La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

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ASSAINISSEMENT

Une facture qui passe mal Augmentation du prix de l’eau : le Sytteau refuse de porter le chapeau

Le syndicat transporte et traite les eaux usées pour 1 euro le mètre cube dans dix villages de l’est de Besançon. Face à une baisse des recettes, il augmente la participation des communes qui le répercuteront ensuite aux abonnés. Quolibet de ces dernières… qui semblent avoir la mémoire courte.

T out ne coule pas de source avec l’eau. Surtout lorsqu’il s’agit d’établir son prix. Ça bouillon- ne même dans l’est bisontin entre certaines communes (1) et le Syn- dicat deTransport et deTraitement des Eaux Usées de la vallée du Doubs (Syt- teau) au sujet des prochaines factures à acquitter enmatière d’assainissement. Il a fallu l’intervention de la préfectu- re pour que le dialogue reprenne. Un constat : les communes disposant d’un réseau d’assainissement vieillis- sant sont dos au mur car les eaux plu- viales, dites parasites, font gonfler la note depuis qu’un compteur mis en place par le syndicat comptabilise tous Sur 1 euro vendu, combien revient au syndicat ? Sur cet euro, il est prélevé 29 centimes par la Ville de Besançon (avec aug- mentation en passant de 45 % par rap- port à 2012) pour le traitement de la station dʼépuration de Port-Douvot. Il reste 71 centimes au Sytteau pour payer le fonctionnement de son syndicat, lʼexploitation, le traitement, lʼauto-contrô- le, le remboursement des emprunts. En 2014, il ne lui restera (plus) que 69 centimes car Besançon va passer son coût du traitement à 31 centimes.

les mètres cubes entrant. Deux solutions : elles paient une facture qu’elles ne maîtriseront jamais ou refont à neuf leur réseau d’assainissement. Explications : sur le papier, une commune qui consomme 20 000 m 3 d’eau en rejette - logi- quement - 20 000 m 3 dans le réseau du Syt- teau. Elle doit donc

Roche : un surcoût de 80 000 euros par an.

20 000 euros au syndicat sachant que le m 3 est vendu 1 euro (hors taxes). Mais dans les faits, ce n’est pas le cas en raison de ces fameuses eaux para- sites qui font exploser la note… À Roche-lez-Beaupré, par exemple, le réseau est vieillissant : “On peut chif- frer le surcoût des eaux parasites entre 60 000 et 80 000 euros par an” note le maire, qui s’il est réélu, projette de le rénover pour éviter ces dépenses à l’avenir. Dos au mur, les communes sont inquiètes. Un sentiment que Michel Stègre, président du syndicat, regret- te : “Elles ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient pas au courant.Tous les jours, nous leur envoyons un récapitulatif des m 3 que nous collectons grâce à un comp- teur qui comptabilise les m 3 entrant dans le réseau du Sytteau” dit-il. En résumé : si les habitants paieront l’assainissement plus cher, ce n’est pas la faute du Sytteau. “Aux communes

Le Sytteau comptabilise chaque jour les m d’eaux usées renvoyées par les 10 communes. La mise en place de nouveaux compteurs fait exploser certaines notes.

de faire la chasse à ces eaux parasites pour réduire leurs volumes et de ce fait les coûts” dit le syndicat qui a investi 9,185 millions d’euros dans la construc- tion du réseau qui conduit les eaux usées jusqu’à la station de Port-Dou- vot. Pour ne pas trinquer, les communes qui ne l’ont pas encore fait doivent rénover leur assainissement. Chalèze et Thise, qui l’ont fait, boivent du petit lait…même si l’investissement passe nécessairement par l’emprunt. E.Ch. (1) Les 10 communes : Besançon (quelques maisons), Chalèze, Chalezeule, Deluz, Laissey,

Le budget du Sytteau En 2011, le budget du syndicat était de 850 000 euros, les recettes de lʼordre de 500 000 euros. Prix de lʼeau facturé aux communes : 1 euro par mètre cube. Il est demandé une première augmentation. Le conseil syndical (composé des élus de chacune des 10 communes) refuse. La différence (350 000 euros) est prise sur lʼexcédent antérieur. 2012 : budget de 950 000 euros. Recettes : 500 000 euros. Eau toujours à 1 euro. Demande dʼune augmentation refusée par le conseil syndical. La diffé- rence est à nouveau prise sur lʼexcédent. 2013 : budget de 970 000 euros. Recettes : 500 000 euros. Eau à 1 euro. Troisième demande dʼaugmentation. Le conseil syndical refuse. Le Sytteau doit vider la caisse de ses excédents. 2014 : Nʼayant plus dʼexcédents, le Sytteau doit augmenter la participation des communes. Budget prévisionnel : 1 million. Recettes : 500 000 euros. Il man- quera 500 000 euros.

Novillars, Roche-lez-Beaupré, Roulans, Thise, Vaire-Arcier.

MAMIROLLE Des Africains malades du cœur Plus de trente enfants pour Françoise Seuret

C et élan pour les autres, il ne faut pas croire que tout le monde le consi- dère avec bienveillance. ombien de fois Françoise Seu- ret ne s’est-elle laissé entendre : “Mais pourquoi tu vas chercher des Africains, il y a déjà assez à faire ici ?” Ou encore : “C’est encore nous qui payons pour tes petits Noirs ?…” À tel point que Françoise Seuret doit mainte- nant répéter haut et fort que ces opérations sont prises en charge à 100 % par des asso- ciations humanitaires et ne coû- tent rien à la société française. Françoise Seuret, à sa manière, contribue donc à sauver la vie de bébés ou d’enfants africains qui, sans son intercession, ne pourraient pas venir se faire opérer du cœur en France. C’est en entendant parler Francine Leca, grande professeure pari- sienne spécialiste du cœur, lors d’une émission télévisée que Françoise Seuret a eu le déclic. La Mamirollaise a la chance d’avoir une fille hôtesse de l’air

sur Air France qui lui permet ainsi de bénéficier de tarifs avan- tageux pour les voyages, payés par les associations pour qui elle travaille désormais régulière- ment (notamment Mécénat chi- rurgie cardiaque créée par le P r Leca). Depuis quelques années, elle s’envole donc régulièrement pour l’Afrique (Mali, Sénégal, Mau- ritanie, Guinée ou encore Mada- gascar) pour aller chercher des enfants malades du cœur et les ramène se faire opérer en Fran- ce. “En Afrique, il y a bien des chirurgiens, mais le matériel manque cruellement et le suivi n’est pas toujours suffisant” indique Françoise Seuret.Après avoir passé ensuite quelques semaines dans une famille d’accueil, les enfants sont récu- pérés par Françoise Seuret qui les ramène dans leur famille en Afrique. En décembre dernier, elle a accompagné son trentiè- me bambin, et est retournée là- bas le 16 février pour un nou- veau “convoyage”. “Les choses se

font assez rapidement. Je suis prévenue environ 15 jours à l’avance et quand je pars, tout est bien organisé. Le médecin m’attend avec la famille de l’enfant.Quand je ramène l’enfant en France, il reste en général deux mois et demi dans une famille d’accueil. Au moment de leur retour bien souvent ils ne veu- lent pas rentrer dans leur famil- le tellement ils sont bien en Fran- ce. Parfois c’est triste,on s’y attache vite à ces enfants.” Souvent l’histoire se termine bien pour ces enfants malfor- més du cœur. Quelquefois, c’est plus dramatique comme avec ce petit enfant qui n’a pas survé- cu à l’opération. “En faisant ça, j’ai l’impression de me rendre utile” note simplement Fran- çoise Seuret qui pense continuer son activité de “convoyeuse” (c’est le terme employé) bénévole, “jus- qu’à ce que je ne puisse plus le faire.” À chacun des voyages de Françoise, c’est un enfant qui reprend espoir en la vie. J.-F.H.

La Mamirollaise s’est envolée une nouvelle fois pour l’Afrique où elle doit aller chercher un enfant pour qu’il se fasse opérer en France. Une fois guéri, elle le reconduit dans son pays.

Françoise Seuret s’est envolée pour le Sénégal le 16 février pour accom- pagner un nouvel enfant malade du cœur.

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