La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

26 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

Extrême Gauche La gratuité des services Un “vrai” programme de gauche La liste Front de gauche emmenée par Emmanuel Girod veut s’adresser à tous

les Bisontins qui ne se retrouvent pas dans la politique actuelle du gouvernement, soutenue par le maire sortant. À gauche toutes !

1 - Étendre le principe

manœuvre et “être des leviers de justice sociale en utilisant totalement différem- ment les impôts locaux.” L’idée de l’extrême gauche est bien de redéployer les budgets municipaux dans le sens d’une politique vraiment à gauche pour protéger les habi- tants des effets de l’austérité. Ils dénon- cent le fait que Jean-Louis Fousseret et le P.S. local soutiennent la politique natio- nale faite en ce moment “d’augmentation de la T.V.A. et de diminution des services publics et des budgets sociaux pour faire des cadeaux au patronat.” 3 - Instaurer une vraie d émocratie participative La liste extrême gauche aspire à un modè- le de société qui “place l’homme et la fem- me au centre du projet.” C’est la raison pour laquelle il est nécessaire selon eux de “trou- ver les moyens d’associer les habitants à la vie de la cité dans un modèle de construc- tion.” Selon Marie-Odile Crabbé-Diawara, membre de la liste, “il n’y a pas eu d’avancée dans ce domaine sous l’ère Fousseret. La mise en place des conseils consultatifs d’habitants est très décevante. On est loin de l’innovation sociale dont avaient fait preuve les anciennes municipalités, notam- ment avec l’adjoint Henri Huot à la fin des années soixante.” Si le concept de démo- cratie participative est dans toutes les bouches, Emmanuel Girod estime que l’idée est largement galvaudée notamment par l’actuelle majorité. “Il suffit de voir com- ment M. Fousseret a complètement ver- rouillé les consultations autour du tram. Mise à part la couleur, est-ce que les habi- tants ont été vraiment consultés ? Pas du tout.” Par conséquent, la liste des gauches donnera les capacités de décision aux citoyens par la création d’assemblées

citoyennes qui participeront directement à l’élaboration du budget municipal. Ces assemblées auront leurs propres délégués. À mi-mandat, le candidat Girod promet d’organiser un référendum local qui enga- gera la confiance ou la défiance envers l’équipe en place. 4 - Le front de l’emploi Pour commencer, la liste “À gauche toutes, place au peuple” veut commencer par “mettre en avant le soutien aux luttes actives des salariés dans leurs entreprises et favoriser les reprises d’entreprises par les salariés eux-mêmes par des systèmes de coopéra- tives.” Il dit également vouloir favoriser les initiatives en matière d’économie sociale et solidaire qui peuvent être des gisements d’emplois non négligeables. Emmanuel Girod annonce aussi qu’il titulariserait d’emblée les personnels précaires des muni- cipalités et qu’il s’opposerait à toutes les suppressions de postes dans les organisa- tions où la municipalité siège. 5 - La transition écologique à Besançon La liste de gauche souhaite mettre en pla- ce des régies publiques des énergies renou- velables. M. Girod souhaite engager une étude de faisabilité sur la géothermie. Sur le plan agricole, la liste extrême gauche compte “favoriser les circuits courts en lien avec les commerces de proximité.” Concer- nant la gestion des déchets, “il ne faut pas que la redevance incitative se fasse au détri- ment des plus modestes qui habitent en logement collectif. Nous reviendrons donc sur le système de la redevance incitative.” J.-F.H.

de gratuité des services “Face au P.S. qui détient presque tous les pouvoirs en France, nous représentons la véritable opposition de gauche” clame Emma- nuel Girod, 45 ans, le leader de cette liste composite formée de militants anticapita- listes, alternatifs, membres du Parti de gauche, bref, le Front de gauche sans les communistes, ou de simples sympathisants de gauche qui n’avalent pas le fait que le maire de Besançon soutienne la politique actuelle du gouvernement. Parmi les pro- positions qui vont plus loin dans une logique de gauche, il y a donc la gratuité de cer- tains services publics. “Nous voulons remu- nicipaliser certains services publics afin de redonner de l’oxygène à la population” annonce ClaireArnoux, une des co-listières. La liste de gauche propose par exemple la gratuité des premiers mètres cubes d’eau. “Jean-Louis Fousseret dit vouloir le faire maintenant alors qu’il ne l’a pas fait en dix ans” raille Emmanuel Girod. Les co-lis- tiers veulent aussi revoir la tarification des transports publics et reprendre en régie directe d’autres services délégués comme la chaufferie de Planoise. “La politique de Jean-Louis Fousseret sur ce point est la même que la droite : privatiser. L’eau n’est que l’arbre qui cache la forêt : à côté de cela, il y a les transports, le réseau câblé, les pompes funèbres, etc. Tout cela est délégué au privé.” 2 - Résister à l’austérité et à la précarité Pour les co-listiers de la liste emmenée par Emmanuel Girod, “la politique nationale de la gauche socialiste est une catastrophe.” Ils souhaitent donc jouer sur la fiscalité locale pour retrouver des marges de

Emmanuel Girod aura bouclé sa liste avant la fin du mois de février. Le noyau dur est là.

Financement La campagne coûtera moins de 15 000 euros Avec les moyens du bord, Emmanuel Girod et ses co-listiers mènent campagne. L’enveloppe financière atteindra à peine 15 % de celle dont disposera le candidat Fousseret. P our Gilbert Aebischer, le mandataire financier de la liste d’extrême gauche, gérer des comptes de cam- pagne est une première. Au moins, cet ancien ingé- nieur de l’Éducation nationale en bâtiment, aujourd’hui retraité, n’aura-t-il pas le souci de dépasser le plafond des dépenses fixé par la loi. Pour Besançon, ce plafond est d’environ 120 000 euros. “Nous devrions être à peine à 10 % de ce plafond. Le budget de la campagne sera situé entre 10 000 et 15 000 euros au grand maximum” estime le grand argentier du candidat Girod. Et comme les partis de gauche n’étaient pas vraiment en avance dans la préparation de cette campagne, le temps d’additionner des dépenses était d’autant plus court…

Emmanuel Girod n’en est pas à sa première élection. Il revendique pleinement l’appellation

À part quelques dons épars, la majeure par- tie de la somme nécessaire à la campagne pro- vient des fonds propres du candidat Girod, via un emprunt bancaire. Pour qu’il soit remboursé de ces frais, il faut que la liste qu’il conduit obtienne au moins 5 % des suffrages expri- més au soir du 23 mars. Dans ce cas, il se ver- ra intégralement remboursé. “Le plus gros des dépenses, ce sont les frais d’imprimerie. En général, on ne choisit pas forcément la moins chère mais celle qui a les délais les plus courts” ajoute M. Aebischer. La distribution dans les boîtes à lettres et le tractage se font avec les moyens du bord grâce aux militants, donc aucun frais de distribution. La conception des documents, elle, est assurée par un graphis- te militant du Front de gauche.

Un graphiste militant du

“Front de gauche”.

Front de gauche.

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