La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

32 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

Lazhar Hakkar Besançon, Ambitieuse, Solidaire et Fraternelle “Ma candidature n’a rien du hasard” L’adjoint sortant de l’équipe Fousseret pense mobiliser les abstentionnistes en répondant aux attentes des Bisontins qui se sentent délaissés. Lazhar Hakkar n’est pas un produit du système : il défend des valeurs républicaines de gauche. Un de ses axes : la tranquillité publique.

Lutte ouvrière Nicole Friess, seule femme tête de liste La candidate se présente sous l’étiquette Lutte Ouvrière. Militante syndicale depuis 1975, elle n’a pas trouvé dans “S i nous n'avons pas voulu nous ral- lier à d’autres listes de gauche, c’est parce que nous voulons faire entendre la voix des travailleurs à Besançon. Ce sera un programme de lutte” annonce la tête de liste de 61 ans, qui n’en est pas à sa premiè- re élection sur Besançon. Elle avait déjà mon- té une liste en 2008 et avait rassemblé autour de son nom 740 suffrages, soit 2,03 % des voix. Nicole Friess a fait une longue carrière de salariée depuis l’âge de 19 ans dans plu- sieurs établissements, avant d’être embau- chée au C.H.U. de Besançon depuis 1975, les autres listes de gauche la réponse à ses priorités.

1 - La tranquillité publique sans hausse d’impôts Il ne promet pas de policiers muni- cipaux ou de vidéosurveillance sup- plémentaires mais prévoit “un pôle médiation jour-nuit” pour chaque quartier bisontin. “Des jeunes qui ne seront ni des grands frères, ni des caïds, géreront cette médiation sans augmentation d’impôts” dit la tête de liste, médecin de profession. Des médiateurs assureront en soi- rée et la nuit un encadrement des jeunes en proposant par exemple sur les quartiers de Planoise, la Grette,Montrapon,Orchamps-Palen- te et Clairs-Soleils, la création d’espaces d’activités de soirées en période hivernale destinés aux 18- 25 ans. Ouverts tous les soirs de 20 heures à une heure du matin. En matière de propreté, il s’engage à coordonner le ramassage des ordures ménagères sans charges supplémentaires, réguler les scoo- ters dans les quartiers, lutter contre les regroupements bruyants dans les cages d’immeubles. Avec les bailleurs sociaux, la liste aména-

3 - Donner du souffle aux associations

çon aux représentants des associa- tions de quartiers et aux représen- tants des associations de locataires. Son mandat de maire sera limité à un seul (ou deux aumaximum) man- dats et il “exige le non-cumul strict.” Concernant les conseils consultatifs d’habitants, Lazhar Hakkar propo- se d’augmenter le quota du collège des habitants et de diminuer celui de la mairie et des partis politiques. Il propose que soient rémunérés, au même titre que les adjoints du conseil municipal, les membres du C.C.H. 5 - Crèches et rythmes scolaires Si les services “sont de qualité” admet la tête de liste, ils “manquent de moyens. Il n’y a pas assez de crèches pour accueillir les enfants et offrir aux parents un réel choix quant à leur mode de garde. Actuellement, rien n’est proposé dans leur cas déjà difficile à gérer au quotidien, il convient de favoriser une solution cohérente avec leur rythme de vie. Idempour les cantines, chaque enfant doit y avoir accès quelle que soit la situation des parents” …Une atten- tion particulière devra être portée au regard de la réforme des rythmes scolaires : “S’assurer que les activi- tés périscolaires sont en cohérence avec les différentes étapes du déve- loppement cognitif de l’enfant.” E.Ch.

gera des “chantiers jeunesse de la propreté” dans les halls, coursives, cages d’escaliers et communs d’immeuble insalubres du fait des squats de jeunes. C’est une façon de les responsabiliser. 2 - L’économie : le soutien à la production et à l’export Lazhar Hakkar veut soutenir ce qui l’appelle “l’emploi productif”. Si une start-up s’installe par exemple à Besançon, veut déposer un brevet, “nous l’aiderons au niveau de l’agglomération à le produire in situ afin d’être co-auteur. Beaucoup d’entreprises, souvent trop petites, ne peuvent aller à l’export faute de commerciaux. Nous créerons un ser- vice mutualisé d’ingénieurs com- merciaux spécialisés dans ce domai- ne pour qu’elles soient aidées.” Partant du savoir-faire local en matière de microtechniques, le can- didat voudrait inciter les entreprises suisses à délocaliser ici. “Importons de la richesse et nous gagnerons en pouvoir d’achat” dit-il.

Le candidat connaît bien les asso- ciations sportives bisontines. Il veut réorienter les moyens de la Ville en direction du sport amateur, dumain- tien des clubs de quartiers, plutôt que subventionner des clubs pro- fessionnels. Ce soutien sera en lien avec la tranquillité publique car “nous considérons que les atteintes à la tranquillité publique sont aus- si une conséquence de la disparition du tissu associatif dans les quartiers de notre ville.À titre d’exemple, nous proposons de soutenir l’association socioculturelle “Olof Palme” du quar- tier des Orchamps pour la mise en œuvre de “jardin solidaires” réalisés bénévolement par les jeunes des Orchamps à destination des per- sonnes âgées du quartier.” 4 - Une vraie démocratie participative Dans le cadre d’une démocratie loca- le de proximité, il veut étendre la représentation des membres du Contrat local de sécurité de Besan-

en tant qu’adjoint adminis- tratif. La première élection à laquelle elle a participé remon- te à 1977. La dernière date des législatives de 2012. En Franche-Comté, six autres listes se présentent sous l’étiquette Lutte Ouvrière. Pour l’instant, Nicole Friess est la seule tête de liste fémi- nine des neuf listes déjà décla- rées aux élections municipales à Besançon.

2,03 % des voix en 2008.

Mise au point Pas de communautarisme “Oui, il y aura davantage de personnes d’origine maghrébine que d’autres listes” Lorsque l’on demande au docteur Hakkar si sa liste, de gauche, est “communautariste”, il répond sans difficultés. I l voulait être adjoint aux sports sur la liste Fousseret 2014-2020. Le maire sortant n’a pu le lui garan- sonne. Notre liste a la compétence, de la représentativité. Nous avons plus de per- sonnes issues du Maghreb que d’autres listes, c’est vrai.Mais aumoins, cela répond à une demande de ces personnes qui veu- lent, elles aussi, accéder à la vie politique. Tous ces gens sont contents que nous les sollicitions, dit le médecin. Je sais qu’on

tir. Alors, le docteur Lazhar Hakkar est parti seul : “Je n’ai fait cela dans le dos de personne, encore moins dans celui du maire que j’ai mis au courant : quand on est un patron, on peut taper du poing sur la table” dit cet élu issu de la société civi- le, puis encarté P.S., et enfin à nouveau neutre car “déçu du P.S.” Le maire sor- tant a pris acte et se dit “triste de ce départ qui ne fait que susciter la division.” Lazhar Hakkar, dont le nom de famille est connu de tous les Bisontins, conduit une liste dont la moyenne d’âge est d’environ 40 ans. À l’heure où nous bou- clions ces lignes, la liste B.A.S.F. portée par le médecin n’était pas finalisée. “Le doyen a 78 ans, la plus jeune a 22 ans. Il y aura deux médecins, un chef d’entreprise, un cadre issu du social, des employés, des chômeurs, un professeur d’université…” liste le candidat de gauche. Sur la représentativité de sa liste, des questions ont été soulevées. Et notam- ment sur le côté “communautarisme”. Lazhar Hakkar répond facilement : “Que l’on dise que ma liste est communauta- riste, je m’en fous. Moi, je ne juge per-

a frustré des gens : ceux qui ont oublié de s’inscrire car ils auraient voté pour nous. Je suis très content car nous allons mobiliser des abstentionnistes, on est tout neuf, c’est aussi notre avantage. Cela crée un élan citoyen.” Côté suffrage, lui et son directeur de campagne Kamel Hakkar (son cou- sin) espèrent dépasser la barre des 5 % : “En des- sous, on n’existe pas.” À la suite des élections municipales, le mouve- ment de Lazhar Hakkar se transformera en parti politique local. E.Ch.

“5 %, la barre à atteindre.”

Lazhar Hakkar, un mandat d’adjoint à son actif, mènera une politique de gauche et porter la voix des “oubliés”.