La Presse Bisontine 162 - Février 2015

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 162 - Février 2015

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PARKINGS, TRANSPORTS… COUP DE MASSUE SUR LES TARIFS

Augmentation des tarifs : l’amère pilule de la rentrée Polémique Un vif débat Pour certains services municipaux, les augmentations dépassent les 7 %. Stationnement, transport, cantine, eau… En ces temps de vaches maigres, rien n’est épargné. L’augmentation du ticket de tram et de bus à Besançon conjuguée à celle du tarif des parkings, ainsi que la révision du prix des cantines et du réajustement d’autres tarifs municipaux donnent un goût amer aux Bisontins en ce début d’année 2015. L’opposition municipale dénonce unanimement la méthode. Même l’eau augmente

cussion avec un an de retard du passa- ge d’uneT.V.A.De 7 à 10%.Michel Loyat, le vice-président de l’Agglo chargé des transports estime qu’il “ne s’agit pas d’une recette supplémentaire pour la C.A.G.B. Cette hausse, de par le princi- pe même de la T.V.A., se répercute sur l’usager, comme le montre cette même répercussion dans les autres agglomé- rations. En raison des perturbations occasionnées par le chantier du tram- way, la hausse de la T.V.A. n’a pas été appliquée dès le 1er janvier 2014 mais a été, de ce fait, supportée par le budget de laC.A.G.B.àhauteur de 350 000 euros” justifie l’élu. L’évolution moyenne de la gamme tarifaire est donc de 3 %. Pour les abonnements, elle est de 2,74 %, sachant que “80 % des utilisateurs de Ginko sont des abonnés” indique l’Agglo. Concernant la hausse du stationnement, elle est encore plus brutale :près de 18% pour une heure de stationnement qui passe d’1,20 à 1,40 euro. Justification du maire : “On est moins cher que bien d’autres villes. Certains parkings com- meMarché Beaux-Arts n’avaient jamais augmenté. On a sans doute eu le tort de ne pas augmenter un petit peu tous les ans.” Besançon dispose de 22 places de stationnement payantes pour 1 000habi- tants, alors que Dijon en a 27 pour 1 000 habitants. Et selon Marie Zehaf, l’adjointe bisontine à la voirie, “30%des usagers qui trouvent une place payante ne payent rien parce qu’ils restent moins d’une heure, délai à partir duquel les places en parking d’ouvrage deviennent

payantes.” Le stationne- ment payant rapporte chaque année quelque 5millions d’euros àBesan- çon. Les nouveaux tarifs de la cantine sont un autre sujet de crispation. Pour les petits Bisontins dont les parents ont des revenus corrects, le coût du repas passe de 5,50 à 5,80 euros, soit une augmentation de 5,5 %, largement au-des- sus de l’inflation. Seules les familles plusmodestes voient leurs tarifs main- tenus et le choix est poli- tiquement assumé par la majoritémunicipale. Pour

tarifs pas pendant plusieurs années et l’année qui suit les élections, on aug- mente. Ce sont des méthodes d’un autre temps,ce n’est pas comme çaque j’envisage la politique” note Ludovic Fagaut. J.-F.H. vice des augmentations générales. Le prix du mètre cube dʼeau pour 2015 a été fixé à 1,01 euro hors taxes le mètre cube (sans lʼassainissement), soit une aug- mentation de 2 centimes par rap- port à 2014 (+ 2,02 %). La rede- vance assainissement, elle, passe à 0,97 euro hors taxes le m3, soit une augmentation de 3 centimes par rapport à 2014 (+ 3,19 %), plus la T.V.A. Qui vient sʼajouter aux tarifs indiqués. Au final, facture type dʼeau et dʼassainissement à Besançon augmentera de 2,66 % en 2015 par rapport à 2014 (base 120 m³ toutes taxes et redevances comprises). R éputée pour le prix modique de son eau, la Ville de Besan- çon nʼa pas épargné ce ser-

C e n’est pas moins que “le déclin du centre-ville de Besançon” qu’annonce le MoDem Philip- pe Gonon en réagissant aux dif- férentes augmentations de tarifs déci- dées pour l’adoption du budget 2015 de laVille de Besançon et notamment celles liées au stationnement. En face, Jean- Louis Fousseret continue à affirmer que Besançon est “très peu chère par rap- port à d’autres villes.” Il faut dire que

les hausses concomitantes des tarifs du stationnement à Besançon, des trans- ports publics, bus et tram, ou encore des cantines ne passent pas inaperçues. Concernant les transports en commun d’abord, c’est la C.A.G.B. qui a décidé d’une hausse des tarifs.Ce sont les voya- geurs occasionnels qui sont les plus péna- lisés avec un ticket qui passe de 1,30 à 1,40 euro,soit une augmentation de plus de 7%,loin des 3% justifiés par la réper-

“Plus que les montants, c’est la méthode qui choque.”

Ludovic Fagaut,élu d’opposition, “Besan- çon est désormais, de loin, la ville où le ticket de cantine est le plus cher.” Pour appuyer ses propos par rapport au tarif de 5,80 euros, il donne les chiffres de villes comparables, pour le même quo- tient familial : “3,95 euros à Caen, 4,55 euros à Limoges, 3,18 euros à Nan- cy, 4,99 euros à Dijon, 3,67 euros à Per- pignan.” Et pour les plus bas revenus, tandis que Besançon fait payer le repas 1,50 euro, d’autres villes sont, là enco- re, bien en dessous : 0,38 euro à Caen, 1,08 euro àDijon,0,97 euro à Perpignan, 1 euro à Nancy et 0,49 euro à Orléans. Mais plus encore que lemontant du tic- ket de cantine, “c’est laméthode employée que nous dénonçons : on n’augmente les

Le prix du repas passe à 5,80 euros à Besançon. Il est de 3,95 à Caen, 4,99 euros à Dijon pour le même quotient familial (photo archive L.P.B.).

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