La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

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LA BATAILLE DE BESANÇON

Les deux grosses écuries Fousseret et Grosperrin ont été les premières à présenter leur programme complet. Cette édition de La Presse Bisontine a été bouclée le 17 février, si bien que toutes les listes de candidats n’avaient pas forcément été encore publié officiellement à la préfecture du Doubs. Les listes ou candidats éventuellement absents sont donc ceux qui n’étaient pas encore déclarés et qui n’avaient pas encore contacté officiellement la presse.

Vers un tremblement de terre politique ? Élection Les 23 et 30 mars Il y a bien longtemps que la droite bisontine n’avait pas autant cru en ses chances. Déboulonner le candidat Fousseret de son fauteuil de maire n’est peut-être plus aussi utopique que les observateurs le disaient il y a quelques semaines. Même si l’intéressé dit garder tout son calme.

Les résultats de 2008 Jean-Louis Fousseret avait cinq listes face à lui, dont trois de gauche extrê- me. Cette concurrence ne l’a pas empêché d’être réélu dès le premier tour. Nombre % Inscrits % Votants Inscrits 68 571 Abstentions 30 861 45,01 Votants 37 710 54,99 Exprimés 36 460 53,17 96,69 Voix % exprimés Sièges François Portal (Extrême gauche) 1 786 4,9 Jean Rosselot (U.M.P.) 9 402 25,79 Jean-Louis Fousseret (P.S.) 20 696 56,76 Adrien Leclerc (Extrême gauche) 351 0,96 Nicole Friess (Lutte ouvrière) 740 2,03 Philippe Gonon (MoDem) 3 485 9,56

I l en est bien conscient Jean-Louis Fousseret et il le dit d’ailleurs depuis plus d’un an : ce troisième mandat, il faudra aller le chercher avec les tripes. Le temps semble bien loin où triomphal, Jean-Louis Fous- seret arrivait au Grand Kursaal au soir du 9 mars 2008, élu et largement, dès le premier tour du scrutin avec 56,76 % des voix. Il laissait loin derrière une droite dépitée dont la campagne n’avait jamais décollé. Le scénario semble cette fois s’être quelque peu inversé. Partie tôt dans la bataille, la droite emmenée par Jacques Grosperrin a réussi ce que jamais elle n’était parvenue à faire depuis trente

ans : l’union. De façade railleront cer- tains, mais la réalité est là : les trois principales forces de la droite républi- caine s’affichent main dans la main à l’approche de ce scrutin et les velléités de l’indépendant centriste Jean-Fran- çois Humbert ne semblent guère per- turber la droite dont la campagne a pris un nouvel élan au soir du 10 février à l’occasion de la présentation - réussie - de la liste aux 750 Bisontins présents. Ce bel enthousiasme suffira-t-il à empor- ter l’adhésion d’une majorité de Bison- tins ? Nous n’en sommes pas là. Mais du côté des troupes de Jacques Grosperrin, on croit dur comme fer à ce qui constituerait un véritable trem-

blement de terre politique à Besançon après 65 ans de gestion socialiste. “En parcourant tous les jours le terrain, nous sommes renforcés de jour en jour dans notre détermination. Nous avons l’intime conviction que nous serons en tête au soir du premier tour et bien au- delà de 30 %. Nous bénéficions d’une dynamique que nous n’avions pas connue depuis bien longtemps” commente un des piliers de la liste. Pourtant, aucun analyste national ne prévoit le bascu- lement à droite de la capitale régiona- le. Indépendante, une autre source loca- le note néanmoins que “le vote socialiste devrait subir une forte érosion. Et au final, cette élection bisontine devrait se jouer à 1 ou 2 %, ce sera très serré.” La liste du maire sortant a sans dou- te suscité moins de bonnes surprises qu’en 2008. Elle a également été secouée par le non-respect du vote des mili- tants dans le pathétique épisode de la réintégration d’Emmanuel Dumont. Cet épisode n’a pas eu l’heur de plaire à une franche des militants. Mais c’est la dispersion des listes de gauche qui risque de poser le plus de souci au maire sortant à l’occasion du premier tour. Si la démarche du duo Monneur-Gendraud est taxée sur le ton du mépris par les barons de la gauche bisontine, les deux membres écartés de la liste Fousseret lui pique- ront certainement quelques précieux pourcentages. Tout comme devrait le

faire le déçu du socialisme Lazhar Hak- kar, également écarté de la liste Fous- seret et qui est allé jusqu’au bout de sa démarche en constituant une liste de 55 noms, et un programme. La confusion est également dans le cœur des Bisontins de gauche qui ont vu le beau Front de gauche se fissurer avec le ralliement des communistes à Jean-Louis Fousseret dès le premier tour. Trouble-fête supplémentaire qui dit avoir le cœur à gauche, le tout jeu- ne Ismaël Boudjekada peut lui aussi grappiller quelques centaines de voix et réduire d’autant le score du candi- dat Fousseret au premier tour. Du côté de la droite, le danger viendra certainement plus du côté du Front National que de Jean-François Hum- bert. Car si le candidat de Marine Le Pen cristallise autour de sa seule éti- quette le ras-le-bol des électeurs déçus et que son score atteint les 10 % des

suffrages exprimés, il est évident qu’il se maintiendra. Et le scénario d’une triangulaire condamnerait de facto la liste de la droite républicaine emme- née par Jacques Grosperrin. La morale de ce scrutin est que pour Jean-Louis Fousseret le plus gros dan- ger viendra de la gauche et pour Jacques Grosperrin, c’est à sa droite que le péril est le plus menaçant. En cas de non- maintien du F.N. au second tour, là, tous les espoirs seront permis pour la droite bisontine qui rêve déjà d’une vic- toire historique. Dans l’équipe Gros- perrin, on a tous en tête les 651 voix d’avance que Robert Schwint avait sur Michel Bittard au soir du second tour aux municipales de 1983. À 326 voix près, la droite faisait basculer la ville. Trente et un ans plus tard, la droite bisontine peut-elle faire encore mieux ? Réponse le 30 mars à 20 heures. J.-F.H.

La liste emmenée par Jacques Grosperrin au grand complet.

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