La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON 28

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

Aurélie Filippetti récompense le musée de Nancray

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

L e 27 mai, au Louvre, Pierre Contoz, prési- dent duMusée de plein air des maisons comtoises de Nancray a reçu des mains d’Aurélie Filippetti,

ministre de la Culture et de la Communication, le Prix du “Patrimoine pour tous.” Cette distinction récom- pense les actions des éta- blissements patrimoniaux

qui se sont engagés dans une démarche d’excellence en matière d’accessibilité : mise en accessibilité du cadre bâti, réalisations inno- vantes favorisant accès et usage pour tous, outils de médiation prenant en comp- te les principaux handicaps. Cinq structures ont été récompensées. Le musée de Nancray a reçu le pre- mier prix ex-aequo avec la Corderie Royale de Roche- fort, obtenant ainsi une dotation de 20 000 euros. “C’est une belle récom- pense qui reconnaît toute la politique que nous avons engagée au musée de Nan- cray en faveur du handicap. 3 employés sur 20 sont han- dicapés. Nous avons un comité de pilotage avec les associations tournées vers le handicap” se félicite Pier- re Contoz. L’établissement a mis en place des dispo- sitifs de visites pour tous les types de handicap, qu’ils soient moteur, visuel, audi- tif ou mental. Mais il doit avant tout son prix aux nou- velles technologies dans lesquelles il investit. Le musée de Nancray a déve-

La dernière révérence de Jean-Louis Simon

loppé avec la société 360 HD de Morteau des appli- cations sur tablettes tac- tiles qui permettent aux per- sonnes à mobilité réduite de découvrir en détail les fermes comtoises partiel- lement accessibles. “Ce prix a entraîné une prise en compte inattendue de la Fondation de France. Elle nous attribue 32 000 euros au titre du “coup de cœur 2014” pour continuer à développer des applica- tions sur les smartphones” poursuit Pierre Contoz. Le musée de Nancray a accueilli 45 000 visiteurs l’année dernière. Fin mai, la fréquentation était de 14 % supérieure à celle de 2013 à la même période. Pierre Contoz, à côté de la ministre Aurélie Filippetti.

L e musée d’Ornans expose “L’Origine du monde”. Mais l’événement attendu autour de l’œuvre majeure de Gustave Courbet est voilé de nostalgie pour ceux qui connaissaient Jean-Louis Simon. Le président fondateur de l’association “Chez Courbet”, qui devait prendre part aux débats, s’est éteint le 12 mai à l’âge de 68 ans. Il se passionnait pour le peintre franc- comtois. Son appétit avait pris peu à peu les traits d’un combat judiciaire qu’il portait, et dans lequel il défendait les intérêts du Conseil géné- ral du Doubs. Le souhait de Jean-Louis Simon était que l’Institut Courbet restitue à la collec- tivité les 26 toiles de l’artiste acquises, disait- il, grâce aux subventions du Département. Dès lors, il lui semblait légitime que ces tableaux reviennent au musée pour y être exposés aux côtés des 26 autres que possède déjà le Conseil général. Son entreprise s’éteint avec l’homme jovial qu’il était. Jean-Louis Simon, c’était d’abord un style. Avec ses moustaches, son nœud papillon et son cos- tume trois pièces, il avait l’allure d’un aristo- crate apprêté. Ses lunettes en demi-lune posées

au bout du nez soulignaient son regard rieur et malicieux. Il était conteur, blagueur, versé vers la culture, amateurs de bons mots, lui qui a côtoyé Brassens et Ferré lorsqu’il s’occupait d’une structure associative à Besançon char- gée de promouvoir l’art en général. Épicurien, il refaisait le monde “en étant persuadé que ça ne servira à rien…” ironisait-il. Dans le petit bureau de sa maison de Saône, il vivait entouré de livres, de photographies, d’objets rassemblés au fil de sa vie, mais il vivait surtout de musique. Car Jean-Louis Simon était un concertiste singulier. Pianiste autodidacte, il avouait son incapacité à lire la moindre parti- tion. Une fois au clavier, il était dans l’improvisation permanente, ne jouant que sa musique, clas- sique évidemment, mais avec une virtuosité étonnante à la manière de Bach, de Chopin ou de Beethoven. Il racontait que la pianiste rus- se Élisabeth Leonskaja lui a confié un jour “vous avez la musique naturelle.” Un don avec lequel il a enchanté son public par des harmonies aus- si uniques qu’éphémères comme la vie qu’il aimait.

Jean-Louis Simon photographié dans le petit bureau de sa maison de Saône où il vivait entouré de livres et de musique.

Fusion des régions : 1 + 1 sera-t-il égal à 3 ?

D’ un côté Marie-Guite Dufay, la pré- sidente socialiste de la Région Franche-Comté affirme être “convain- cue qu’1 + 1 sera égal à 3. Nous sommes en marche, l’avenir est devant nous. Notre territoire, Franche-Comté-Bourgogne, ou Bourgogne-Franche-Comté est en route.” En écho, son homologue bourguignon François Patriat estime lui aussi que la France “ne peut pas s’exonérer des réformes que tous les autres pays européens ont faites.” De l’autre côté, pas vraiment sur la même longueur d’onde, il y a Christophe Perny, président socialiste du Conseil général du Jura qui estime que “deux pauvres ensemble ne feront pas un riche.” On le voit, propulsée en quelques jours seulement, la réfor-

me des Régions est loin de faire l’unanimité, y compris au sein du camp socialiste. Malgré tous les avantages qu’une fusion pourrait pro- curer – des C.H.U. complémentaires plus forts, des laboratoires de recherche plus perfor- mants… - force est de reconnaître que la concer- tation n’a pas été le maître-mot de ce boule- versement institutionnel que d’aucuns qualifient de “réforme à la hussarde.” La venue à Besan- çon de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, le 28 mai, n’a rien changé aux divergences qui opposent les pros et les anti- fusion. Aucun chiffrage des potentielles éco- nomies, aucune explication concrète du pro- cessus de rapprochement. Une nouvelle visite ministérielle pour rien ?

Franche- Comté-

Bourgogne, Bourgogne- Franche- Comté même combat. Officiellement, on parlait encore de rapprochement le 28 mai, pas de fusion.

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