La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 161 - Janvier 2015 52

AUTOMOBILE

L’installation coûte 500 euros Moteur à eau : un Bisontin a déjà équipé 5 000 véhicules

Cette technique permet d’économiser en moyenne 1 litre de carburant aux 100 kilomètres et réduirait les émissions de polluants. Bisontin d’origine, Laurent Baltazar s’est lancé dans cette technique parfois décriée.

jamais eu de problème. Le système ne formera jamais un bloc de glace (il y a 50 % d’eau, 50 % d’air) et si un glaçon venait à se former, il fondra avec le réchauffement dumoteur.” Le moteur à eau semble couler de source… mais aucune grandemarque de véhicules ne l’a encore adopté. E.Ch. ne fonctionne quʼà lʼeau en disso- ciant les molécules dʼhydrogène et dʼoxygène mais dʼun moteur ther- mique auquel on ajoute de lʼeau pour améliorer la combustion. Le kit Éco- lʼeau injecte de lʼeau de pluie dans lʼair dégagé par le moteur, ce qui a pour effet de diluer la vapeur dʼeau. La température de combustion et les concentrations en oxygène sont ain- si réduites. Pour que lʼefficacité du procédé soit optimale, il faut que lʼair soit humide. Cʼest là quʼentre en jeu le réacteur-convecteur dont le but est de ne pas laisser le moteur aspi- rer lʼair sec mais aussi lʼair humide qui sera passé au préalable par le réservoir dʼeau de pluie (ou bulleur). Zoom Le fonctionnement D errière lʼappellation moteur à eau, il ne sʼagit pas dʼun moteur qui

Laurent Baltazar, Bisontin d’origine actuellement

L e prix de l’essence diminue à la pompe mais paradoxalement, le moteur à eau commercialisé par Laurent Baltazar ne connaît pas la panne sèche. Au contraire, son kit s’installant sur n’importe quel véhicu- le diesel ou essence monte en régime même s’il demeure marginal, car sou- vent décrié. La théorie du complot n’est en effet jamais très loin lorsque l’on par- le de moteur à eau, avec des études contradictoires qui se renvoient de conflits d’intérêts en discrédit. Le principe de moteur à eau existe pourtant depuis 1865.Et il fonctionne. “Comme je le répè- te souvent : il y a un tiers des personnes à qui j’en parle qui y croient, un autre tiers qui est curieux et les derniers qui

sont dans le déni, note l’entrepreneur. Je viens d’équiper une voiture Xantia. La personne qui a installé le “bulleur” a éco- nomisé en carburant et surtout la voi- ture a pu passer positivement le contrô- le technique au niveau de la pollution, ce qui lui avait été refusé avant l’installation de mon kit. Plus la voitu- re est en charge (lourde), plus les gains sont importants.” Il affirme que le gain moyen est de l’ordre de 20 % de carbu- rant. Et que l’économie de carburant est de 27 % à 130 km/h sur une Fiat Punto par exemple. En plus d’être économique, le moteur à eau dessiné et conçu par Laurent Bal- tazar, Bisontin d’origine désormais expa- trié à Brest, serait donc écologique. “J’avais au départ cette fibre éco- lo” rappelle l’homme âgé de 38 ans. En matière de technologie, il n’a rien inven- té. Lemoteur Panneton a déjà quelques années. Lui n’a fait que l’améliorer. Et tout roule. Un artisan basé à Tarcenay a équipé un de ses utilitaires, un Fiat Scudo. Il témoigne : “Tout marche et j’ai même davantage de reprise sur mon camion depuis” dit-il. Sur le site inter- net eco-leau.fr, d’autres commentaires expliquent comment un automobiliste est passé de 8 litres aux 100 km à 7 litres. Des avis qui ne sont pas bidons : “Lorsque j’étais installé à Besançon, les témoignages ont été vérifiés par la

installé à Brest, fait diminuer la consommation d’essence d’un véhicule grâce à de l’eau.

pient prévu à cet effet. Comment explique-t-on les gains en carburant ? “Je n’ai rien inventé. L’aviation utilise déjà ce procédé qui reprend un princi- pe simple : lorsqu’il fait frais et humi- de, votre moteur fonctionne bien mieux que lorsqu’il fait très chaud, et donc il consomme moins. Avec le kit, on prend l’air ambiant qui passe ensuite dans le bulleur.Il reproduit la condition du frais et humide (sans tirer sur la batterie)” , précise le gérant de Éco-l’eau. Quant aux effets néfastes que cela pour- rait induire sur les pistons, et lemoteur en général, Laurent Baltazar est caté- gorique : aucun moteur n’a serré suite à l’installation. Les mauvaises langues diront que le froid bisontin pourrait avoir raison du réservoir à eau. “Faux, répond l’entrepreneur. Je l’ai déjà testé durant cinq ans à Besançon et je n’ai

D.G.C.C.R.F. (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes)” argumente le vendeur histoire de crédibiliser son produit. Mais diable, pourquoi n’y avoir pas pen- sé plus tôt ? Et pourquoi est-ce encore si peu démocratisé ? “Le nerf de la guer- re, c’est la publicité. Les kits que je vends le sont grâce au site Internet et au bouche

à oreille.” Concrètement, il faut environ quelques heures pour installer l’équipement sur la voitu- re, pour 500 euros.En 2 ans d’utilisation à raison de 20 000 kmpar an (pour une consommation de 5 litres aux 100 km), l’appareil est amorti. Pour le faire fonc- tionner, rien de plus simple. Il suffit d’ouvrir le capot et de verser l’eau dans le réci-

“L’aviation utilise le procédé.”

Renseignements : www.eco-leau.fr

L’emplacement pour le diffuseur.

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