La Presse Bisontine 161 - Janvier 2015

bébés sont ainsi nés (soit 0,61 bébé au kilomètre carré, et 2,5 bébés par donneur). Pendant cette période, près de 1 700 couples se sont adressés au C.E.C.O.S dont un quart pour avoir une deuxième voire une troisième grossesse. «Parler de masturbation dans les années soixante, c’était inimaginable. Et puis, est venue cette prise de conscience de l’in- fertilité. De là est né le centre d’études et de conservation des œufs et du sperme de Besançon (C.E.C.O.S), l’un des premiers en France » se souvenait dans notre édi- tion de janvier 2014, le professeur Jean- Luc Bresson, spécialiste de la génétique et de la reproduction du C.H.R.U. de Besançon. Les mentalités ont changé avec le temps, mais le don de sperme est plus que jamais d’actualité. « Lorsque les couples ne peuvent pas avoir d’en- fant, c’est dans un tiers des cas la cause du mari, un tiers la femme et dans un tiers des cas les deux. »Malheureusement le nombre de donneurs est insuffisant. En 2014 l’entreprise Mantion a achevé un vaste programme de modernisation à Besançon. L’équipementier de la rue Gay-Lussac, spécialisé dans les systèmes coulissants, a restructuré son site de production. « Nous avons profondé- ment réorganisé nos bâtiments dont la surface utile passe de 16 500 à 20 500 m 2  » détaillait dans notre édition de l’été Denis Schnoebelen, le président de la S.A.S. Mantion, société dont l’histoire remonte à 1920. En augmen- tant sa surface, l’industriel a pu élargir son champ d’activité et l’ouvrir à de nouvelles productions comme celle des portes à galandage (entre cloisons) et bientôt celle des cloisonnements en verre. L’entreprise bisontine, qui reste un des fleurons du patrimoine industriel local, emploie 110 personnes pour un chiffre d’affaires qui avoisine les 35 millions d’euros. Avec ses filiales en Pologne, en Allemagne et des bureaux de représen- tation à Bombay et à Dubaï, Mantion distribue ses produits dans plus de 60 pays. Mais l’entreprise réalise 80 % de son activité en France. Au milieu du flot de véhicules qui circu- lent sur l’A 36, le personnel de la société d’autoroute A.P.R.R (Autoroutes Paris- Rhin-Rhône) est sur le qui-vive pour sécuriser, entretenir et gérer le réseau. Lorsqu’ils racontent « leur » autoroute, ces hommes et ces femmes qui intervien- nent sur la voie rapide parfois au péril de leur vie, ont en mémoire des anecdotes qu’ils puisent dans l’histoire de ce grand livre à ciel ouvert. « Une caravane qui s’ouvre, c’est émotionnellement bizarre, rapportait Yannick Genisson, car on retrouve toute la vie de la famille sur la route, jusqu’aux poupées des enfants » expliquait le responsable viabilité et sécurité. Pour son édition de l’été, la rédaction de La Presse Bisontine a suivi ces professionnels dans leur quo- tidien à l’heure du grand chassé-croisé des vacanciers. Ils se sont confiés sur le manque de civisme de certains usagers qui se débarrassent en chemin de tout ce qui les embarrasse, jusqu’aux bouteilles L’entreprise Mantion se développe à l’international La Presse Bisontine 156, juillet-août 2014 Ils veillent sur l’autoroute La Presse Bisontine 156, juillet-août 2014

bâtiment d’origine qu’est l’ancienne halle aux grains imaginée par Pierre Marnotte (1797-1887), et l’aménagement intérieur en béton de Louis Miquel (élève de Le Corbusier N.D.L.R). » Le musée de Besançon compte un certain nombre d’œuvres singulières et beaucoup de chefs-d’œuvre, qui seront exposés dans des conditions idéales. Avec l’opération d’aménagement en cours, il confortera sa place dans le second cercle des grands musées de France.

petit écran à la rubrique des faits divers. Violence, délinquance, problèmes sociaux, économie parallèle, ces quar- tiers concentreraient donc tous les maux. À Planoise, Rachid Djebaili a décidé de réagir et de partir en guerre contre ces idées qui ont la vie dure. L’ancien footballeur professionnel bisontin s’est attelé à changer l’image négative de ces quartiers en créant le Mouvement des Intellectuels de Banlieue. Dans le por- trait que La Presse Bisontine faisait de lui, dans son édition d’avril, il déclarait : «On parle de criminalité, de délinquance, comme si c’était la norme dans les quar- tiers. Oui, il y a de la misère sociale, c’est indéniable, mais n’oublions pas qu’il y a des gens qui essaient de s’en sortir par la culture, le sport, l’entreprenariat. C’est ce terreau-là que je veux promouvoir. Il y a tout une génération qui s’émancipe intellectuellement et qui refuse d’être un bouc émissaire. On veut nous faire prendre le chemin du chaos, mais nous ne nous laisserons pas entraîner sur cette pente. » Rachid Djebaili a glissé un bal- lon dans le petit filet des idées reçues. Le Cirque Plume est l’ambassadeur culturel de Besançon. La troupe diffuse sa poésie artistique à travers la planète, dans tous les pays où elle se déplace. « Tempus Fugit » (le temps fuit), le der- nier spectacle du Cirque Plume qui fête ses trente ans d’existence est un véritable succès. Il entraîne le public dans une dimension imaginaire extraordinaire. « Le cirque est un langage universel comme la danse » expliquait son direc- teur artistique Bernard Kudlac dans notre édition d’avril. Et d’ajouter : « Il convoque des mythologies, des puis- sances archaïques, primordiales, par- tagées par toute l’humanité. Le cirque, c’est un peu la nostalgie du paradis, le temps d’avant la chute. Le cirque apporte du positif et de l’optimisme. » Par les temps qui courent, on en a bien besoin. Le Cirque Plume est lancé dans une tournée de 350 dates avec « Tempus Fugit ». Des étapes sont prévues dans toute l’Europe, mais aussi probablement au Brésil et au Québec. Parmi les 36 radars installés sur les routes du département du Doubs, celui placé dans la descente de la Voie des Mercureaux où la vitesse est limitée à 70 km/h, est un des plus actifs. En 2013, il a flashé 32 véhicules par jour ! Celui de Besançon-Châteaufarine en est à 27. Le radar qui prend le moins de contrevenants est celui de Pont-les-Moulins avec un nombre de déclenchements inférieur à 1 par jour. En 2013, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les 102 radars francs-com- tois ont enregistré un total de 330 828 infractions. 94%des excès de vitesse sont des « petits » dépassements inférieurs à 20 km/h. Selon une estimation du site Caradisiac.com, les radars francs- comtois auraient rapporté à l’État 12 millions d’euros cette année-là, soit 1 million d’euros par mois. La préfecture n’a pas confirmé ces chiffres dans notre édition de juin 2014 dans laquelle nous Le Cirque Plume fête 30 ans de poésie La Presse Bisontine 153, avril 2004 Les radars francs-comtois, machines à « cash »

faisions le point sur l’inquiétante hausse de l’accidentologie sur les routes.

L’empreinte de la main de Jean-Louis Fousseret prolonge l’empreinte du tram

Chailluz, le poumon vert qui tousse

La Presse Bisontine 152, mars 2014

La Presse Bisontine 154, mai 2014

Et de trois ! À l’issue du second tour des élections municipales le 30 mars, le can- didat socialiste Jean-Louis Fousseret a décroché son troisième mandat de maire de Besançon. Il a été réélu avec 47,38% des suffrages devant son principal rival le candidat U.M.P. Jacques Grosperrin qui a rassemblé 44,40% des voix. Jean- Louis Fousseret garde la main sur le pouvoir à Besançon. Malgré une divi- sion des forces de gauche, et un contexte national qui pouvait laisser croire à un basculement à droite de la Ville, il est parvenu à conserver ce bastion socialiste. C’est à l’occasion du conseil municipal dumois d’avril que Jean-Louis Fousseret sera officiellement élu maire. À 68 ans, l’homme politique a d’ores et déjà laissé son empreinte à Besançon en menant à son terme le projet de tram. Le nouveau transport en commun qui a transformé le paysage urbain de la capitale régio- nale a été inauguré le 30 août. Dans le foot amateur, la violence prend trop souvent le dessus sur le fair-play. Des matches du dimanche tournent à la foire d’empoigne. Mauvais gestes, enva- hissement de terrain par des supporters, cette discipline peine à se débarrasser de ses démons qui la gangrènent. Dans le Doubs, la commission discipline du District se montre intransigeante. Entre 2011 et 2012, 1 555 motifs de sanction ont été inscrits sur les statistiques des dos- siers de matches (66% sont des comporte- ments antisportifs). Mais la commission est aussi démunie face à cette violence et en particulier face à celle des suppor- ters. Dans notre édition de mai, Nicole Gullaud, présidente de la commission de discipline déclarait : « Oui, il y a de plus de violence qu’auparavant. Lorsque ce sont des supporters qui envahissent le terrain, nous ne pouvons pas sanction- ner. » Un signe des temps, celui d’une société à bout de nerf. Le football amateur a des bleus La Presse Bisontine 154, mai 2014.

La forêt de Chailluz est un lieu de pro- menade privilégié des Bisontins et des Grands Bisontins. Le poumon vert (1607 hectares) de la capitale régionale fait sa fierté de ville classée toujours parmi les plus vertes de France. Mais voilà, suite à une coupe de bois plus importante que prévue, la forêt ce Chailluz paraît bien claire par endroits en ce début de prin- temps 2014. Au lieu-dit les « Plaines », une grande clairière s’est immiscée au milieu des chênes. À « Petite-Côte », le versant jadis boisé laisse transparaître une colline à l’allure échevelée. Ces der- nières coupes ont suscité des interroga- tions chez les cueilleurs de champignons ou chez les chasseurs, inquiets d’assister à l’abattage d’arbres. Un constat que ne niait pas Françoise Presse, adjointe en charge de la forêt dans notre édition de mars : «Moi-même, j’étais inquiète. » Les coupes sont spectaculaires mais elles res- tent raisonnables. La forêt de Chailluz produit en moyenne 3,31 m 3 de bois par hectare et par an. Les coupes réalisées sous maîtrise de l’Office nationale des forêts prélèvent en moyenne 3,27 m 3 par hectare et par an. « Ainsi, avec 3 000 tonnes de bois coupés à Chailluz, la forêt ne s’appauvrit pas » commentait un responsable de l’O.N.F. Amélie Laguzet est une femme battante, presque comme les autres. Elle est mariée et maman de deux fillettes. « J’ai une vie normale » annonce-t-elle, comme beau- coup d’autres femmes de sa génération. Mais ce qui semble être une évidence à ses yeux, ne tombe pas sous le sens, vu du monde des valides, où les clichés sur les personnes handicapés ont la vie dure. « Lorsque je me promène en ville avec ma famille, des gens croient que mon mari est mon auxiliaire de vie, et mes filles, mes nièces » nous confiait-elle. L’anecdote la fait sourire maintenant, mais elle prouve qu’à notre époque, on s’étonne encore qu’une personne à mobi- lité réduite puisse avoir une vie familiale et amoureuse. Cette femme coquette de 35 ans est en fauteuil roulant. Elle est devenue tétraplégique à la suite d’un acci- dent de la route survenu dans les années quatre-vingt-dix. Meurtrie, paralysée, elle a trouvé la force de se reconstruire. De son expérience terrible, elle en a fait un combat, pour pulvériser des tabous autour du handicap selon lesquels, par exemples, une femme à mobilité réduite ne pourrait devenir mère. Elle insiste pour faire taire les incrédules : « J’ai eu mes enfants après mon accident ! » Amélie Laguzet, l’amour en fauteuil La Presse Bisontine 152, mars 2014

Barbara Romagnan, socialiste et frondeuse

La Presse Bisontine 157, septembre 2014

Voilà une élue qui a le courage de ses convictions. La députée socialiste du Doubs, Barbara Romagnan, est rangée du côté des frondeurs qui n’hésitent pas à critiquer le pouvoir en place jugeant, comme elle, que « les choix actuels du gouvernement sont mauvais. » Ces propos, Barbara Romagnan les a tenus dans notre édition de septembre, assu- mant clairement ses prises de position politiques qu’elle justifiait par ailleurs. « La déception des électeurs de gauche est très forte car les résultats attendus ne sont pas là. J’estime que c’est une erreur de dire qu’il n’y a qu’une seule politique possible pour redresser le pays. En disant cela, on entretient le désespoir car cette politique ne marche pas » expliquait l’élue qui a signé « l’appel des 100 » et qui n’a pas voté la confiance au gouvernement Valls. La frondeuse qui a souvent mis les pieds dans le plat sur d’autres sujets tels que le non-cumul des mandats s’attire les foudres au sein de son propre camp. La liberté de parole qu’elle revendique dérange quelques barons de la gauche qui préféreraient sans doute la museler. C’est un des événements culturels les plus marquants de cette année. Le musée Courbet d’Ornans a exposé durant trois mois cet été « L’Origine du monde », une œuvre majeure du peintre « qui a gardé son pouvoir dérangeant 150 ans après » expliquait l’historien d’art Thierry Savatier dans notre édition de juin. Près de 40 000 visiteurs se sont déplacés pour voir l’exposition et en particulier le tableau de Gustave Courbet qui a peint le sexe d’une femme. «C’est la restitution par un artiste d’un élément fondamental qui est le sexe féminin occulté jusqu’à lui dans l’art occidental. C’est à la suite de Courbet que les artistes commenceront à représenter des femmes sexuées » pré- cisait encore Thierry Savatier. Selon l’historien de l’art, l’œuvre « échappe à toute pornographie car cette femme n’a pas de tête. » C’est la seconde fois que « L’Origine du monde » était exposée à Ornans. Le tableau a été prêté par le Musée d’Orsay. L’Origine du monde revient à Ornans La Presse Bisontine 155, juin 2014

Le musée des Beaux- arts en sommeil pour deux ans

La Presse Bisontine 154, mai 2014

Le musée des Beaux-arts et d’Archéolo- gie de Besançon est en sommeil depuis le 14 avril, date à laquelle il a fermé ses portes pour travaux. Il les rouvrira en 2017. La municipalité a engagé un chan- tier d’envergure, de 10 millions d’euros, pour transformer ce lieu de culture et le faire entrer dans une nouvelle ère. « Il y aura un avant et un après » remarquait Emmanuel Guignon, le conservateur du musée dans notre édition de mai. « Lorsqu’il rouvrira, ce musée n’aura jamais été aussi beau. Le projet archi- tectural d’Adelfo Scaranello est d’un véritable intérêt. Il crée un dialogue entre l’architecture néoclassique du

La banlieue, c’est morose… La Presse Bisontine 153, avril 2014

1000 bébés nés du don de sperme

La Presse Bisontine 150, janvier 2014

L’image des banlieues se construit aussi à partir de ce qu’en disent les médias. Souvent, on découvre la vie de ces quar- tiers dits difficiles à travers le prisme du

Depuis sa création il y a 40 ans, le Centre d’études et de conservation des œufs et du sperme de Besançon a accueilli 400 donneurs anonymes. Grâce à eux, 1 000

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