La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 157 - Septembre 2014

La solidarité avec les communes meurtries Village meusien martyr de la première guerre mondiale, Les Éparges a d’abord subi l’exil de toute sa population avant d’être rasé par l’ennemi. Après le conflit, quelques-uns sont revenus et ont reconstruit. Grâce notamment à la générosité de quelques communes françaises. Les Éparges Un jumelage dans le Doubs

C e geste des gens du Bar- boux longtemps resté dis- cret méritait bien de sor- tir de l’oubli. Une belle histoire d’après-guerre dans une Fran- ce meurtrie et dévastée sur ses territoires les plus à l’Est : “Tout a commencé en 2009 lorsque nous avons découvert, glissée dans un registre des délibéra- tions de la commune des Éparges, une lettre manuscrite datant du 12 décembre 1919” explique Patricia Pierson, pré- sidente de l’association L’Esparge qui retrace l’histoire de cette commune. Cette fameu- se lettre est signée par Mon- sieur Maillot, maire d’un petit village du Haut-Doubs, Le Bar- boux. Avec beaucoup de sim- plicité et de générosité, le conseil municipal avait pris la délibé- ration suivante : “Considérant que la commune n’a pas eu à souffrir de la guerre, que ses res- sources lui permettent de venir en aide à ces malheureux dont les biens ont été sacrifiés et anéantis, décide à l’unanimité des membres de voter la som- me de 10 000 francs à la com-

surpris lui aussi par cette révé- lation. Depuis, des liens se sont noués et renforcés. L’actuel mai- re du Barboux Dominique Ron- dot le confirme : “Un siècle après, c’est un beau retour de l’histoire. Nous avons la volonté de lui donner un aspect éducatif fort, de mettre en avant cette soli- darité entre les deux communes pour faire réfléchir les généra- tions futures” , commente-t-il, fier aujourd’hui de mettre en lumière cet acte civique et patrio- tique de leurs prédécesseurs. D.A.

mune des Éparges, nom glorieux et qui est gravé dans l’histoire.” Pendant quatre ans en effet, le petit village meusien a été le théâtre de ce que l’histoire a justement et sans pudeur nom- mé une boucherie. Revenus d’exil, les habitants des Éparges vont trouver là en 1919 des cadavres, des ruines et des mines, le tout dans une insa- lubrité rendant impossible une nouvelle vie sur place. Outre le noble élan de solida- rité du Barboux envers les habi- tants d’une commune qu’elle ne connaît pas, “l’importance du

Le village a été totalement rasé pendant la guerre puis reconstruit grâce à la solidarité d’autres communes du pays.

don prélevé sur ses fonds propres est significative d’un bel esprit de générosité qui, près d’un siècle plus tard, nous a touchés et élus. Nous ne pouvions en res- ter là” explique la présidente de l’association. Elle a donc aussitôt écrit au maire de l’époque, Jean- Marie Richard, très

Des liens renoués cent ans plus tard.

“De la poche au poignet” Pour commémorer le centenaire de la Guerre de 1914-1918, la C.C.I. du Doubs organise une exposition sur une activité qui a été et est encore emblématique de l’économie du département du Doubs : l’horlogerie. Exposition Le tournant de la guerre

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C’est à l’occasion de la Guerre que les montres portées au poignet se sont généralisées.

L a Grande Guerre a marqué un tour- nant dans le monde horloger : le pas- sage de la grosse montre dite de gous- set (du nom de la petite poche du gilet) que les hommes accrochaient avec une chaîne, ou dans la poche du pantalon, et qu'ils consultaient élégamment dans le creux de leur main, à la montre qu’ils allaient devoir s’habituer à porter à leur poignet. Au cours de la première décennie de XX ème siècle, les dames portaient déjà fréquem- ment leur petite montre fine au poignet. Ces petits goussets raffinés étaient dotés d’anses en fil de fer soudées à la boîte, dans laquel- le on passait des bracelets en soie, en tissu, en métal, ou dans des systèmes de brace- lets métalliques à griffes. Aux balbutiements de cette mutation, exi- gée par des impératifs militaires, s’ajouta la réticence des hommes. Au début, certains hommes portaient leur montre au bras droit, d’autres au bras gauche, la lecture de l’heure était malaisée… Il fallut généraliser de gros chiffres arabes, inventer des protections contre les chocs et les éclats d’obus, inven- ter la lecture de nuit grâce à des aiguilles de type ailes de mouches luminescentes, adopter des couronnes de remontoir impo-

santes et très cannelées… “Mais alors, fini les beaux décors variés à l’infini ou Art Nou- veau qui étaient frappés sur les boîtes des grosses montres de poche. Des activités vont décliner, voir disparaître : graveurs, guillo- cheurs, outilleurs, nielleurs, étampeurs… Certaines entreprises n’ont pu s’adapter à

Assemblée générale

Réunion de travail

Colloque- Séminaire

la fabrication de ces nouveaux mouvements et ont rencontré de grandes difficultés” explique Jean-Claude Vuez, un pas- sionné à l’initiative de cette exposition. Ces aspects sont retracés par Charles Cupillard et Jean-Clau- de Vuez en une sélection de 80 objets authentiques et des 40 publicités d’époque, allant de 1900 à 1920. Cette présenta- tion sera visible de début sep- tembre à début décembre dans le grand hall d’entrée de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Doubs, aux heures d’ouverture habituelles, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 15 et de 13 h 30 à 17 heures.

Repas prestige

Ces aspects sont retracés par Charles

Cocktail de fin de travail

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Cupillard et Jean- Claude Vuez.

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