par le verdict des urnes qui la disqualifiait, alors que le F.N. se retrouvait pour la première fois de son histoire au second tour de la présidentielle. Cet événement politique va pous- ser l’enseignant à s’engager plus franchement. “Je n’avais jamais franchi le pas de l’adhésion au P.S. Je l’ai fait en 2005.” Cela fait dix ans maintenant que Pascal Curie œuvre au sein de la section locale du Parti Socia- liste où il a pris des responsabi- lités en intégrant le bureau en 2008 et 2012. Ce rôle de mili- tant, il l’a pris à bras-le-corps car

il ne fait jamais les choses à moitié. Une manière d’être qu’il avait déjà lorsqu’il était impliqué dans le milieu associatif local, tant au sein du club de gymnastique où ses filles étaient licenciées, que dans les centres de vacances où il a long- temps fait de l’animation.

“Aller à la rencontre des gens.”

Pascal Curie : “On ne se rend plus compte de la chance que nous avons de vivre en démocratie.”

Sa vie de militant a pris une nouvelle tournure en 2014. Il a été investi par son parti pour être sur la liste de Jean- Louis Fousseret. Il était en 35 ème place

et donc en position éligible. “J’avais déjà posé ma candida- ture en 2008, mais je n’avais pas été retenu ce qui ne m’a pas empê- ché de faire campagne pour le maire” précise Pascal Curie, heu- reux d’avoir pris place, cette fois- ci, à bord du train municipal. En intégrant lamajorité enmars dernier, il a hérité de la déléga- tion Musées, RéseauVauban, et Maisons d’écrivains. Une fonc- tion qui est éloignée de l’ingénierie mécanique dont il a l’habitude, mais dans laquelle il prend ses marques petit à petit en y accordant le temps néces- saire. Ce n’est pas tout. Il a endossé également la fonction de 6 ème vice-président du Grand Besançon en charge de la pros- pective, de l’aménagement et de la stratégie du territoire. Dans ce cadre-là, il travaille notam- ment sur les relations avec la Suisse.Avec cela, le maire Jean- Louis Fousseret lui a proposé la fonction bénévole de président de Grand Besançon Habitat (G.B.H.). Bref, le nouvel élu a matière à s’occuper. “Je l’avoue, je n’ai plus beaucoup de soirées libres en semaine confie-t-il, mais je le veux bien !” Pascal Curie étudie les dossiers dont il a la charge en même temps qu’il découvre le fonc- tionnement de la municipalité. “L’élu n’est pas seul. Il s’appuie sur des services. J’y ai d’ailleurs découvert, autant à la ville qu’à l’Agglo, des gens efficaces et de qualité. Mais il faut que l’élu s’implique pour que cela fonc- tionne. C’est véritablement un travail d’équipe et c’est ce qui m’intéresse. Je crois beaucoup au travail collectif et à l’intérêt collectif.Mais tout le monde n’est pas comme cela, y compris dans le milieu politique.” Le conseiller municipal délégué n’est pas surpris du temps pas- sé à la mairie ou à l’Agglo. Sa tante, Marguerite Vieille-Mar-

chiset, qui fut première adjointe de Robert Schwint, ainsi que Jean- Jacques Démonet, ancien conseiller municipal, l’avaient prévenu. Un des mots-clefs de son mandat est la proximité. Fidèle à ses habi- tudes, l’élu ne lâche pas le ter- rain. Il va au contact de ses conci- toyens. “Dans ma délégation, je vais à la rencontre des associa- tions, y compris des plus petites lorsqu’elles organisent une mani- festation. C’est une manière de reconnaître leur travail et leur implication dans la vie de la vil- le.” Ce contact avec les gens, Pascal Curie l’éprouve également dans le cadre de sa mission à G.B.H. “Je tiens beaucoup à ce que l’on soit proche de nos locataires” même s’ils ont parfois tendance à lui fai- re part de reproches. Il écoute, note, échange, explique souvent, et réfléchit aux améliorations à apporter. Ce travail, il le mène avec Yves Daouze, directeur de Grand Besançon Habitat avec qui il a entrepris de réorganiser ce service pour le rapprocher des locataires. “C’est mon rôle d’aller à la rencontre des gens. Chaque mois, nous allons dans les quar- tiers avec G.B.H. Ce qui m’intéresse, c’est de travailler sur des projets et pas seulement de faire de la poli- tique” insiste Pascal Curie. L’élu a aménagé son emploi du temps d’enseignant pour pouvoir mener de front ses différentes obli- gations. Il prend part à la vie citoyenne de Besançon. Une impli- cation qui pourrait servir d’exemple à une époque où la société verse dans l’individualisme au point que les Français sont de plus en plus nombreux à s’abstenir d’aller voter. “On ne se rend plus comp- te de la chance que nous avons de vivre en démocratie et de pouvoir exprimer nos opinions” regrette l’élu. Espérons que les électeurs feront preuve d’un regain d’intérêt pour les prochains scrutins. T.C.

Bio express Âge, 51 ans 1985 : démarre une carrière d’enseignant au Lycée Jules-Haag en microtechniques. Pascal Curie est microtechnicien de formation. Il passe deux ans à Cachan. 1991 : Il entre au lycée Belin à Vesoul et contribue à créer le B.T.S. conception et réalisation de systèmes automatiques. 1993 : Il décroche l’agrégation 1995 : Il commence à militer au P.S. 2005 : Il prend sa carte au P.S. 2014 : Il est élu au conseil municipal de Besançon

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