La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015

ÉCONOMIE 53

La Presse Bisontine n° 161 - Janvier 2015

INDUSTRIE

Dépollution d’un site

Le groupe I.M.I. est éco-responsable Le groupe industriel bisontin entreprend la

dépollution d’un de ses sites industriels situé à Charquemont dans le Haut-Doubs. Le chantier de plusieurs mois s’élève à 900 000 euros.

L’ activité de l’entreprise horlogèreBernardHaen- ni (B.H.) a été transfé- rée en Suisse en 2009. Cependant, la filiale du groupe français I.M.I. (IndustriesMicro- mécaniques Internationales) est toujours propriétaire de ses locaux à Charquemont. Les bâtiments sont vides depuis cinq ans, mais ils sont aussi pollués. Des traces de radium et de tri- tium, des produits à caractère radioactif, ont été relevées à cer- tains endroits de l’usine. Leur présence n’a rien de surprenant, puisque ces composants ont été longtemps utilisés pour leur pro- priété luminescente dans la fabri- cation des cadrans de montres qui étaient produits ici. “Nous avons découvert qu’il y avait du radium et du tritiumà l’occasion du déménagement de 2009.Nous n’en avions pas eu connaissan- ce avant” observeAntoineGérard, président du groupe I.M.I. Et pour cause, la présence de ces produits dans les locaux de Char-

du site. “J’ai toujours estimé que même si nous ne portions pas la responsabilité de cette pollution, il fallait rendre l’endroit propre. Cela fait partie de la démarche qualité que nous défendons au sein de notre organisation qui emploie 550 personnes. Ce dos- sier prend beaucoup d’énergie, mais si c’était à refaire, je pren- drais la même décision” insiste Antoine Gérard. En 2012, une première opéra- tiond’assainissement a étémenée dans la partie la plus récente des bâtiments. Il reste maintenant à décontaminer les locaux his- toriques les plus anciens.Ce chan- tier de plusieurs mois mené par une entreprise spécialisée va démarrer au printemps 2015. Le coût de l’opération avoisine les 900 000 euros ! Unmontant que la société B.H. ne supporte pas seule. Comme la pollution la plus importante est le fait d’une entre- prise qui a été placée en liqui- dation judiciaire, l’État en prend une partie à sa charge. “Nous avons travaillé en bonne intelli- gence avec les services compé- tents” reconnaîtAntoine Gérard. Une fois cette opération ache- vée, B.H. va pouvoir se séparer de cet ensemble immobilier de 3 500mètres carrés. Le bâtiment historique, vétuste, en ossature bois, sera détruit. En concerta- tion avec la mairie de Charque- mont, un parking ou un espace vert pourrait être aménagé à la place. Le reste des locaux va changer probablement de destination. L’ancien site industriel pourrait être transformé en logements. B.H. a actuellement des contacts avec des promoteurs.

Le bâtiment le plus ancien sera détruit une fois l’opération de dépollution terminée.

quemont est anté- rieure à l’acquisition de B.H. S.A.S. par le groupe I.M.I. La présence du radium date de l’époque de la sociétéÉlector qui a travaillé dans ces murs jusqu’en 1982, année de sa liqui- dation. L’entreprise B.H. n’est donc pas res- ponsable de la pol- lution au radium notamment. Néan- moins, la direction a décidé de procé- der à la dépollution

“Je prendrais la même décision.”

Antoine Gérard, président du groupe I.M.I. dont une de ses filiales est la société Bernard Haenni.

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