La Presse Bisontine 152 - Mars 2014

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 152 - Mars 2014

LE FEUILLETON DU TRAM Les premiers essais Les lignes aériennes du tram,

futur casse-tête des pompiers ?

D ans la toile d’araignée tissée par les lignes aériennes de contact, les pompiers bisontins ne se prendront pas les pieds. Le risque est “calculé” annoncent les officiers. Il faut dire que depuis décembre dernier, les 250 soldats du feu (professionnels et volontaires) des deux centres bisontins s’entraînent dur pour appréhender ce nouvel uni- vers aérien fait de câbles disposés entre 6 et 10 mètres de hauteur. Certains de ces câbles sont électrifiés à 750 volts. D’autres sont tendus et ancrés aux façades des bâtiments ou sur 700 poteaux supports plantés le long des 14,5 km du tracé. Comment intervenir en cas d’incendie entre ces lignes sans risques ou sans temps de secours supplémentaire ? Cette question, le Grand Besançon et le service départemental d’incendie et de secours (S.D.I.S.) se la posent depuis 2009 dans ce que l’on appelle un plan de sécurité. “Aujourd’hui à Besançon, les essais sur le terrain nous permet- tent de dire qu’il n’y a pas de surpri- se, explique le commandant Lionel Tou- raisin. Nous pouvons intervenir partout Les câbles électriques obligent les soldats du feu à respecter de nouvelles procédures en cas d’incendie, notamment en centre- ville où les voies sont étroites. La C.A.G.B. a dû investir 585 000 euros dans l’achat d’un nouvel engin facilitant les manœuvres. Le temps d’intervention, lui, n’augmentera pas.

sur le tracé et notamment dans l’hypercentre” dit-il. Et ce même avec les grandes échelles que les études avaient jugé inadaptées, faute de pla- ce entre les façades. Cette simulation sur le papier avait alors incité le Grand Besançon à investir, en 2012, dans un véhicule dit à bras élévateur aérien (B.A.E.). Son prix : 585 000 euros. La C.A.G.B. le met à disposition du S.D.I.S. Les pompiers bisontins ont d’ailleurs rendu visite à leurs homologues de Mulhouse, rompus aux exercices sous les lignes électrifiées avec ce nouvel engin.Après plusieurs essais, le fameux B.A.E. n’était donc pas obligatoire : la grande échelle peut manœuvrer par- tout, même dans l’hypercentre. Néan- moins, il facilitera la tâche : “Imagi- nons que le bras élévateur aérien soit déjà mobilisé sur une intervention, une grande échelle pourra alors intervenir” dit un pompier. Pour le Grand Besan- çon, “aucun investissement en matiè- re de sécurité n’est inutile” rappelle Pascal Gudefin, responsable de la cel- lule tram. Le B.A.E. est d’ailleurs adopté par les professionnels : “On l’utilise pour d’autres interventions où l’on mesure son utilité. Dans les feux industriels,

Le commandant Lionel Touraisin (à droite) avec l’adjudant-chef Bernard Margerie.

élève deux soldats du feu à travers les lignes de contact, préalablement cou- pées d’électricité, jusqu’au toit du bâti- ment. Rapide. “50 pompiers de Besan- çon-Centre et 40 du centre de secours de Besançon-Est ont été formés au risque électrique, ainsi que tous les volontaires. Environ 60 pompiers peuvent condui- re le B.A.E.” explique l’adjudant-chef Margerie.

En cas d’incendie, un processus de secours est établi : “On appelle le P.C. tram où l’on demande la coupure du courant sur chantier” , explique le chef des opérations. La mise hors tension peut alors se faire par tranches, sans que l’ensemble du réseau ne soit impacté. Pour s’assurer que le jus est bien cou- pé, des perches de vérification de ten-

sionmises à disposition par la C.A.G.B. sont posées. Elles peuvent aussi, en cas d’orage, servir de mise à la terre. “Nous pouvons travailler en toute sécu- rité” rapporte un pompier. Cette opé- ration prend quelques minutes. Avant ou après l’arrivée du tramway, les secours seront aussi rapides pour inter- venir : les Bisontins voisins des lignes de contact peuvent être rassurés.

c’est un vrai atout” rap- porte le commandant. Le bras élévateur per- met de déployer une nacelle entre les lignes jusqu’à 32 mètres de hauteur. Vérification faite devant le marché Beaux-Arts à Besan- çon où l’adjudant-chef Bernard Margerie et ses hommes répètent un exercice d’incendie avec des personnes à évacuer sur le toit du bâtiment. En quelques minutes, le camion déploie son bras. Com- mandée par un pom- pier au sol, la nacelle

“On demande la coupure de courant.”

Grâce au bras élévateur articulé, les pompiers peuvent secourir les personnes en se faufilant au travers des lignes aériennes de contact. Secourir une personne coincée sous la rame A près les risques liés aux câbles et à lʼélectricité, les pompiers seront formés au coussin de levage pneumatique. Cet appareil permet de lever une rame du tram si un piéton venait à être coincé dessous. Cet ustensile, mis à disposition du S.D.I.S., a été acheté 228 000 euros par le Grand Besançon.

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