La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

30 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

Osez !

La liste Générations citoyennes L’économie au cœur du programme de Frank Monneur

Frank Monneur a pris la tête de la liste “Besançon générations citoyennes” dont la moyenne d’âge est de 39 ans. Le candidat détaille cinq points de son programme, fruit d’une réflexion avec ses co-listiers issus de la société civile.

1 - Agir en faveur de l’emploi

3 - Une ville solidaire et sûre

Frank Monneur et ses colistiers ont mis l’emploi en tête des priorités de leur programme, fruit d’une réflexion collective. “Sans emploi, il n’y a ni richesse, ni solidarité” estime Frank Monneur. “Nous allons donc nous inté- resser de près aux entreprises, aux com- merces, et aux artisans. Le “global pac- kage” que nous voulons créer leur est destiné. Il s’agit d’un ensemble de mesures qui vont permettre à la fois d’attirer les entreprises à Besançon et de permettre aux autres déjà en place de se développer. Grâce à ce package, nous pourrons vendre du terrain à un prix très réduit à une entreprise qui souhaite construire. le cas échéant, des réductions fiscales seront envisagées.” Ce concept est étoffé par du service destiné aux entreprises “tel que la créa- tion de crèches d’entreprises.” Dans le cadre de ce volet économique, Frank Monneur veut mettre en place des “globe-trotters de l’économie.” Il s’agit d’experts de terrain, de réseaux, “à qui nous donnerons lesmoyens d’aller convaincre les entreprises de se déve- lopper àBesançon.Nous pourronsmême apporter une assistance ressources humaines pour les aider à trouver les compétences dont elles auront besoin. Nous allons donc mener une politique incitative.Jusqu’à présent,dans le cadre de la compétition des territoires nous n’avons pas été assez offensifs et géné- reux dans le domaine de l’économie. Faire des concessions sur ces points-là c’est investir dans l’avenir de notre ter- ritoire.” Enfin, une action dédiée à l’artisanat vient compléter ce volet éco- nomique. “Nous voulons créer une rési- dence pour les artisans pour les aider à créer leur entreprise, et les accompa- gner dans les démarches administra- tives.” 2 - Besançon, une ville pour les familles Agir pour enrayer la baisse démogra- phique de la capitale régionale est un des points de ce programme. “Besan- çon doit être une ville accueillante pour les familles. Il se passe des choses dans cette ville, mais il est possible de faire mieux. Nous devons stopper la pres- sion fiscale qui encourage aujourd’hui les familles à quitter Besançon. L’imposition est un frein. L’accessibilité au logement en est un autre.” Frank Monneur veut porter une attention particulière à l’urbanisation. “Ache- vons les programmes immobiliers en cours et mettons un terme à l’étalement urbain. Nous aurons le courage de déconstruire les 408, pour bâtir à la place des petits immeubles. C’est une priorité.” Pour faciliter la vie des familles, l’accent sera mis sur la petite enfan- ce. Le nombre de places en crèches va augmenter “soit en rénovant des crèches existantes, soit en en créant de nou- velles.” Le candidat envisage encore d'accélérer le programme de rénova- tion des écoles et de revoir la réforme des rythmes scolaires. “La solution qui a été trouvée à Besançon pour la ren- trée 2014 ne nous convient pas. Nous allons nous remettre autour de la table avec les parents et les enseignants afin de tout remettre à plat et proposer autre chose pour la rentrée 2015.”

La culture de la solidarité est un trait de caractère de Besançon. FrankMon- neur souhaite la faire vivre différem- ment en concentrant sa politique sur le renforcement du lien intergénéra- tionnel. “Nous voulons nous donner les moyens de nous occuper, en particulier des personnes dépendantes et pauvres. Celles qui sont en perte d’autonomie, les jeunes handicapés ont besoin d’une aide. Nous devons pour cela procéder à un diagnostic fin des outils qui exis- tent afin d’ajuster notre action.” L’ancien hôpital Saint-Jacques deviendrait notamment le lieu d’expression de cet- te politique intergénérationnelle. “Outre une crèche, nous y aménagerions une résidence pour personnes âgées où tra- vailleraient des jeunes en insertion.” Enfin pour créer du lien social, cette équipe souhaite qu’il y ait dans chaque quartier une petite salle où “des jeunes pourraient fêter un anniversaire.” Les familles pourraient aussi s’y retrou- ver, par exemple, après des obsèques. Côté sécurité, “il y a une demande pour les caméras de vidéosurveillance.Mais ce n’est pas la panacée. À notre sens, il faut remettre de la présence humaine dans les secteurs difficiles. Le gouver- nement de droite a supprimé des poli- ciers, et celui de gauche n’en a pas remis ! Nous voulons créer une police munici- pale de proximité, formée, équipée, qui agirait de jour comme de nuit aux côtés de la Police nationale. Nous réfléchis- sons à une police à cheval, et pourquoi pas, à des policiers avec chiens. Cela fera l’objet d’une étude précise. Notre but est d’assurer la tranquillité publique. Les citoyens ont le droit de vivre en sécurité dans la ville et nous avons le devoir de le leur permettre.” Dans ce programme, les correspondants de nuit sont supprimés “car ils sont eux-mêmes en danger.” L’université, le tourisme, le sport et la culture sont réunis dans ce grand thè- me. “Pour ce qui est de l’université, nous devons nous montrer offensifs face à l’appétit dijonnais.Arrêtons d’être naïfs. S’il faut poursuivre les échanges avec d’autres universités, il est hors de ques- tion que Besançon perde sa faculté de droit et celle de lettres qui accueille 4 - Renforcer l’attractivité de la ville

Frank Monneur et ses colistiers annoncent que leur programme est plein de petites choses qui vont améliorer le quotidien des Bisontins comme le ramassage des encombrants.

à la manière de les impliquer davan- tage dans la vie de la ville à travers les associations qui font déjà un réel tra- vail.” Cette équipe a encore l’ambition de fai- re de Besançon “une vraie ville tou- ristique. Il s’agit de savoir ce que l’on fait du label Unesco. On peut créer des animations autour des fortifications avec un son et lumière. Cela doit se fai- re en concertation avec les commer- çants. Nous considérons également qu’il est nécessaire de se réapproprier les berges du Doubs et de faire un Besan- çon Plage.” Pour le centre-ville, cette équipe veut militer pour une aug- mentation de la piétonnisation. “850 bus passent placeVictor-Hugo. Ce n’est pas concevable dans le cadre d’une poli- tique touristique.Nous proposerons des solutions alternatives.” Frank Mon- neur veut étudier la possibilité d’aménager une base aquatique aux Prés-de-Vaux. 5 - Commerce : vers la fin de la politique des cellules vides FrankMonneur souhaite que lamuni- cipalité joue un rôlemoteur pour dyna- miser le commerce. “Il faut arrêter la politique des cellules commerciales vides en particulier sur Battant, Rivot- te et les Clairs-Soleils. Notre objectif est de créer un fonds d’investissement municipal pour les commerces.” Cette politique interventionniste permet- trait à la ville de “racheter des fonds de commerce vides et de favoriser l’installation de nouveaux commer- çants. L’occupant paierait un loyermodé- ré pendant un an. Ensuite, en fonction de ses résultats, il serait soumis à un loyer correspondant au prix du mar- ché. Ce n’est pas un investissement à fonds perdus, mais un investissement pour l’avenir.” T.C.

Financement 40 000 euros Faire bien avec un budget contraint

Frank Monneur dispose de 40 000 euros pour finan- cer sa campagne électorale. Un budget contraint, alors sur sa liste, tout le monde a mis la main à la pâte pour élaborer les outils de communication. E n créant sa propre liste “Besan- çon générations citoyennes”, Frank Monneur savait qu’il co-listiers ont participé mais n’ont jamais eu l’obligation d’apporter de l’argent. Leur engagement principal est d’être avec nous dans cette aventu- re” poursuit le candidat.

aurait à régler la question du finan- cement de sa campagne électorale dans le respect d’une législationqu’il connaît sur le bout des doigts. “Pour commen- cer, la loi nous oblige à désigner un mandataire financier qui gère le comp- te déclaré en préfecture. La tête de lis- te n’a pas accès à l’argent” dit-il. Les candidats ont à leur disposition trois sources possibles de financement. “La première concerne la tête de liste qui amène une partie des fonds. La secon- de, ce sont les co-listiers. Pour la troi- sième, il s’agit de dons plafonnés à 4 600 euros par personne physique.” (N.D.L.R. : les dons sont déductibles à hauteur de 66 % des impôts.) Le budget de la campagne de Frank Monneur avoisine les 40 000 euros. “Nous ne sommes pas tout à fait le petit Poucet, mais nous ne faisons pas par- tie non plus des grosses écuries de ces élections municipales” remarque le candidat, enseignant de métier, qui a pris un congé sans solde de deuxmois pour se consacrer à son action poli- tique. Frank Monneur a apporté une gran- de partie de la somme. Il a bénéficié également de dons extérieurs. En revanche, contrairement à ce qui se pratique dans les grands partis, “nos

Le budget est serré. Ces 40 000 euros contribuent à payer leur local de cam- pagne et ses charges.Le reste leur per- met surtout de financer la fabrication des outils de communicationqu’ilsmet- tent en place comme leur programme diffusé à des milliers d’exemplaires, les tracts, les affiches. Alors que des candidats font appel à des agences spé- cialisées, l’équipe de “Besançon géné- rations citoyennes” a elle-même construit sa stratégie de communica- tion. “Nous avons mobilisé toutes nos compétences internes y compris pour créer notre site Internet.Cette réflexion collective a permis de fédérer toute l’équipe autour de ce projet, et du pro- gramme aussi que nous avons élabo- ré ensemble.” Tout n’est pas parfait, mais ce côté “artisanal” plaît à Frank Monneur. “Après tout, ce n’est pas un vilain mot. Nous avons travaillé avec nosmoyens.Cela ne nous empêche pas d’avoir des idées pour cette ville.” Pour l’impression de ses documents de campagne, Frank Monneur a fait le choix de la proximité synonyme selon lui de réactivité, en travaillant avec une entreprise familiale du centre-vil- le de Besançon.

4 500 étudiants. Aujourd’hui, la fac de lettres est menacée et ellemérite d’être défen- due, comme nous devons défendre toutes les formations” esti- me Frank Monneur. Les partenariats seraient renforcés avec la Suisse, “ce qui donnerait une signi- fication plus forte à l’accueil des étudiants européens dans notre ville.” S’intéresser à l’université pour le candidat, c’est aussi tenir compte de la vie étudiante. “Un Bison- tin sur six est un étu- diant. Il faut réfléchir

“Remettre de la présence humaine”.”

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