La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015

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ÉLECTIONS DÉPARTEMENTALES : TOP DÉPART

Les 22 et 29 mars les électeurs sont appelés aux urnes pour désigner les futurs conseillers départementaux. À quelques jours du scrutin, on redoute, à gauche comme à droite, que le F.N. crée la surprise dans le Grand Besançon. Autre incertitude : la gauche pourra-t-elle conserver sa majorité ?

Un homme, une femme : vos futurs élus Élections De 4 à 7 listes à Besançon C’est un binôme homme-femme que les électeurs sont appelés à choisir les 22 et 29 mars. Dans le Grand Besançon où la gauche est majoritaire, le F.N. pourrait bien jouer les trouble-fête. Décryptage et mode d’emploi.

bien faire basculer le Département du Doubs en décrochant au moins 10 des 19 cantons du Doubs, la gauche va ten- ter de sauver sa majorité. “L’élection sera très difficile, mais elle n’est pas perdue” résume l’entourage de Claude Jeannerot. Dans ce contexte, le F.N. qui peut se maintenir au second tour dans plusieurs cantons sensibles, notam- ment du côté de Montbéliard et du Doubs central, risque bien de jouer encore une fois les arbitres. J.-F.H. Pour être élu au premier tour, le binô- me doit obtenir au moins la majorité des voix (soit plus de 50%) et un nombre de suffrages égal à au moins 25 % des électeurs inscrits. Si aucun binôme nʼest élu au premier tour, on procède à un deuxième tour et ce sont les deux binômes arrivés en tête qui se main- tiennent. Les autres binômes peuvent se maintenir uniquement sʼils ont obte- nu un nombre de suffrages égal à 12,5% des électeurs inscrits. Et le binôme obtenant le plus de voix au second tour est élu. À nouveau scrutin, nouvelles règles P lusieurs changements sont à noter pour ce scrutin des 22 et 29 mars. Dʼabord on ne parle plus dʼélections cantonales et de Conseil général mais dʼélections dépar- tementales et de Conseil départe- mental. Ensuite, la grande nouveau- té de ces élections nouvelle formule, cʼest lʼélection dʼun binôme homme- femme dans chaque canton. Le Doubs comprenait jusquʼici 35 can- tons, donc 35 élus, conseillers géné- raux. À partir de ce scrutin de mars 2015, le nombre de cantons dans le Doubs a été réduit à 19, mais le nombre dʼélus ne sera pas inférieur car dans chaque canton, deux candidats seront élus, deux par canton, soit 38 conseillers départementaux.

La stratégie F.N. Les candidats ne parlent pas. Ils laissent le soin à leur chef de file Sophie Montel d’assurer le service après-vente de leur campagne. Florilège. S amedi 7 mars, les 19 binômes du Front national candidats aux dépar- tementales dans le Doubs avaient rendez-vous dans un hôtel à Besançon pour participer à la conférence de pres- se de présentation. Bien quʼelle ne soit pas candidate, cʼest Sophie Montel qui parle. “Elle a tout dit. Rien à ajouter” se retranche une candidate sur le canton de Besançon 3 à la fin du discours. Lʼélue régionale et européenne affiche les objectifs : “On espère entre 3 et 4 binômes élus” lâche Sophie Montel. Les cantons de Montbéliard, Audincourt, Bavans, Baume-les-Dames sont visés. Elle surfe sur son score aux dernières législatives àAudincourt et sur lʼactualité : “Il y a des choses inquiétantes, la laï- cité est bafouée lorsque jʼentends le Parti égalité justice proposer lʼAïd com- me jour férié…” Elle met dans le même panier droite et gauche : “Ils votent à 95 % les mêmes choses au Départe- ment. Il nʼy a pas dʼopposition.” Le pro- gramme du F.N. : contrôler lʼoctroi du R.S.A., sécuriser les collèges, les per- sonnes âgées… Plusieurs candidats F.N. ont des liens de parenté, preuve que les listes nʼont pas toujours été simples à boucler. Par exemple, Philippe Mougin, sa femme et sa fille sont candidats. Sophie Mon- tel répond : “Cela prouve que nous sommes tous atteints par le virus F.N.” No comment.

P our l’instant, la gauche est lar- gement majoritaire au Conseil général du Doubs avec 22 élus sur les 35 conseillers généraux. Sur ces 22 élus, 14 ne se représentent pas. Avec 19 binômes à élire, les jeux sont très ouverts.ÀBesançon, la gauche détient pour l’instant tous les sièges avec les élus sortants suivants : Lotfi Saïd, Vincent Fuster, Claude Jeanne- rot, Yves-Michel Dahoui, Claude Girard et Patricia Olivarès. Idempour le Grand Besançon avec les sièges détenus par Claude Dallavalle à Roulans, Gérard Galliot à Audeux, Jacques Breuil à Quingey et Philippe Beluche à Mar- chaux. Seule exception dans ce pré- imètre rose, avec l’U.M.P. Annick Jac- quemet, élue sur le canton de

Boussières. La donne va complètement changer fin mars avec la refonte complète de la car- te électorale. Tous les nouveaux can- tons bisontins débordent désormais sur les communes de la périphérie et

bien emporter au moins trois des six nouveaux cantons bisontins. En péri- phérie, il paraît compliqué pour la gauche d’enlever le nouveau canton de Baume-les-Dames, encore plus com- pliqué de bouter Annick Jacquemet hors du nouveau canton de Saint-Vit où elle compte bien rempiler. En ville, la donne se complique également pour la gauche bisontine qui part divisée, avec notamment des listes Front de Gauche et Parti communiste et deux autres menées par le Parti de Gauche. Les Verts, eux, se contenteront d’une tête de liste dans un des six cantons bisontins suite à l’accord a minima trouvé avec les socialistes. Parmi les élus sortants, à droite com- me à gauche, plusieurs tenteront de conquérir un nouveau mandat de conseiller départemental. En premier lieu le président sortant du Conseil général qui tentera de sauver son siè- ge sur le nouveau canton de Besançon- 6. Il y aura aussi Vincent Fuster sur Besançon-2, Gérard Galliot sur Besan- çon-1, Lotfi Saïd,“délocalisé” sur Besan- çon-4 etYves-Michel Dahoui sur Besan- çon-5. Dans le Grand Besançon, Claude Dallavalle et Danièle Nevers tenteront d’être réélus sur le nouveau canton de Baume-les-Dames et pour la droite Annick Jacquemet à Saint-Vit. Comme partout ailleurs dans le Doubs, le FrontNational sera présent dans tous les cantons duGrandBesançon,suivant une stratégie immuable : la discrétion. Moins les candidatsF.N.parlent etmieux le parti se porte. Pour preuve, aucun meeting des candidats F.N. n’a été pro- grammé avant le scrutin. Dans ce contexte où toute l’organisation habituelle est chamboulée, le scrutin départemental est particulièrement ouvert cette année. La droite espère

ceux de la couronne ont éga- lement été reconfigurés. Dans ce nouveau contexte, la réforme voulue par la gauche pourrait bien se retourner contre elle. “Nous comptons bien enlever les six cantons bisontins” lan- ce dans un optimisme un peu béat un des leaders de la droite bisontine, lui-même candidat. Plus raisonna- blement, la droite pourrait

“Nous comptons bien enlever les six cantons bison- tins”

Un des principaux enjeux de ce scrutin : Claude Jeanne- rot sera-t-il en mesure de conserver sa majorité ? (photo archive L.P.B.).

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