La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015

La Presse Bisontine n° 161 - Janvier 2015 L’ÉVÉNEMENT BESANÇON : LA CHASSE AUX DEALERS

Récemment dans le quartier des 408 à Besançon, demain ailleurs, les forces de Police déploient de gros moyens pour tenter d’enrayer les marchés souterrains. Effi- cace ? Ces opérations permettent de travailler en sécurité même si les dealers reprennent très vite leurs repères une fois les lieux quittés par les forces de l’ordre.

Les 408 figés après le déploiement de 54 policiers Sécurité Les forces de l’ordre en action Opération de police d’envergure menée dans le quartier de la Grette à

D ans le jargon, les policiers appellent cela “figer une situa- tion.” Mardi 25 novembre, 54 policiers, dont 34 C.R.S., ont investi le quartier des 408, réputé dif- ficile à contrôler. Ici, dès qu’une voi- ture des forces de l’ordre pénètre, elle est immédiatement repérée. Un geste de la part des guetteurs et ce petit monde spécialiste de la vente de stu- péfiants disparaît. Un jeu du chat et de la souris qui a donc tourné court le 25 novembre après l’intrusion massi- ve de policiers dans ce quartier à la

configuration d’un entonnoir, “mais ce n’est en aucun cas un lieu de non droit” tient à rappeler le commandant Jean- Pascal Reyes de la Police de Besançon. Pourtant, ici, un véritable marché sou- terrain de vente de stupéfiants s’opè- re. Arrivées en début d’après-midi, les forces de l’ordre ont rapidement inves- ti les entrées, halls et parkings de ce quartier jugé sensible. L’opération, ren- due possible grâce aux renforts de C.R.S., a permis de mettre la main sur environ 200 grammes de cocaïne trou- vés dans une batterie de boîtes aux lettres, ainsi qu’une carabine à plomb. Ce ne sont pas eux qui ont déniché les deux ballotins de stupéfiants mais le chien de la brigade cynophile de la gen- darmerie (basée à Valdahon) réquisi- tionné pour l’occasion. “Sans l’animal, nous ne pourrions pas investir toutes les barres. Il est rapide et marque l’ar- rêt dès qu’il sent des stupéfiants” témoigne un policier.“Seulement” deux bonbonnes de cocaïne ont été décou- vertes. 200 grammes, soit environ 12 000 euros de valeur marchande. Plus tôt, l’animal s’était rendu dans l’ascenseur, connu pour être un repai- re à caches. Le canidé a gratté, s’est excité…mais les forces de l’ordre n’ont rien trouvé. La cage d’ascenseur a été démontée et seulement quelques papiers servant d’emballage pour les barrettes de hachisch ont été retrou- vés. “Le chien ne sait pas faire la dif- férence entre 10 kg de haschich et 10

Besançon visant à perturber l’économie souterraine. La Police montre les muscles. Les trafiquants, eux, s’éclipsent… pour mieux revenir. De la cocaïne a été découverte.

De la cocaïne retrouvée dans une des boîtes à lettres, probablement jetée à l’arrivée de la Police.

auraient dû raser les murs : depuis les étages sont jetés divers objets visant à freiner la progression des forces de l’ordre.Du côté des habitants, ce déploie- ment ne plaît pas à tout le monde. Il y a cet habitant du second étage qui s’énerve. Trois garçons, pour le moins provocateurs, chambrent des policiers venus chercher mais qui peinent à trouver. Il y a aussi le commentaire de cet habitant sceptique : “Ils cherchent ici alors qu’il ne reste plus que 10 familles… Il n’y a plus rien dans ces appartements.” Une des barres va en effet être démolie par le bailleur social G.B.H. qui a fermé l’antenne qui le représentait après des actes de van- dalisme. E.Ch.

grammes” explique le gendarme maître de l’animal. Comparé au déploiement, le résultat est maigre. Mais il est “posi- tif” commentent en substance les forces de l’ordre. “Cette opération doit per- turber l’économie souterraine. Nous

profitons de la présen- ce de C.R.S. (jusqu’au 9 décembre) pour mener une série d’opé- rations sécurisées. Aujourd’hui, nous sommes ici à la Gret- te. Demain, nous serons ailleurs” dit le com- missaire divisionnai- re Benoît Desferet. Sans cette présence imposante, les policiers

“Aujourd’hui à la Grette, demain ailleurs.”

Déploiement d’envergure des forces de l’ordre dans le quartier de la Grette à Besançon. Les policiers contrôlent les entrées.

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