La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

26 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

Dans le neuf La position des promoteurs privés… Le marché du neuf est toujours en baisse Pour la troisième année consécutive, le nombre de logements neufs vendus dans le Grand Besançon est en diminution. Le chiffre pourrait même être en dessous de 200 pour l’année 2014.

Les chiffres du C.E.C.I.M. pour le Grand Besançon

600

500

400

297

300

302

292

243

191

200

141

100

Q u’elles semblent loin ces deux années 2010 et 2011 où le nombre de logements vendus sur le territoire duGrand Besan- çon avoisinait les 600 sur une seule année. Certes, une telle euphorie n’a rien de bon et tend à déséquilibrer profondément un marché bisontin qui a l’habitude d’être plutôt équili- bré. Mais de là à tomber en des- sous des 200 logements neufs vendus ! C’est hélas ce qui risque de se produire cette année. Pour la troisième année consécuti- ve, le marché du neuf se dégra- de. “Après des années 2008 et 2009 qui étaient moyennes, le pic a en effet été atteint en 2010 et 2011. Depuis, la pro- duction de logements neufs a été divisée par deux. C’est entre 2011 et 2012 que l’on a senti le plus gros décrochement. Puis de 2012 à 2013, un nouvel affaiblissement a été constaté et pour 2014, après un premier trimestre correct, le second tri- mestre est à nouveau orienté à la baisse” détaille Fabrice Jean-

0

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Mises en vente

Offre disponible en fin de période

Réservations totales

not, le président de la fédéra- tion régionale des promoteurs immobiliers. Avec onze autres constructeurs locaux, il est membre de l’observatoire du centre d’études de la conjonc- ture immobilière (C.E.C.I.M.). À eux douze, ces promoteurs représentent environ 80 % de la production locale. Sur le Grand Besançon, les derniers chiffres du C.E.C.I.M. ne sont guère réjouissants : 92 loge- ments neufs ont été vendus sur les six premiers mois de l’année 2014. “On est dans une année très difficile reconnaît Fabrice Jeannot. Pour une aggloméra- tion comme Besançon, la pro- duction de logements neufs devrait habituellement se situer entre 400 et 500 logements par an. On en est loin. Avec les baisses subies ces trois dernières années, il va nous manquer près de 600 logements sur

inéluctable” ajoute M. Jeannot. Sur le Grand Besançon, le stock d’appartements à la commer- cialisation, c’est-à-dire en cours de construction ou sur le point d’être construits, se situe aux alentours de 300. Il y a une cin- quantaine de logements qui composent ce qu’on nomme le “stock dur”, c’est-à-dire des loge- ments terminés mais qui n’ont toujours pas trouvé preneur. Le paradoxe, c’est que dans ce contexte atone, les construc- teurs ne sont pas encouragés à lancer de nouveaux pro- grammes. “En ce moment, c’est prudence, prudence, prudence” résume l’un d’entre eux. L’élément crucial qui fait enco- re défaut pour sortir de cette passe difficile et sans qui rien ne pourra repartir n’est hélas pas encore à l’ordre du jour : la confiance. J.-F.H.

l’agglomération de Besançon, soit plus d’une année normale de production.” Doit-on s’attendre à subir une pénurie de logements pour autant sur Besançon ? Le risque majeur, devant le manque de logements neufs mis sur le mar- ché, c’est le déclin de l’outil de production Au moment où le marché doit repartir, ce sont les entreprises du bâtiment qui ris- quent de ne plus exister. “Il est clair qu’à partir de 2015, on va connaître une tension du loge- ment à Besançon. La baisse des permis de construire et des mises en vente signifie bien sûr à ter- me la baisse des mises en chan- tier, donc les conséquences vont certainement se faire sentir sur au moins les deux prochaines années. Le jour où le marché reprend, il va donc falloir du temps pour réagir : à moyen ter- me, le manque de logements est

Fabrice Jeannot, président de la fédération régionale des promoteurs immobiliers : “On risque de connaître une tension du logement à Besançon.”

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